Culture

Tremblez d’effroi face à l’horreur qui se cache au cœur du portrait du mal de Graham Masterton

Le Portrait du mal de Graham Masterton. Éditions Bragelonne. Photo: Philippe Lim
Le Portrait du mal de Graham Masterton. Éditions Bragelonne. Photo: Philippe Lim

Une toile sans valeur et plutôt médiocre attire l’ardent intérêt d’une femme Cordelia Gray. Elle est prête à tout pour s’en emparer. Cet étrange portrait représente douze personnes aux visages en décomposition.Cette œuvre a été réalisée par un certain Waldegrave un proche d’Oscar Wilde passionné d’occultisme.

Un sombre secret plane sur cette toile. Vincent Pearson son actuel propriétaire va voir se tisser un lien entre cette œuvre impie et les meurtres atroces qui se multiplient. La vie éternelle a un prix des plus élevé.

Captivant. Angoissant. Effrayant. Voici les termes qui caractérisent le mieux ce grand classique de l’horreur de Graham Masterton. Le Portrait du mal proposé par les Éditions Bragelonne nous entraîne dans un univers ou le surnaturel et l’horreur côtoie le réel. On note dès le résumé de ce livre de Graham Masterton une référence au célèbre Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. Un indice nous est ainsi déjà donné sur l’intrigue du Portrait du mal proposé par les Éditions Bragelonne.

Dans le livre d’Oscar Wilde un jeune homme fait un pacte avec le diable afin d’acquérir la jeunesse éternelle. Tandis que son portrait vieillit à sa place. Ce dernier va se détériorer inexorablement reflétant sa décadence. Cela rentre en résonance avec le portrait de douze personnes aux visages décomposés au cœur de l’intrigue. De même, on retrouve ce nom Gray, associé à la famille  représentée sur cette toile. Mais le mythe est ici revisité et bascule dans l’horreur pure.

Le Portrait du mal de Graham Masterton commence au cœur de l’action. Une voiture s’arrête pour prendre une jeune femme en stop. Nous avons accès aux pensées du chauffeur « il sut qu’elle était une victime idéale ». Notre attention est tout de suite captivée. Ce conducteur élégamment vêtu est Maurice Gray.

Nous pouvons noter dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne une mutation du réalisme. Cela introduit un côté angoissant de même qu’une notion de menace voire plutôt de mise en garde. Ainsi, il est fait référence à « une matinée brumeuse, spectrale ». Une nuance de surnaturelle est ainsi introduite « Un temps où les nuages étaient si bas qu’on pourrait facilement s’imaginer que le reste du monde avait entièrement disparue ».

Dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne cette sensation angoissante, oppressante mais surtout riche de promesse pour nous va en intensifiant. Cela sera ainsi le cas plus la voiture va s’approcher du domicile des Gray. Ainsi « les nuages s’étaient amoncelés de nouveau et le ciel était gris acier », « le ciel devint si menaçant ». Leur demeure est un gigantesque château gothique. « Face à cet édifice Alison commença à se sentir isolée et déprimée ».

Le début du Portrait du mal de Graham Masterton nous donne une clé sur l’intrigue : « votre image est ce que vous êtes. L’image que vous présentez au monde est celle que vous êtes effectivement (…) à chaque fois que quelqu’un fait votre portrait ou vous prend en photo (…) littéralement il prend un peu de votre image un peu de vous ». Selon lui « votre visage vieillit à force d’être regardé à force d’être photographié ».

La jeune femme pénètre dans ce lieu angoissant. L’endroit donnait la lugubre sensation d’être abandonné depuis longtemps. Elle commence à sentir une sensation de malaise, d’inconfort. Sorte de mise en garde dont elle ne tient pas compte et se laisse convaincre à ses risques et périls d’entrer oubliant toute prudence.

Tout comme lorsqu’elle a décidé de faire du stop et de suivre Maurice Gray. Rompant des interdits, comme on le dit si bien il est dangereux de parler aux inconnus. Son angoisse redouble Cet étrange château gothique isolé au milieu des forêts « ressemble un peu trop au début d’un film d’horreur ». Elle a la sensation de faire un rêve étrange. Rêve qui dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne va rapidement basculer dans le cauchemar. Maurice Gray la paralyse afin de prendre sa peau. Puis de la tuer.

L’histoire du Portrait du mal de Graham Masterton va totalement basculer dans l’horreur, le surnaturel. Nous découvrons pour les Gray le prix de l’immortalité est des plus élevé. S’ils veulent faire bonne figure, ils doivent littéralement avoir la peau des autres. Car « c’était vie pour vie, peau pour peau ». Cette situation le fatiguait, « cela le peinait également, mais que pouvait-il faire d’autres ? » Afin de vivre leur éternité dans les meilleures conditions, ils doivent faire peau neuve.

L’intrigue de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne nous est livré à travers plusieurs points de vue. Dont celui entre autres des Grays, de Vincent Pearson et de Jack Smith qui mène l’enquête sur les corps écorchés. Leurs chemins font inexorablement finir par se croiser

Dans ce passage du Portrait du mal de Graham Masterton nous en apprenons un peu plus sur les sinistres et énigmatiques Gray. Ils se trouvent reclus en Belgique non par choix, mais contraints et forcés. Car il était pour le moment tout au moins beaucoup trop dangereux que les Gray retournent dans leur demeure familiale du Connecticut. Pour le moment ils pouvaient survire sans être découvert. Une menace pour l’instant énigmatique plane sur eux. « Il suffisait qu’une seule personne les reconnaisse pour que ce qui c est passé autre fois recommence ».

Il nous faudra être patient et poursuivre notre voyage au cours de l’horreur et de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne pour en apprendre plus. Cependant ils sont excédés plus particulièrement Cordelia Gray par cette situation « Maurice je n’en peux plus (…) cet exil, cet isolement ».

C’est dans ce passage du Portrait du mal de Graham Masterton qu’est fait pour la première fois référence à cette œuvre impie. Les Gray désirent ardemment la retrouver, car elle changera le cours de leur vie. Ils sont prêts à tout pour arriver à leur fin et vivre pleinement leur immortalité. Cette dernière semble être maintenant une macabre comédie.

Ce livre de la collection Bragelonne Terreur nous invite ensuite à faire connaissance avec l’actuel possesseur de ce portrait du mal : Vincent Pearson. Il dirige une galerie d’art. Alors qu’il laisse quelques heures sa galerie à son assistant Edward, une belle femme des plus étrange que nous devinons être Cordelia Gray fait son entrée. Les malheurs se multiplient autour d’Edward entre mauvais présage et mise en garde dont il ne tient malheureusement pas compte.

On peut noter dans le Portrait du mal de Graham Masterton une bonne dose d’ironie ou d’habile jeu de connivence avec le lecteur. Ainsi « tandis qu’il (Edward) arpentait la galerie ce matin, il se disait qu’il était né sous une mauvaise étoile ».

Malheureusement pour lui et pour notre plus grand bonheur cela va se confirmer dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne. Nous assistons de nouveau à une mutation du réalisme « ciel noir fumé » qui correspond avec l’entrée de Cordelia Gray dans la galerie.

Dans une sorte d’ironie, elle va faire part de son goût pour l’art dans des termes lourd de sens. Ceux-ci font sens pour nous. Ainsi Cordelia n’apprécie pas les impressionnistes. « Pour elle seule la peau et les os ont une véritable signification. La chair et les muscles ». Elle lui exprime son intérêt pour un portrait de Waldegarde représentant douze personnes. Cordelia lui demande de faire part de sa requête au propriétaire.

De nouveau dans Le Portrait du mal de Graham Masterson on retrouve une notion de mise en garde ou tout au moins un mauvais présage. Ainsi « Il se sentait embarrassé et pour une raison inconnue bizarrement effrayé ». Malheureusement pour lui il n’en tiendra pas compte. Edward n’écoute pas son instinct, car il est trop séduit par la beauté empoisonnée et sous le charme de la vaniteuse Cordelia Gray.

Nous découvrons dans cette partie de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne que ce tableau n’est pas à vendre. Il s’agit d’un héritage de famille. Edward l’a vu à la réserve là où il est remisé car ce tableau commence à se détériorer. Cette œuvre est qualifiée de lugubre et les personnes représentées pour leur part sont décrites comme étant hideuses. Elle fait froid dans le dos. Waldegrade vers la fin de sa vie était passionné par la magie, la démonologie « et toutes ces stupidités ».

Ce portrait du mal appartenait au grand-père de Vincent. Il se montrait superstitieux à son encontre « Il avait coutume de dire que c’était un porte-bonheur pour la famille (…) aussi longtemps que nous gardions le tableau, il nous gardera sain et sauf ». Il est dans la famille des Pearson depuis 73 ans.

Au cours de notre lecture de ce livre de Graham Masterton nous entamons une plongée au cœur des ténèbres et de l’horreur. A la quête inexorable et implacable des Gray pour retrouver leur tableau, s’ajoute celle du Shérif Jack Smith. Ce dernier enquête sur une série de meurtres où les victimes ont été écorchées vives.

L’intrigue du Portrait du mal proposé par les Éditions Bragelonne est menée tambour battant. On n’a pas le temps de s’ennuyer. L’atmosphère angoissante, l’horreur s’intensifient. De même les événements dramatiques se multiplient autour de Vincent Pearson et du tableau. Cela jusqu’à atteindre l’apogée finale.

Nous sommes happés par Le Portrait du mal et n’avons qu’une envie en connaître le dénouement. Cependant le brio de Graham Masterson est de distiller de petites touches d’ironie, d’humour pince-sans-rire qui détendent l’action. Ainsi à un moment le shérif dit à un journaliste « Non, non c’est le Shérif adjoint Cohen qui est là-dessous. Il répète son rôle dans Frankenstein ».

L’intérêt et l’insistance de cette femme pour acheter un tableau aussi médiocre éveille la curiosité de Vincent et de son amie Charlotte. Cela sans plus les inquiéter tout au moins pour le moment. Car peu de temps après le malheur et l’horreur semblent coller aux pas de Vincent. Ce dernier en prend conscience et se rend compte que quelque chose ou quelqu’un avait « fait irruption dans sa vie et affectait ceux qui l’entouraient ».

La menace de précise et se rapproche de lui et des siens. Peu à peu dans le Portrait du mal de Graham Masterston Jack, Vincent aidé du docteur Sterling vont se rencontrer, rassembler les pièces de ce macabre puzzle. Ils vont devoir dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne accepter inacceptable.

Tous trois devront apprendre à croire au surnaturel. Cela afin de contrecarrer les Gray. Ces êtres intemporels et impies qui ont fait un pacte abject. Cependant l’immortalité à un prix. Ils cachent un sombre et macabre secret. Les Gray étaient prêts aux pires atrocités pour conserver leurs jeunesses éternelles.

Le tableau au cœur du Portrait du mal de Graham Masterton donne l’impression de tenir un rôle à part entière. Talisman pour les Pearson mais aussi malédiction. Il est de même l’ultime recours pour les Gray. Cette œuvre est le centre de l’attention. Ce tableau abject « dégage une épouvantable odeur de décomposition ». Sa vue rend mal à l’aise. Il tombe en morceau. Selon Aaron un restaurateur « ni moi, ni personne d’autre ne peut empêcher que ça continue ». D’après lui c’est étrange que le tableau se soit détérioré aussi soudainement.

Vincent en vient à dire que ce tableau ressemble à un congrès annuel de vampire. Il n’est pas si loin de la réalité à défaut de sucer le sang pour subsister. Les Gray écorchent des gens pour faire peau neuve et pouvoir paraître en public. Cependant la possession du tableau pourrait tout changer pour eux, mais risquerait d’entraîner aussi de sombres conséquences.

Nous suivons avec passion l’intrigue au cœur de ce chef d’œuvre de l’horreur de Graham Masterton proposé par les Éditions Bragelonne. L’auteur joue sur les attentes du public dans une intrigue au rythme effrénée. Cela renforce l’intérêt du lecteur. On plonge en immersion totale au cœur de l’action et ce jusqu’à la dernière page. Il est intéressant de noter que la référence assumée au Portrait de Dorian Gray ainsi qu’à son auteur Oscar Wilde se retrouvent. Cela a de multiples reprises dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne.

Percez si vous l’osez le macabre secret entourant le portrait du mal de Graham Masterton.

Le Portrait du mal de Graham Masterton. Bragelonne Terreur. Éditions Bragelonne. Prix : 7,90€

Pour plus d’info : https://www.bragelonne.fr/

Rédactrice freelance, Pigiste

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