Laissez-vous charmer par un récit historique teinté d’horreur et de surnaturel sur La Grande Peste chez les Arènes BD
Baldus un jeune membre de l’ordre des chevaliers Hospitalier vogue avec eux sur la mer méditerranée. Leur flotte croise une galère byzantine à la dérive. Ils montent à bord dans le but de leur porter secours. Bien mal leur en prend. Ils sont confrontés à la mort et à un étrange mal : la pestilence.
Baldus va rentrer en possession d’un étrange artefact. Il est le seul à survivre au massacre de son équipage décimé par un sombre cavalier : incarnation sur terre de la mort. Ce quatrième cavalier de l’apocalypse apporte la mort et la peste. Il traque sans relâche Baldus semant la mort et le chaos sur son passage.
Le mal s’étend les morts se multiplient. Les superstitions font rages. Baldus perd pieds et est confronté à la folie des hommes face à ce mal mystérieux : La Grande Peste.
Enrichissant. Captivant. Angoissant. Voici les termes qui caractérisent le mieux La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon. Cette bande-dessinée est le premier tome de la nouvelle trilogie d’Éric Stalner. Les Arènes BD vous offrent l’opportunité de plonger dans un récit de fiction historique où se mêle imaginaire, superstition et faits réels.
Ce premier opus comporte les volumes 1 et 2. Il s’intitule Le Quatrième cavalier. Ce dernier tient une place centrale dans le récit au cœur de cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD. Il incarne à la fois la mort, le mal, la peste et poursuit sans relâche notre héros : Baldus.
La couverture de La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon est riche en symbolique et donne le ton. On y voit une représentation de la vanité « n’oublie pas que tu vas mourir demain », voire de la mélancolie. Nous retrouvons ainsi sur la couverture de cet ouvrage proposé par Les Arènes BD un sablier dont le sable s’écoule illustrant le passage du temps, un livre abandonné avec une dague posée dessus le tout surmonté d’une tête de mort.
Nous apercevons de même deux rats aux yeux rouges. Puis en arrière-plan on voit un miroir avec un reflet des plus inquiétant. En regard du titre La Grande Peste et de cette illustration cela sombre être de sombre présage. Cela est tout de suite confirmé une fois cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD ouverte. On voit une incarnation du quatrième cavalier de l’apocalypse : un squelette avec une épée sur un cheval. La mort, la menace rôde.
Le brio d’Eric Stalner et Cédric Simon dans cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD est de nous proposer une intrigue qui s’adresse à tous. Tout en s’appuyant sur des éléments réels (personnages, événements, environnements…), les auteurs arrivent à insuffler à ce sujet dramatique : La Grande Peste une notion d’angoisse, d’horreur de surnaturelqui sauront captiver le lecteur tant par l’image que par l’histoire en elle-même.
Nous devons la préface de cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD à Jean-Noël Fabiani, directeur d’enseignement d’histoire de la médecine à l’université Paris Descartes. Il nous plonge en immersion totale au cœur du sujet. Cela grâce à un témoignage gage de véracité « Moi Maître Guy de (…) médecin et chirurgien du pape, j’ai vécu l’horreur de la grande mortalité : la peste noire ».
Cette préface de La Grande Peste replace le drame « quand le bateau des (…) venant d’orient accosta à Marseille en 1347 les rats quittèrent le navire pour s’échapper dans la ville en troupeaux effrayants et ne purent être effrayés par les chats, car l’église avait décidé qu’ils étaient créatures du diable et comme tels avaient été brûlés ».
Car oui, il ne faut pas oublier qu’à cette période les superstitions avaient place surtout face à des choses inexplicables comme ce mal mystérieux. Ils avaient peur de ce qu’ils ne comprenaient pas. Ils leur fallaient donc un coupable, un bouc émissaire.
Ce témoignage qui introduit la trame de ce récit sur La Grande Peste donne les grandes lignes de ce mal qui entraîne « une grande mortalité telle qu’on n’en avait jamais oui de semblable apparu en Avignon en l’an 1348 ». Ce mal effroyable « commença en janvier et dura 7 mois ». Cette préface nous indique les symptômes de la peste à laquelle on succombe en 7 jours. Elle était de même extrêmement contagieuse.
Éric Stalner et Cédric Simon dans cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD ont su exprimer avec talent la folie collective qui s’empare de la population, proche de l’hystérie. En regard de ce mal inconnu et des plus mortel. « Elle ne pouvait que croire à la venue redoutée depuis des siècles de la prophétie de Saint-Jean sous la forme du quatrième cavalier de l’apocalypse qui annonce la fin du monde ». « Je vis apparaître un cheval de couleur pâle et la mort qui était montée dessus. Tout le pouvoir leur fut donné pour faire mourir les hommes par l’épée, par la famine, la mortalité (…) ».
Dans La Grande Peste proposée par Les Arènes BD, cet être de cauchemar, ce sombre cavalier est un personnage incontournable. Il poursuit Baldus et sème la mort, la peste sur son passage. On peut noter la beauté quasi picturale des illustrations qui donnent corps au texte.
La Grande Peste nous fait suivre l’aventure selon deux points de vue celui de Baldus et celui d’Alixe. Comme vous pourrez le découvrir tout au long de votre lecture de cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD leurs histoires sont indubitablement liées. Cela depuis le début sans que pour autant tout deux apparaissent en même temps à l’image.
La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon commence par une double page aux teintes des plus sombres. Une ligne plus claire traverse cette calme étendue symbolisant l’avancée du bateau des frères Hospitaliers. Une voix-off, si l’on peut dire, nous accompagne tout au long de cet ouvrage proposé par Les Arènes BD. Elle introduit l’action. Comme vous serez amené à le découvrir cette voix est celle d’un des personnages clés de l’histoire.
On pourrait être tenté de dire que cette première partie de la trilogie de La Grande Peste est basée sur des flash-backs afin d’expliquer la situation actuelle. « Certaines nuits peuvent vous changer à jamais. Celle que Baldus vécut avec ses frères Hospitaliers en ce mois de septembre 1347 était de ces nuits-là ». Inconsciemment avec cette simple phrase lourde de sens, l’intérêt du lecteur est tout de suite captivé. Il s’attend au pire.
Dans cette BD que l’on doit aux talents combinés d’Éric Stalner et Cédric Simon l’image a une qualité cinématographique. Le mouvement du bateau est parfaitement illustré par une alternance de vignettes, de plans donnant différents angles de vue. Ce concluant par une vue d’ensemble du bateau voguant.
Puis gros plan sur un personnage. Les frères Hospitaliers se font une fausse idée sur leur nouvelle recrue Baldus. Ils voient en lui un gamin sans expérience et tente de le mettre en garde « te voilà affecté à la course maintenant (…) c’est une affectation dure, une vie de violence et d’exigence ». Plan large, nous voyons deux hommes aux côtés de Baldus « cela ne t’effraye pas ». Ils vont être vite détrompés.
Gros plan sur le regard dur du jeune homme « pas après ce qui s’est passé sur mon précédent voyage. J’étais sur le (…) ». Les hommes sont estomaqués « on raconte que ça a été une sacrée boucherie que les turcs n’en ont épargné qu’un seul pour qu’il puisse raconter ». Baldus le regard lointain confirme « oui c’était moi ». Il a déjà échappé de justesse à la mort.
Depuis le début de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD, l’image est des plus sombres emplie d’une menace latente. Quelque chose se rapproche. La mort dès le début de cette BD d’Éric Stalner et Cédric Simon est attachée au pas de Baldus. Il fut le dernier survivant de sa précédente expédition et cela se reproduira avec celle-ci.
Le quatrième cavalier de l’apocalypse est sur ses traces. Il le poursuit sans relâche déciment tous ceux qui croiseront sa route. Par moment sa représentation dans La Grande Peste m’a fait penser au Nazgûl du Seigneur des anneaux.
Baldus et ses deux frères d’armes sont interrompus par la vigie « navire en vue ». Au cœur de la nuit d’un noir d’encre, on note la présence incongrue et inquiétante d’un bateau byzantin. L’allure abandonnée du navire n’est pas sans rappeler les vaisseaux fantôme. Les Hospitaliers vont sceller en un instant leur destin « c’est un bâtiment chrétien notre devoir est de l’aider » bien mal leur en pris.
C’est à ce moment précis de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD que le récit bascule. Les Hospitaliers partent à l’abordage. La voix-off qui narre l’histoire ce manifeste à nouveau dans un encadré « L’histoire que je vous raconte ici je la tiens de Baldus ».
Nous allons maintenant commencer notre plongée au cœur de l’horreur de La Grande Peste et de la malédiction qui semble planer autour de Baldus. Une fois sur place les Hospitaliers doivent se rendre à l’évidence tout l’équipage est mort. Il ne reste qu’un amoncellement de corps. Un bien funeste présage pour eux. L’un d’eux les met en garde sans grand résultat « Dio Mio c’est la pestilence il ne faut pas rester ici ».
Dans ce passage de La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon, on peut noter l’imprudence de Baldus qui s’aventure lanterne à la main dans les entrailles du bateau maudit. Il tombe sur les restes du capitaine : squelette en armure arme au poing. Ce dernier tient fermement un coffre.
La voix-off fait de nouveau son apparition dans ce passage déterminant de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD « à cette époque je ne le connaissais pas encore, c’est presque une année avant notre première rencontre ». Pour le moment on ignore encore l’identité du narrateur.
Retour au flashback, à l’histoire. Alternance de plans, le premier sur Baldus face au mort. Puis raccord regard : insert du coffre sur lequel est gravé le Christ en croix. Comme le dit si bien l’adage «la curiosité est un vilain défaut ». Baldus l’apprendra à ses dépens dans cette BD d’Éric Stalner et Cédric Simon. Contre toute attente et toute prudence le jeune homme rompt un interdit cédant à la convoitise, à la curiosité. Il dérobe le coffre.
Retour de la voix-off « il ne m’a pas été donné d’être confronté comme lui à l’extraordinaire ». Pour ma part à partir de cet instant précis de cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD, je serais plus tentée de parler d’horreur voire de surnaturel. Car le ton de l’intrigue change radicalement pour notre plus grand plaisir et le plus grand malheur de Baldus et de ses condisciples.
Le découpage de l’action est restitué à merveille dans les différentes vignettes de La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon. Baldus se saisit du coffre et à l’égale de Pandore l’ouvre ne libérant peut-être pas tous les maux, mais au moins la mort.
On voit sur une des faces de ce coffre une gravure du quatrième cavalier. Ce qui ici est gage de mauvais présage. Le coffre contient un étrange artefact. D’un côté on aperçoit un motif labyrinthique et de l’autre une surface réfléchissante sorte de miroir, mais l’image qu’elle renvoie est étrange dérangeante. Elle n’a rien à voir avec le reflet de Baldus qui en ressent une grande stupeur.
C’est à ce moment précis de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD que tout va basculer pour de bon. L’illustration restitue à merveille les éclairs qui brisent les ténèbres, sombres présages annonçant un malheur. La voix-off se fait de nouveau entendre « la réalité de cette histoire est sujette à interprétation ». On assiste à une alternance de plans montrant le visage effrayé de Baldus et les Hospitaliers aux prises avec des rats des plus agressifs.
Comme vous aurez l’occasion de vous en rendre compte durant votre lecture cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD. Les rats sont les sombres annonciateurs de l’arrivée du quatrième cavalier de l’apocalypse, de la mort voire plus exactement de la peste dont ils sont porteurs.
Les Hospitaliers sont encerclés par les rats « cet endroit est maudit » s’écrit l’un d’eux. Malédiction qui comme on aura l’occasion de le voir poursuit Baldus. Elle donne l’impression d’être attaché au mystérieux artefact qu’il a en sa possession. Très vite les Hospitaliers comprirent que « ce bâtiment avait à leur offrir c’était une mort certaine ».
A la faveur d’un éclair, une silhouette inquiétante fait son apparition. Sombre présage incarnations plus en os qu’en chair du quatrième cavalier de l’apocalypse. La violence du combat est restituée à la perfection dans les vignettes. On peut ainsi voir : des sabot frappants le sol, des visages effrayés un cheval l’écume aux lèvres. Baldus est terrorisé par cette monture cauchemardesque et son non moins terrifiant cavalier. Tous deux semblent échappés des enfers.
Dans La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon c’est la toute première apparition de cet être de cauchemar qui va semer la mort sur son passage. Un encadré introduit parfaitement cette vision d’horreur « et je vis apparaître un cheval de couleur pâle et celui qui le montait se nommait la mort et l’enfer le suivait ». « L’enfer était à bord du navire byzantin et passa sur le navire hospitalier » lors de cette nuit de folie et de mort.
Le plan se rapproche du bateau dont le pont est couvert de corps. De nouveau Baldus survit « la mort avait posé son empreinte sur lui… ». Nous le voyons observer avec effroi le reflet du miroir de l’artefact sur lequel se reflète le quatrième cavalier de l’apocalypse.
Les différentes illustrations de début de La Grande Peste proposée par Les Arènes BD reposent sur une imagerie sombre angoissante qui colle parfaitement à l’action. On peut voir un changement radical de cadre et d’ambiance tout au moins pour un court moment. Les illustrations sont plus claires, plus colorées. Elles inspirent la quiétude : des oiseaux volent….
Ce calme est interrompu par la vision d’un navire échoué. La voix-off replace l’action « quelques jours plus tard sur une plage de Calabre dans le sud de l’Italie ». Un vieil homme parti chercher des crabes va trouver et secourir Baldus. Il l’emmène dans sa cabane reculée.
En jetant un regard vers l’épave une fois arrivée, le vieil homme tout comme nous réalise que la brume à engloutie l’épave. Cela introduit une notion d’inquiétante étrangeté associée à une mutation du réalisme. Cet effet instaure à la scène un côté surnaturel et donne l’impression d’un sombre présage. La mort, le quatrième cavalier de l’apocalypse approche.
Peu à peu la brume envahie de plus en plus l’espace. Elle va même jusqu’à s’infiltrer dans la masure. Cela augmente l’hystérie de Baldus qui est de plus en plus agité. Comme nous pouvons le voir dans une alternance de plans sur le vieil homme et lui. Il prédit « après cela se sera les éclairs. Puis elle apparaîtra sur son cheval immonde ». La mort est après lui.
Plan de Baldus récupérant le coffret sacrilège. Il parle de la malédiction qui le frappe « je l’ai vu je lui ai échappé une fois, elle est venue récupérer son dû ». Insert de sabots martelant le sol. Le quatrième cavalier de l’apocalypse approche. L’œil fou Baldus met en garde l’ermite tout en s’enfuyant de la masure.
Un éclair frappe le toit de l’habitation suivi par le tonnerre qui se fait de plus en plus frénétique. On peut noter le brio des illustrations et du scénario qui arrivent à nous faire vivre cette scène. Nous allons assister dans ce passage de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD à l’une des confrontations tant attendu entre Baldus et la mort. Cette scène est restituée à merveille par les illustrations. Un grand fracas retenti puis le quatrième cavalier de l’apocalypse fait son entrée entourée de flamme, l’arme à la main sur son macabre destrier.
La violence et l’intensité du combat sont restituées à merveille dans cette BD d’Éric Stalner et Cédric Simon. Baldus sort des flammes, mais n’est pas pour autant victorieux. La voix-off fait observer que « la résurrection de Baldus ne le rendra pas plus heureux (…) elle ne le protégera en rien de la mort toujours à ses trousses ». Il court vers l’horizon sans se retourner.
On retrouve ensuite dans La Grande Peste proposée par Les Arènes BD une double page mettant en scène la propagation de l’épidémie de la peste dans le monde entre 1347 et 1348. Nous y retrouvons de même un point sur l’histoire des Hospitaliers.
Il ne faut pas oublier que cette BD d’Éric Stalner et Cédric Simon est avant tout une fiction historique. Au-delà du côté romancé, surnaturel teinté d’horreur, le récit s’appuie sur une base réelle La Grande Peste et est des plus documentés. Un peu plus loin dans cette BD proposée par Les Arènes BD on retrouvera d’autres cartes représentant la propagation du mal. Elles sont accompagnées d’anecdotes et définitions sur des thèmes précis relatifs à l’histoire.
Dans le chapitre 2 Alixe de La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon nous faisons connaissance avec le deuxième personnage central de ce récit. Plus important, de la voix-off qui nous relate cette histoire. Le dessin ornant la double page d’introduction de ce nouveau chapitre est des plus colorés, pastel, vivant joyeux.
Cependant nous apprenons que la maladie a réussi à se frayer un chemin « jusqu’à la baronnie de (…) ». Dans cette illustration, on voit au loin ladite baronnie, un grand village, plus proche nous discernons une maison construite en retrait. Il s’agit de celle d’Alixe et de sa mère. Cette dernière est une guérisseuse.
Elle lui enseigne petit à petit les bases pour vaincre la peste entre autres maladies. Alixe nous apparaît révoltée, amère en regard de l’attitude des gens à leur encontre. Ceux-ci sont gagnés par la superstition face à ce mal inconnu. Ainsi on peut voir un plan sur le visage désabusé d’Alixe qui s’écrit indignée « pour aider les imbéciles en tout genre qui habite le coin ».
Sa mère tente sans résultat de la tempérer. Alixe est excédée par leur manque de gratitude et leur changement d’attitude. Avant ils les remerciaient d’avoir sauvé leurs enfants « maintenant ils nous vomissent et nous appellent sorcière ». Insert de sa main frappant la table. Sa mère bienveillante et empathique lui explique que les « gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas ». C’est delà que va découler une partie du problème.
Tandis que sa fille part se calmer, nous voyons dans cette bande dessinée proposée par Les Arènes BD une procession quitter la ville. Puis elle se dirige vers la maison de la guérisseuse. Sous le regard inquiet de cette dernière. La scène suivante de La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon se déroule dans une alternance de plans rappelant les duels. Ils restituent parfaitement la violence du conflit et des préjugés.
Superstitieux, ignorants tous la condamnent. Le baron en tête « avec l’aide du diable tu as répandu la peste à (…) ». Le prêtre psalmodie, tandis que la guérisseuse est victime dans un premier temps d’insultes « créature impie ». Ils exhortent tous deux la foule à la haine, au meurtre. Les illustrations sont des plus minutieuses. On discerne parfaitement les expressions des personnages. Le visage du baron est ainsi déformé par la haine, ceux des villageois sont crispés tout comme leurs mains sur leurs armes de fortune. La tension est à son comble durant ce passage.
Tous sont venus pour tuer, lyncher, trouver un responsable. Comme elle l’a si bien dit un peu plutôt c’est leur moyen de compenser face à la peur qu’ils ressentent face à ce qu’ils ne comprennent pas. Cette foule furieuse l’a déjà jugé et condamné « maudite sorcière tu mérites la mort ».
Dans une vignette, on observe un homme au visage déformé par la haine qui amorce un mouvement. Dans la suivante, nous voyons une pierre frapper la guérisseuse au visage. La violence est parfaitement rendue à travers une série de vignettes et va crescendo.
Tous restent insensibles à ses suppliques. Résignée, défigurée et sans grand espoir concernant son sort, elle finit par dire « vous m’accuser de meurtre, les seuls meurtriers que je vois c’est vous ». Nous ne pouvons qu’être d’accord avec elle.
Dans le plan suivant de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD on peut voir tout au moins un instant une opposition entre la scène de quiétude où Alixe cueille des plantes. Elle est inconsciente de ce qu’il se passe et la violence du lynchage que subit sa mère. La jeune femme finie par assister impuissante à la mort de sa mère. Cette dernière est mise à mort comme un vulgaire animal par la foule hystérique. Ce dernier point a lieu hors-champs.
Alixe entame une fuite éperdue pour échapper aux meurtriers de sa mère qui se sont lancés dans une chasse aux sorcières. Dans cette section de cette bande dessinée d’Éric Stalner et Cédric Simon on assister à la perte de l’innocence d’Alixe.
L’image se fait plus sombre, plus ténébreuse bleuâtre verdâtre. Les couleurs sont lugubres, angoissantes. L’atmosphère se fait oppressante. La voix-off se manifeste à nouveau « certaines nuits nous changent à jamais ». On assiste à travers une déclinaison de vignettes à la fuite d’Alixe. Zoom sur ses yeux remplies de larmes « pour moi se fut cette nuit-là ». Nous connaissons maintenant dans La Grande Peste proposé par Les Arènes BD l’identité de la narratrice, de la voix-off.
Alixe perd toute innocence après avoir assistée à la mise à mort de sa mère. Elle est prise en chasse par le baron fou de rage. Ce dernier exhorte la foule à la violence. Il va jusqu’à lâcher ses chiens sur elle. La foule armée de pic et éclairée à la torche n’est pas sans rappeler celle qui s’est lancée à la poursuite de la créature de Frankenstein.
Le baron oubliant toute prudence s’éloigne des autres. Ces derniers se composent d’être couards et superstitieux. Gros plan sur leurs visages effrayés quand ils renoncent à poursuivre cette chasse aux sorcières. Seul le baron persiste et s’aventure dans un endroit maudit. Cela à ses risques et périls.
Dans cette bande dessinée d’Éric Stalner et Cédric Simon, le baron prend en chasse une innocente guérisseuse, mais il va créer un monstre « il voulait débarrasser le monde d’une sorcière en vérité il en mettait une au monde ». A cet instant dans La Grande Peste proposé par Les Arènes BD on assiste à un retournement de situation. Le rapport de force s’inverse. En but à la superstition, aux rejets Alixe se métamorphose en une sorcière qui a soif de vengeance.
Comme précédemment dans cette bande dessinée d’Éric Stalner et Cédric Simon, on peut voir une double page avec une carte. Cette fois-ci les sujets abordés sont les sorcières et la chasse aux sorcières. Car il ne faut pas oublier comme on aurait tendance à le faire qu’il s’agit belle et bien d’une fiction historique. Tout au long de votre lecture, vous apprendrez beaucoup de choses.
La Grande Peste proposée par Les Arènes BD réconciliera passionnés d’histoire, de SF et d’horreur. J’ai ainsi découvert à mon plus grand étonnement que la majorité des chasses aux sorcières ont eu lieu à la Renaissance. Plus surprenant encore les dernières femmes victimes de cette pratique ont été tuées au cours du XIXe siècle.
Vous apprendrez de même que 85 % des condamnées en sorcellerie étaient des femmes. Les dénonciations étaient alors le meilleur moyen de se débarrasser de quelqu’un. Vous pouvez voir une illustration de cela dans le film La Chasse aux sorcières de Nicolas Hytner inspiré de la pièce d’Henry Miller.
Bien d’autres thèmes propres à cette période et à ce fléau seront abordés durant cette bande dessinée d’Éric Stalner et Cédric Simon. Tout au long de La Grande Peste proposé par Les Arènes BD, nous suivons avec passion l’évolution de Baldus et Alixe dont les destins sont marqués par la mort et ce jusqu’à ce qu’ils se rencontrent.
Cette BD se lit facilement et saura toucher un large public tant cette fiction historique est bien documentée. Elle bascule dans l’horreur, le surnaturel pour notre plus grand plaisir. Cette première partie de la nouvelle trilogie d’Éric Stalner nous laisse sur notre faim. On a qu’une envie connaître la suite de cette intrigue menée tambour battant.
Fuyez tant qu’il est temps le quatrième cavalier de l’apocalypse est venue semer la mort dans La Grande Peste
La Grande Peste d’Éric Stalner et Cédric Simon. Les Arènes BD.
Prix : 20 €
Pour plus d’info : https://www.arenes.fr/