Culture

Les Variations d’Harry Callahan sont mises à l’honneur à la Fondation Henri Cartier-Bresson

Detroit 1941 © The Estate of Harry Callahan /Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York

Du 7 septembre au 19 décembre2010, venez découvrir ces Variations à la Fondation Henri Cartier-Bresson, cette exposition est organisée dans le cadre du «Mois de la photographie à Paris».

Amateurs de photographies ou novices, vous serez tous séduits par ces photographies prisent sur le vif qui vous projetteront dans un lieu, une époque différente pour votre plus grand plaisir et vous restitueront une partie des émotions de ces instants fugitifs.
Les thèmes clefs de Harry Callahan se retrouvent dans ces Variations: la ville, la nature et sa famille plus particulièrement sa femme Eleanor et sa fille Barbara. La représentation de certains paysages montre des détails sans ciel. Pour ce qui est de la ville, il s’agit essentiellement de passants perdus dans leurs pensées à Detroit, Chicago et Providence. Prises sur le vif ces images donnent l’impression de moment d’intimité volé, de moment de vie capturé qui rendent la pureté d’une expression et sont remplis d’une profonde puissance émotionnelle. Il est intéressant de noter que pour cet artiste, la photographie fut d’abord un loisir, avant de devenir un moyen d’expression pour apprendre à se connaître et à connaître le monde.
Ce photographe de l’intuition capture un moment ou ralenti le cour du temps pour mettre à nue un paysage, des passants ou sa bien aimée. Pour lui l’acte photographique se résume «à être au bon endroit au bon moment en fonction de mon humeur». Harry Callahan a essayée plusieurs techniques que nous retrouvons exploitées dans l’exposition: la superposition ou surimpression fait fusionner deux images sans liens apparents d’ordinaire, le collage et la multi-exposition.
Sa femme, Eleanor , semble être sa Muse. De nombreuses œuvres lui sont consacrées: dans un premier temps, elle apparaît nue ou avec seulement un cache choisit de façon intentionnelle pour cacher sa nudité. Plusieurs styles sont employés pour rendre hommage à cette femme dont la superposition ou surimpression. Par exemple, nous voyons à partir des hanches le bas du corps d’Eleanor plus ou moins découvert en transparence positionné sur des paysages (arbres et autres touffes de branches, de feuilles,…) dans une association qui n’a pas besoin de commentaire. D’autres mettent en avant de façon différentes sa nudité, dont en jouant sur le clair-obscur ou plus précisément l’obscurité. Ainsi pour ne citer que deux exemples: nous voyons une pièce obscure ou plutôt nous l’entre apercevons, une raie de lumière éclaire au loin le corps nue d’Eleanor .
Une autre photographie semble conclure ou tout au moins amorcer la fin des nues d’Eleanor, on voit émerger de l’obscurité son ventre et ses seins dans une illustration de sa grossesse. Quelques temps après elle apparaît majoritairement habillée, une fois sa fille mise au monde, que ce soit en sa présence ou sans elle.
Harry Callahan semble réinventer un monde, où la nature, la ville semblent perdre parfois leurs consistances dans une abstraction, une esthétique qui fait penser à des dessins. Ils prennent ainsi un autre sens: dans la variation sur les lignes téléphoniques, celles-ci apparaissent comme des lignes, des traits tracés sur une feuille blanche: on dirait un dessin réalisé à la main. Alors qu’il s’agit en fait de ligne téléphonique photographiée sur un ciel d’un blanc pur. Vous pourrez voir plusieurs de ces variations à cette exposition dont un Building dont on voit seulement des parties d’une façade vitrée qui reprend le même principe. Ces multiples mystères sont en partie résolus par le titre des œuvres.
Variations expose aussi des collages réalisés par Harry Callahan, on voit ainsi plusieurs parties d’un immeuble former une œuvre, des collages d’une multitude de visage sur une feuille. Vous pourrez retrouver l’opposé de ce style: le cutting avec par exemple un portrait dont le visage a été coupé. L’opposition entre une obscurité d’un noir d’encre et une source de lumière est souvent exploitée dans ses vues de rues et dans ses œuvres en général. Le seul halo lumineux provient ou entoure les êtres humains. Dans Variations, on peut apercevoir des photographies qui restituent un effet de mouvement, elles concernent des passants croisés dans la rue. Ces images prisent sur le vif donne l’idée d’un arrêt ou d’un ralentissement du temps.
Venez découvrir le monde sous un autre angle à travers les différentes Variations du regard et de la photographie d’Harry Callahan à la Fondation Henri Cartier-Bresson.
Exposition Variations d’Harry Callahan, Fondation Henri Cartier-Bresson 2 impasse Lebouis, 75014 Paris. Horaires d’ouverture : du mardi au dimanche de 13h à 18h30, samedi de 11h à 18h45, nocturne le mercredi jusqu’à 20h30 gratuit à cette occasion de 18h30 à 20h30.

Rédactrice freelance, Pigiste

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