Culture

La Maison rouge vous fera pénétrer avec l’exposition Tous Cannibales dans un univers troublant entre cauchemar et mythologie

Jusqu’au 15 mai, La Maison rouge connu aussi sous le nom de Fondation Antoine de Galberg vous invite à vous interroger sur un tabou millénaire l’anthropophagie ou cannibalisme.

Et si nous étions Tous cannibales? et si ce tabou prenait d’autre forme à travers: la greffe, les transplantations, les transfusions qui pour nous sont monnaie courante mais, pour les personnes vivant en des siècles reculés pourraient les associer à de l’anthropophagie ou à la sorcellerie, car une partie du corps d’un autre être est assimilée, incorporée.

Le nom de cette Fondation: Maison rouge semble prédestiné pour une telle exposition basée sur le sang et la chair. Tous cannibales met en opposition ou plutôt en parallèle l’œuvre d’une trentaine d’artistes contemporains et anciens, tout en s’appuyant aussi sur des documents anciens.

Vous évoluerez dans un univers étrange et inquiétant sous certains aspects, mais surtout porteur d’interrogation. Tout commence par des textes anciens qui semblent liés à la démonologie, ils se concentrent sur les démons, Satan et les sabbats. Dès le XIII eme siècle, les images de dévoration apparaissent dans la représentation des enfers, le diable y dévore les damnés. Puis cet aspect se retrouve dans d’autre illustration dont Le Loup-garou de Cranach l’ancien où un homme se croyant loup dévore à pleine dents ses semblables.

Vous verrez de nombreuses œuvres qui vous choqueront, vous écoeureront tout en captivant votre attention. Pour celles qui comme moi sont passionnées par l’univers des illustrateurs et plus particulièrement celui de Gustave Doré, vous serez comblées Tous Cannibales vous propose quelques gravures extraites de Gargantua et du Petit Poucet.

Des gravures de Goya, sont aussi exposées dont la célèbre le Sommeil de la raison produit des monstres. Des photographies et photomontages vous sont proposées sur la même thématique: l’une illustre un vampire avec sa victime inanimé dans les bras, il porte suivant le cliché des lentilles de couleur rouge et les inévitables crocs.

A côté de photographie ethnologique, vous aurez la surprise de trouver le travail des frères Dufty qui représente le portrait d’un groupe d’hommes accusé d’avoir sauvagement tué et mangé une famille. Rien ne les différencie de photographie purement ethnologique tant par leur pose que par leur attitude, seule la légende nous renseigne sur leur véritable nature. On pénètre de l’autre côté du miroir.

Tous cannibales met à votre disposition des sculptures, peintures, photographes et des installations. Les vidéos performances se concentrant sur l’anthropophagie l’une d’elle représente une femme qui mange sa poitrine: son le soutien gorge contient des melons. L’une des œuvres les plus remarquables est dû à Yasumasa Morimura qui réinterprète l’un des tableaux les plus connus de Goya Saturne dévorant un de ses enfants, il prend la place de Saturne dans un montage époustouflant qui de loin peut s’avérer bluffant.

Tout au long de votre déambulation, vous ferez de multiples découvertes dont la source d’inspiration de Lady Gaga et de sa célèbre robe en viande,l’originale a été crée il y a environ vingt ans de cela par Jana Sterback. Vous ferez la connaissance d’un personnage des plus amusants à mi-chemin entre Bouffe-tout de Ghostbuster et Bibendum constitué uniquement de fausses spaghetti.

 

Acceptez l’invitation au festin barbare et enrichissant de Tous cannibales jusqu’au 15 mai à La Maison rouge .

 

Tous cannibales, La Maison rouge fondation Antoine de Galberg, 10 boulevard de la bastille 75012 Paris. Horaires d’ouverture: du mercredi au dimanche de 11h à 19h, nocturne le Jeudi jusqu’à 21h.

Pour plus d’information: www.lamaisonrouge.org

 

Rédactrice freelance, Pigiste

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