Culture

Aurez-vous le courage d’affronter l’abomination de Dunwich

L'abomination de Dunwich de Lovecraft. Illustration: François Baranger. Editions Bragelonne. Photo Philippe Lim
L’abomination de Dunwich de Lovecraft. Illustration: François Baranger. Editions Bragelonne. Photo Philippe Lim

A Dunwich village reculé du Massachussetts perdu dans les profondeurs d’une campagne inhospitalière les superstitions ont la dent dure. Ainsi les anciennes histoires de sorcière sont encore vivaces. Pour ne rien arranger d’étranges bruits souterrains hantent parfois les collines surmontées de mystérieux cercle de pierres.

Dans la ferme isolée des Whateley, né Wilbur sa croissance accélérée effraie, tout comme son apparence. De plus il possède un savoir incroyable. Depuis toujours des rumeurs de sorcellerie courent sur son grand-père le vieux Whateley.

Wilbur une fois adulte semble prendre la relève. Il s’intéresse à des sujets occultes et semble avoir de sombres desseins. Dans le but d’accroître ses connaissances, il se rend à l’université Miskatonic d’Arkham afin d’y emprunter leur exemplaire du Necronomicon.

Le professeur Armitage n’est pas dupe et refuse d’accéder à sa requête. Déterminée à arriver à ses fins Wilbur entre par effraction durant nuit dans la bibliothèque déclenchant une série d’événements tragiques.

Magnifique. Angoissant. Envoûtant. Voici les termes qui caractérisent le mieux L’abomination de Dunwich de Lovecraft. Nous devons ce beau livre proposé par les Éditions Bragelonne au talent de l’illustrateur François Baranger. Ce dernier nous offre des images à la beauté crépusculaire et à la qualité quasi photographique.

C’est à l’adolescence qu’il découvre Lovecraft grâce au jeu de rôle. Par la suite François Baranger ne cessera de se passionner pour l’univers fantastique et celui de H.P. Lovecraft en particulier. François Baranger nous donne grâce aux Éditions Bragelonne une version illustrée des nouvelles du maître de l’horreur.

L’aventure a commencé avec l’Appel de Cthulhu. L’image de couverture de L’abomination de Dunwich de Lovecraft donne le ton. Elle est tout à la fois d’une grande beauté, mais aussi inquiétante, lugubre rappelant presque l’ambiance des romans gothiques.

On peut être tenté d’y voir une notion d’inquiétante étrangeté. Ainsi la brume envahit les lieux. Le ciel est gris, couvert. Les nuages sont menaçants. Cela donne l’impression d’introduire une mutation du réalisme.

De plus le paysage est désolé, inquiétant. On voit des branches nues, arbres torturés. La nature est clairement hostile. Au centre, une immense bâtisse. La seule lueur apparaît à une lucarne. L’imposant bâtiment donne un côté gothique à l’illustration.

Outre le talent de Lovecraft qui instaure l’horreur à merveille dans ses nouvelles. Cette œuvre proposée par les Éditions Bragelonne est un beau livre, grand format. Elle est collector pour tout fan de Lovecraft qui se respecte. Pour ma part, je vais compléter ma collection en soufflant l’idée pour un cadeau ou je me l’achèterai moi-même.

François Baranger est un habile illustrateur. Dans ses illustrations, il joue sur l’inquiétante étrangeté. On entrevoit, il laisse deviner plutôt que de compter sur un surplus de gore. En cela, il rejoint l’idée au cœur des œuvres de Lovecraft.

Comme le dit si bien Joann Sfar dans sa préface de L’abomination de Dunwich « Sans doute veut-il te laisser face aux horreurs de ton propre crâne lecteur ». Qu’elle n’est pas notre surprise de trouver sous la couverture cartonnée une autre magnifique illustration. Je vous laisse le plaisir de la découvrir par vous-même.

Ce livre proposé par les Éditions Bragelonne fait partie de la collection de beaux livres consacrés à d’H. P. Lovecraft illustré par François Baranger. Dans L’abomination de Dunwich la qualité photographique des illustrations est bluffante.

Ainsi le quatrième de couverture reprend une illustration du livre. Au premier plan on aperçoit une étrange mousse et des débris. L’obscurité prédomine percée par de minces raies de lumière. On voit deux hommes entrés dans la pièce. Tandis qu’un autre dos à nous en uniforme bloque l’entrée. Un autre tient une torche seule source de lumière.

Dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne, on apprend que « l’horreur à Dunwich proprement dites se manifeste entre la fête de la mousson et l’équinoxe de 1928. Le docteur Armitage en fut l’un des témoins ».

On est séduit tout au long de L’abomination de Dunwich par la beauté crépusculaire, sombre des illustrations de François Baranger et ce dès le début. L’inquiétante étrangeté et la mutation du réalisme y prédominent. Donnant corps aux textes de Lovecraft. Ainsi « lorsqu’un voyageur parcourant le centre nord du Massachusetts se trompe d’embranchement (…) il tombe sur une région étrange isolée ».

Comme l’illustre à merveille François Baranger la nature y est hostile. Le lieu semble coupé du monde. Les maisons y « sont éparses toutes ont le même aspect antique, sordide, décrépit ». « On a l’impression d’aborder un domaine interdit demeurent des êtres (…) auxquels mieux vaut ne pas avoir affaire ».

Au commencement de L’abomination de Dunwich le sentiment qui prédomine est celui de malaise. Il est instauré par ce lieu isolé au sein de la nature hostile. Ce lieu est surmonté d’imposantes montagnes sur lesquelles on aperçoit « des cercles étranges de grandes pierres levées qui couronne la plupart » des montagnes. Ce lieu est proche du fleuve Miskatonic. Tout y semble hostile, oppressant, inquiétant. On y « appréhende les ténèbres (…) soulagés de s’éloigner (…) par la suite on apprend avoir traversé Dunwich ».

C’est à ce moment précis de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne que nous allons amorcer notre plongée au cœur de L’Abomination de Dunwich. On est toute de suite séduit par la beauté crépusculaire de l’illustration de François Baranger. Celle-ci donne vie au texte de Lovecraft.  

On y voit le panneau de Dunwich à l’abandon dans un buisson. La nature y est hostile. On voit des arbres aux branches nues, torturées. De même, on discerne un étrange cercle de pierres au sommet d’une montagne, ainsi que des nuages menaçants. L’isolement du lieu, sa désolation est souvent évoquée dans l’intrigue. Comme souvent dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne, on peut noter dans les illustrations de François Baranger un jeu sur l’éclairage, la lumière parfois proche du clair-obscur.

Dans L’abomination de Dunwich de Lovecraft on découvre que les étrangers visitent peu ce lieu entouré d’une sombre réputation. Depuis une « certaine saison de terreur toutes ces pancartes l’indiquant ont été arrachées ». Cela bien que le paysage soit d’une rare beauté.

Dans les siècles précédents les superstitions avaient la dent dure. On parlait de lignée de sorcière, d’adoration satanique et d’étranges présences dans la forêt. « A notre époque de raison et dans la mesure où ces événements horrifiques de 1928 à Dunwich ont été étouffés par ceux qui avaient à cœur le bien du hameau (…) Les gens s’en tiennent éloigner sans trop savoir pourquoi ». Cette sinistre réputation concerne aussi les habitants de ce lieu isolé et inquiétant. Ils souffriraient de dégénérescence.

On note dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne le talent de Lovecraft. Il joue sur les attentes du public dans une atmosphère oppressante. L’horreur va faire son apparition petit à petit. Il existe de sombres légendes liées au lieu et à ses habitants.

Ainsi on apprend que les familles aisées s’étaient implantées là après avoir quitté Salem en 1692. A noter que cette ville est associée à la sorcellerie, des chasses aux sorcières s’y sont déroulées. Ils se sont maintenus au-dessus de la dégénérescence générale un temps avant de se mêler à la populace. Les Whateley en font partie et sont au cœur de ce récit.

Pour rendre l’atmosphère plus anxiogène des bruits étranges proviennent des collines. Selon le pasteur se serait Satan et ses acolytes. Il va mystérieusement disparaître. Les illustrations de François Baranger incarnent à merveille le texte qui les accompagne ou l’inverse. On hésite entre les deux tant l’illustrateur et Lovecraft sont des plus talentueux.

Ainsi on peut apercevoir un groupe d’hommes dos à nous surplombés par un homme qui prêche.  Son visage est dissimulé par l’ombre de son chapeau. Il tient une Bible dans une de ses mains.  Une lueur l’éclaire.

Nous sommes ensuite invités dans L’abomination de Dunwich de Lovecraft à faire connaissance avec l’étrange famille Whateley. Celle-ci est au cœur des horreurs qui ont pris place à Dunwich. Ils habitent dans un grand corps de ferme à moitié inhabité et isolé. La nuit où Wilbur naquit « on entendit des hurlements atroces associés a la clameur des chiens ». L’accouchement est accompagné par d’affreux bruits provenant des collines.

La famille Whateley est le sujet de sinistres rumeurs dont concernant le grand-père de Wilbur celles-ci sont liées à la sorcellerie. Il avait la réputation de pratiquer la magie noire. Ils sont vus comme des marginaux. La mère erre dans les collines et n’avait jamais été à l’école. Elle avait « la tête farcie de brides éparses de savoirs anciens enseignés par son père ».

Tout au long de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne le suspens est intense. La menace de l’horreur de Dunwich de1928 plane sans que l’on sache tout de suite de quoi il s’agit. Wilbur est un être étrange à la croissance phénoménale et à l’intelligence quasi surnaturelle. Les chiens ne l’apprécient pas. Tout fan du genre qui se respecte sait que ce n’est jamais bon signe, enfin cela dépend pour qui.

Dans L’abomination de Dunwich François Baranger donne corps au texte de Lovecraft. Celui-ci s’incarne devant nos yeux dans toute son inquiétante étrangeté. Un peu plus loin dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne, il est fait référence à une magie antique impie que nous devinons liée aux Grands Anciens.

Ainsi le grand-père et Wilbur se livrent à des cérémonies impies au milieu du cercle de pierres. On retient les termes Yog-Sothoth qui renvoi au mythe et au culte des Grands Anciens. Ainsi qu’au R’lyeh. Leur altitude se fait des plus étrange et effrayante. Ce qui semble coïncider avec les bruits mystérieux dans la forêt et autres événements étranges.

Dans l’espace vide chez eux « provient une rumeur perturbante évoquant un déferlement liquide ou un clapotis rythmé ». Cela n’est pas sans vous rappeler les sons entendus dans Le Cauchemar d’Innsmouth entre autres romans de Lovecraft.

François Baranger donne corps aux visions, aux textes de Lovecraft. Ainsi dans une magnifique illustration sombre à souhait on voit un point de lumière. Il s’agit d’un feu au sommet d’une montagne escarpée. Au centre d’un cercle de pierres, on aperçoit un homme bras levés en pleine cérémonie barbare.

Wilbur une fois adulte ou tout au moins plus âgé en vient à être obsédé par le savoir enseigné par son grand-père. Il veut entrer en possession du Necronomicon gardé à la bibliothèque de l’université Miskatonic.

Cependant dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne le professeur Henry Armitage n’est pas dupe. Wilbur en vient à reconnaître qu’il recherche une espèce de formule ou incantation dans lesquelles apparaîtraient le nom (…) de Yog-Sothoth.

Nous assistons à une figure de mise en garde. En jetant un coup d’œil sur le texte étudié par Wilbur Armitage est horrifié, troublé. Dans ce passage il est fait référence aux Anciens, à YogSothoth et au grand Cthulhu.

Afin d’éviter, le pire il refuse de lui prêter le Nécronomicon. La curiosité d’Armitage est titillée. Il va rassembler des informations sur Wilbur et les présences invisibles qui hantent les collines autour de Dunwich.

Peu à peu dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne nous arrivons au point culminant du récit « l’horreur à Dunwich proprement dite se manifeste entre la fête de (…) et l’équinoxe de 1928 le docteur Armitage fut l’un des témoins de son abominable prologue ».

Dans L’abomination de Dunwich de Lovecraft l’horreur, le fantastique apparaissent petit à petit dans une atmosphère oppressante. Ambiance parfaitement incarnée par les illustrations de François Baranger. Véritable hommage au maître de l’horreur. François Baranger donne parfaitement corps aux chimères issues de l’imaginaire de Lovecraft.

Dont dans la découverte de la créature partiellement humaine avec entre autres des tentacules gris vert qui tombent de l’abdomen. Cependant « tout cela ne constituant que le prologue de la véritable horreur à Dunwich (…) puis va monter crescendo ».

On suit avec passion l’intrigue de L’abomination de Dunwich de Lovecraft. Ce beau livre proposé par les Éditions Bragelonne nous projette grâce aux illustrations de François Baranger en immersion totale au cœur de l’histoire. Celle-ci s’incarne devant nous et nous donne l’impression de plonger dans l’imaginaire de Lovecraft et bien sûr de François Baranger

Frissonnez de plaisir en vous confrontant à L’Abomination de Dunwich de Lovecraft

L’Abomination de Dunwich. Illustrations de François Baranger Éditions Bragelonne. Prix: 32,95€

Pour plus d’info : https://www.bragelonne.fr/

Rédactrice freelance, Pigiste

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