Culture

Laissez-vous surprendre par Robyn Hood Origin la première histoire contée par Grimm Fairy Tales

Robyn Hood Origin. Editions Reflexions. Série: Grimm Fairy Tales. Photo: Philippe Lim
Robyn Hood Origin. Editions Reflexions. Photo: Philippe Lim

Dans le monde de Myst un tyran règne d’une main de fer sur ses sujets opprimés. Leur espoir va s’incarner dans Robyn une jeune orpheline de notre temporalité. Elle va se retrouver propulsée à sa plus grande surprise dans cet univers. Prête à en découdre Robyn va découvrir sa véritable destinée…

Innovant. Captivant. Sombre. Violent. Voici les termes qui caractérisent le mieux Robyn Hood Origin. Ce comics proposé par les Éditions Reflexions est le premier opus de la série Grimm Fairy Tales. Le Grimm universe a été créé par Joe Brusha et Ralph Tedesco. Tout comme pour Robin Hood Origin, ces œuvres reposent sur la collaboration d’artistes qui rivalisent d’imagination.

La série Grimm Fairy Tales s’est fixé comme objectif de nous présenter l’univers de Grimm, des légendes urbaines ou de récits ayant émerveillé notre enfance. Le tout sous un œil nouveau. Ainsi Robyn Hood Origin proposé par les Éditions Reflexions réinvente le mythe de Robin des bois. Grimm Fairy Tales nous en propose une version plus punchy, plus violente qui questionne en partie la figure, la représentation du héros. L’univers plus dark de Robyn Hood Origin est bien loin des contes de fées.

La couverture de ce comics proposé par les Éditions Reflexions est riche de promesses et rime avec action. Nous y voyons une femme drapée dans une cape verte. On devine du fait du titre, de sa tenue et surtout de l’arc qu’elle brandie qu’il s’agit de Robyn Hood. Nous sommes au cœur de l’action. Au premier plan, un arc avec une flèche enflammée prête à être tirée. La femme est couverte de sang. Elle a une flèche entre les lèvres. Son regard est décidé enfin si l’on peut dire. Un de ses yeux est crevé, barré d’une cicatrice. Elle est prête au combat.

Vous aurez l’occasion durant votre lecture de Robyn Hood Origin proposé par les Éditions Reflexions de voir que cela colle à merveille avec le caractère de la jeune femme qui est toujours prête à en découdre. Ce premier opus de la série Grimm Fairy Tales se découpe en chapitres. Cela facilite la lecture et parfois introduit des sauts dans la temporalité.

On peut noter dans Robyn Hood Origin la qualité cinématographique des illustrations qui donnent corps au récit et à l’imagination de Pat Shand qui signe le scénario. Dans ce comics, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il n’y a pas de temps mort, bien au contraire l’intrigue est punchy, violente et surtout captivante. Ainsi Robyn Hood Origins débute sur les chapeaux de roue.

La première vignette nous donne un plan large d’un accident de voiture. On voit une silhouette féminine ramper loin de l’épave d’un véhicule rouge en triste état. Sombre présage un corbeau est posé pas loin et d’autres charognards rôdent au loin. Le plan se resserre dans la deuxième vignette. On voit plus précisément la femme s’éloigner de l’accident. Puis, gros plan sur le visage de la femme blonde. Son visage est tâché de sang. Elle est en larmes, du sang gicle de son œil gauche.

Nous sommes au cœur de l’action des encadrés nous donnent accès aux pensées de la narratrice qui nous conte son histoire dans une sorte de voix-off. Le récit au centre de ce premier opus de Grimm Fairy Tales à savoir Robyn Hood Origin est ensuite introduit « c’est comme ça que tout a commencé ».

Vous aurez l’occasion au cours de votre lecture de cette nouvelle petite merveille proposée par les Éditions Reflexions devoir un jeu sur la temporalité. De même, ce comics joue pour notre plus grand bonheur sur les attentes du public. Cela intensifie l’intérêt du lecteur dont l’attention est toujours captivée et surtout à l’affût. Les genres se multiplient dans un récit d’heroic fantasy qui flirte avec la SF dont l’intrigue se tient. La trame de Robin des bois est bien présente dans Robyn Hood Origin mais est réinventée. Il vous faudra être attentifs.

Le récit de ce comics proposé par les Éditions Reflexions charge de décor. Nous assistons à une sorte de cérémonie profane qui se déroule dans une chapelle. Au loin on aperçoit auprès de l’autel deux silhouettes encapuchonnées. On peut noter dans Robyn Hood Origin un fort usage de l’ironie qui sert de contrepoint comique à l’action. Tout en créant parfois un décalage avec l’image.

La narratrice de ce conte sombre extrait de Grimm Fairy Tales introduit ainsi son histoire « les histoires comme la mienne commence souvent par il était une fois/mais mon histoire commence un peu différemment ». Comme vous pourrez vous en rendre compte ce comics proposé par les Éditions Reflexions est loin d’être un conte de fée comme l’héroïne le reconnaîtra elle-même un peu plus loin. La jeune femme est plus proche d’un anti-héros.

La cérémonie est interrompue par un homme avec une épée enflammée. Vous serez émerveillé par les illustrations de Larry Watts entre autres qui restituent à la perfection l’action. On a presque l’impression de voir la scène se dérouler en direct comme dans un film. Cela à travers une succession de plan ou plus exactement de vignettes. Un des officiants le met en garde « regarde où nous sommes une seule goutte de sang tombe et les enfers seront libérés ». L’homme une fois le combat finit va récupérer au cœur des ruines et des flammes un bébé emmailloté de vert. Selon la voix-off « certains sont même condamnés à vivre dans le sang ». Sombre présage qui semble riche de promesse.

L’intrigue de Robyn Hood Origin change à nouveau de décor. Nous découvrons ce qui ressemble à une table ronde enfin plutôt en forme de fer-à-cheval. Dans ce lieu sacré, après qu’il est touché l’eau quatre personnes apparaissent sorte d’hologrammes voire sont formés d’eau. L’homme fait son rapport « la mission est un succès nous avons pu empêcher les disciples de l’ombre d’atteindre le Nexus ». Shang, il s’agit de son nom, leur dit avoir trouvé un enfant auquel il va chercher un refuge.

On va retrouver dans cette scène une figure chère aux contes de fée celle de la mise en garde. Comme souvent elle ne sera pas respectée ce qui laisse planer une menace sur le reste de l’intrigue. Soyez attentif tout au long de votre lecture de ce premier opus de Grimm Fairy Tales proposé par les Éditions Reflexions si vous tenez à trouver toutes les références contenues dans ce comics des plus riches. Il n’aura de cesse de vous surprendre.

Ainsi l’un d’eux lui dit « les gardiens ont aussi choisi d’épargner le Jabberwocky, Shang et regarde ce qu’est devenu Worderland à cause de ça ». Avant d’ajouter « Il est impératif de s’occuper de ça ». J’ai tout de suite pensé au film Jabberwocky des Monthy Python qui s’intéresse à cette créature chimérique meurtrière. Contre toute attente Shang décide de ne pas écouter cette mise en garde. On peut de nouveau souligner le talent de l’illustrateur Larry Watts qui arrive à restituer à la perfection les émotions des personnages.

Shang va ouvrir une brèche entre le monde de Myst et notre univers. Il dépose le nourrisson dans une maison délabrée « je prie pour avoir fait le bon choix » tout en espérant que « ce royaume te traitera mieux que le nôtre ». Malheureusement Robin Hood Origin n’est pas un conte de fée, bien au contraire son vœu ne sera pas exaucé.

L’intrigue de ce comics proposé par les Éditions Reflexions fait ensuite un bon dans le temps. Nous retrouvons la même maison délabrée d’où sort une jeune fille. On en déduit que le bébé a bien grandit. La narratrice de Robin Hood Origin nous apprend qu’elle a toujours eu « des compétences spéciales ». « Je n’ai jamais eu le luxe d’une véritable enfance innocente ». À l’image on la voit dans un squat entouré de trois hommes. Elle est venue emprunter de l’argent « J’ai vite appris à m’en sortir seule ». Plan sur son visage « avec ça » insert de sa main saisissant un couteau. Puis elle passe à l’action.

Au plan ou plutôt à la vignette suivante, elle se sert de l’argent volé pour acheter des médicaments pour sa mère et donne la monnaie a un mendiant. Comme sa source d’inspiration et celle du comics proposé par les Éditions Reflexion à savoir Robin des bois, la jeune fille semble voler au moins méritants (riches) pour donner à ceux qui en ont besoin. Par contre le style diffère elle est plus violente et ne donne pas l’impression d’avoir de sens moral. L’intrigue de ce premier opus des Grimm Fairy Tales remet en question tout au moins en partie la figure du héros. La jeune femme parait plus proche de l’anti-héros.

Nouveau bond dans la temporalité. Les malheurs la poursuivent. Tout bascule quand elle perd sa mère. On la retrouve en larmes devant le lit de mort de sa mère. Les billets de son larcin éparpillés sur le sol. Robin Hood Origin tout au moins au début alterne entre notre monde et le royaume de Myst en but à un tyran. Un homme va supplier une sorcière vêtue de blanc de les aider. Elle le rassure « voie celle qui pourra vous venir en aide. Néanmoins ma magie n’est pas assez puissante pour la transporter ici. Tient bon n’abandonne pas ». Ce passage de ce comics proposé par les Éditions Reflexions se déroule près d’un court d’eau. Sur ce dernier on voit en surimpression la même image que précédemment mettant en scène la jeune femme. Le passage se conclu sur l’affirmation « son destin est à Myst ».

L’intrigue de Robyn Hood Origin nous renvoie de nouveau au monde actuel. La jeune femme nous apparaît de plus en plus comme un caractère fort, volontaire, sans peur et surtout prête à en découdre. Nous la retrouvons au lycée en but avec des brutes dont Cal dont le père a de l’influence. Ils tentent de lui faire peur et la malmènent. Pour leur plus grand malheur, le plan la vignette suivante se resserre sur le visage de la jeune femme « les gens ont souvent peur d’agir ». Apriori pas elle après avoir battu Cal, elle lui pique les clefs de sa voiture une Bugatti. Véhicule dans lequel nous reconnaissons celui de la scène d’ouverture de ce comics.

Nous en déduisons que Robyn Hood Origin a pris des libertés avec la temporalité et nous a livré les étapes menant entre autres à l’accident. La jeune femme reconnait « d’habitude quand je vole il n’y a rien de personnelle j’y vais à l’instinct. C’est la seule chose qui me procure un peu de bonheur même éphémère Mais pas cette fois ». Car oui l’héroïne ou antihéros au cœur de ce premier opus de Grimm Fairy Tales est un personnage complexe. Ses actes sont plus dictés par la vengeance, la rage. Elle semble bouillonner de colère ce qui l’éloigne de son inspiration Robin des bois. Badass, rancunière et tenace ses menaces ne sont pas à prendre à la légère.

Durant votre lecture de ce comics proposé par les Éditions Reflexions vous verrez se dresser un habile parallèle entre deux figures de tyrans despotiques celui de Myst et le père de Cal. Le nom de ce dernier est un habile clin d’œil au roi de Myst « le père de Cal Oswald King (…) cette ville lui lèche le cul car c’est son commerce qui la fait vivre ». Adepte des pots de vins, lui et son fils peuvent agir en toute impunité. Ce parallèle apparaît clairement dans le comics. Ainsi un peu plus loin elle fait remarquer « John le roi John (…) je m’y connais en roi malfaisant ». Elle fait référence au nom de famille King.

L’accident est illustré à merveille. Une des vignettes fait écho à la scène d’ouverture de Robyn Hood Origin. Combative la jeune femme sort de l’épave prête à en découdre. Elle dit une phrase qui la résume assez bien et semble cacher une profonde déchirure « je ne me laisserai pas faire. Personne ne me fera rien ». La violence de ce combat inégale est restituée à la perfection par les illustrations de Larry Watts. Submergée et surtout assommée par surprise elle perd l’avantage. Nous découvrons l’origine de son œil crevé. Un des garçons s’écrit « elle n’arrête pas de nous regarder c’est flippant. Tu crois qu’elle va nous balancer ».

Cal lui répond un débris tranchant en main « tu veux qu’elle arrête de te regarder ». Dans la vignette suivante, on le voit saisir le visage de la fille et en rapprocher l’éclat « je peux arranger ça ». Ce qu’il fait avec plaisir, on voit la scène de loin. Cal nous apparaît comme un personnage sadique, imbu de lui-même. Il sait qu’il peut agir en toute impunité. Nous retrouvons un plan que nous avions vue au début du comics celui où la jeune femme est agenouillée et le de sang gicle de son œil gauche. Dans le plan suivant de Robyn Hood Origin, on a l’impression de voir ce qui se déroule dans une sorte de caméra subjective. Comme elle nous assistons impuissant à la scène. L’image est brouillée. En voix-off, elle explique que contrairement à ce que croit les policiers la jeune femme entend tout.

Vous aurez l’occasion de voir se dresser tout au long de ce comics proposé par les Éditions Reflexions un parallèle entre la situation de Myst et celle dans le monde présent. Tous deux sont sous le joug d’un tyran corrompu qui sévit et impose sa loi. Tous vivent dans la terreur à cause de ce King voire roi selon le contexte. La jeune femme bouillonne de rage face à cette injustice contre laquelle tout au moins pour le moment elle ne peut rien, cependant elle n’a pas dit son dernier mot.

Dans ce premier opus de Grimm Fairy Tale un court moment les deux époques coexistent. On revient à Myst, le fait qu’il ne s’agit pas d’un conte de fée est souligné « les fées ont disparu ». Chaque chose a un prix pour que la magicienne puisse amener la jeune femme à Myst il faut un sacrifice. Le même homme venu précédemment quérir son aide sacrifie sa vie. Ce qui permet à la magicienne d’ouvrir un portail entre les deux mondes. Cela est illustré à merveille par les images. Une brèche s’ouvre dans la temporalité de la jeune femme à sa plus grande surprise. Une main la saisie « lâchez moi ne me touchez pas personne ne me touche » s’écrit-elle.

Notre héroïne ou anti-héros va être confronté à sa destinée. Dès son arrivée elle a le droit à un baptême de sang. Le malheur, la mort s’attachent à ses pas. Le fait que Robyn Hood Origin ou plutôt son intrigue joue avec les attentes du public est parfaitement illustré dans cette section. C’est seulement à la fin du premier chapitre que nous est révélé son nom « je suis Robyn ». Une intense lueur brille dans son œil aveugle.

Nous sommes toujours sur le qui-vive et captivés par ce récit proposé par les Éditions Reflexions qui se révèle page à page. Vous aurez l’occasion de voir au cours de votre immersion au cœur de Robin Hood Origin que Robyn est hantée par ses démons, ses anciennes blessures. Ces dernières nous apparaissent souvent sous forme de flashback. Elles font souvent écho tout au moins pour l’héroïne avec la situation présente.

Robyn a dû s’endurcir pour survire seule. Au lieu de la soif de justice de l’illustre Robin des bois elle semble animée par une soif de sang et de vengeance des plus intense. « Je me moque de savoir combien de gens je vais devoir abattre je vais rentrez chez moi et leur montrer à tous à quel point ils se trompaient (…) je vais les faire souffrir, je suis une fille imaginative ». Elle ne ressent rien après avoir abattu cinq personnes. Robyn en vient tout comme nous a se demander si quelque chose cloche chez elle.

Dans ce comics proposé par les Éditions Reflexions en digne héritière de notre cher Robin des bois Robyn maîtrise à la perfection et de façon innée l’arc. Ce dernier devient son arme de prédilection. Mais contrairement à Robin des bois, elle n’agit pas de façon désintéressée bien au contraire son moteur c’est la haine, la revanche. Robyn est un personnage sombre ni totalement bon ni totalement mauvais hanté par son passé. Quelle est vraiment sa destinée ? et surtout va-t-elle l’accepter ? Forte tête elle s’exclame « tu veux dire que je suis une orpheline d’une espèce de pays féérique je m’en cogne ».

Durant votre odyssée dans l’univers de Grimm Fairy Tales vous rencontrerez de multiples références qui souvent bien qu’ironique servent de contrepoint comique à l’action. Dont « Je ne sais pas où je suis, ni pourquoi quelqu’un m’a attiré dans le royaume du Seigneur des anneaux » dit-elle en débarquant à Myst. Concernant sa maitrise de l’arc elle déclare « je peux voir à travers l’arc je ne sais pas comment Aquagirl à fait mais cet arc fait partie de moi ».

On retrouve dans Robyn Hood Origin qui réinvente le mythe à l’origine de notre cher Robin des bois la doctrine de ce dernier, mais détourné toujours pour servir son but : la vengeance. Ses intentions ne sont pas totalement désintéressées « Je ne veux pas paraître cruelle aide quand je peux, Je prends à ceux qui n’ont aucun mérite pour donnera ceux qui en ont besoin, mais cette endroit cette guerre ne sont pas mon combat ». C’est plutôt le moyen d’attendre son objectif. Pour rappel l’original volait aux riches pour donner aux pauvres.

Plus nous avançons dans ce premier opus Grimm Fairy Tale plus nous retrouvons la trame de l’histoire originale. Robyn se terre dans la forêt de Sherwood. Elle va faire la connaissance de Petit Jean et des Joyeux compagnon de la même façon que son modèle. De même, Robyn va devoir participer à un tournois organisé par le roi John. Frère Tuck et Petit Jean ressemblent en tout point à l’idée et à l’image qu’on se fait d’eux. Le nom de Robyn est Locksley, Robin quant à lui était seigneur de Locksley.

Cependant toute ressemblance s’arrête là dans ce comics proposé par les Éditions Reflexions. Le scenario de Pat Shand ainsi que les illustrations de Larry Watts nous entraînent pour nôtre plus grand bonheur dans un univers plus sombre, plus violent, limite immorale. Dont le personnage principal est sans pitié, hanté et peut être pas si héroïque que ça.

Oubliez tout ce que vous croyez connaître sur le prince des voleurs avec Robyn Hood Origin de Grimm Fairy Tales.

Robyn Hood Origin premier opus de la série Grimm Fairy Tale. Éditions Reflexions.

Scenario : Pat Shand.Illustrations : Larry Watts. Prix 16,90€

Pour plus d’info / Vente en ligne : https://editions-reflexions.com/

Rédactrice freelance, Pigiste

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