Oubliez tout espoir une fois entrez au sein du 82 Edgehill Road car Personne ne sort d’ici vivant
Stéphanie, une jeune fille démunie, à court d’argent et vivant de petits boulots, croit en sa bonne étoile quand elle trouve une chambre au foyer plus que modeste du 82 Edgehill Road à Birmingham.
Stéphanie va vite désenchanter une fois installée dans ce lieu cauchemardesque à l’atmosphère inquiétante peuplé d’âmes damnées ou tourmentées. Cette maison est emplie de chuchotements provenant entre autres de la cheminée, de bruits de pas dans les couloirs, de pleurs de femmes s’élevant de derrière les murs. Elle sera de même confrontée à la violence exponentielle des étranges propriétaires.
Stéphanie arrivera-t-elle à s’échapper de ces limbes d’où personne ne sort vivant…
Palpitant. Oppressant. Déstabilisant. Terrifiant. Voici les termes qui caractérisent le mieux Personne ne sort d’ici vivant d’Adam Nevill proposé par les Éditions Bragelonne. Ce livre horrifique rejoint la collection Bragelonne Terreur et vous fera trembler de plaisir. Le titre de cette nouvelle petite merveille d’Adam Nevill, auteur entre autres du Rituel, Personne ne sort d’ici vivant est riche de promesses qui pour notre plus grand plaisir seront tenues.
Adam Nevill dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne nous entraîne au cœur des ténèbres dans un univers cauchemardesque. Cet auteur nous surprend toujours agréablement avec ses œuvres dont celle-ci Personne ne sort d’ici vivant. Il y mélange les genres, mais surtout distille une certaine tension qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. On a l’impression à chaque fois qu’Adam Nevill ne pourra pas faire mieux, mais bien au contraire il se révèle être un maître incontesté de l’horreur.
La première partie de Personne ne sort d’ici vivant, nous entraîne au cœur des ténèbres. Elle nous retranscrit au jour le jour le séjour au cœur de l’horreur et de l’enfer de Stéphanie. Tout commence dans un premier temps à la faveur des ténèbres.
Durant la nuit Stéphanie va se réveiller d’un cauchemar dont elle se rappelle peu de choses « juste du besoin urgent de s’évader d’un lieu exigu, froid et sombre, un lieu étouffant où des gens l’oppressent. Parmi eux quelqu’un pleure ». On peut être tenté d’y voir une sorte de mise en garde, d’avertissement renforcé par la certitude que nous avons que c’est de cette maison que personne ne sort vivant. Le soulagement de Stéphanie est de courte durée. La sensation de malaise, d’oppression persiste, car au cœur de la nuit elle entend un bruit des plus angoissant : une voix étouffée et ininterrompu qui contamine ses pensées.
Stéphanie tente de rationnaliser en se disant que cela est dû au malaise causé par ce nouveau lieu dans lequel elle passe sa première nuit. Stéphanie s’interroge sur la source de cette voix qui se met à sangloter. A bout de nerf et mal à l’aise, elle a elle aussi envie de pleurer. S’ensuit comble de l’angoisse un grattement qui provient de sous son lit. De nouveau Stéphanie fait appel à son bon sens et à un mode de pensée plus cartésien : « ce sont des souris, le bruit provient de sous le plancher et non des lattes du lit ».
Le brio du maître de l’horreur Adam Nevill dans Personne ne sort d’ici vivant aux Éditions Bragelonne est de nous plonger par touche au cœur de la terreur la plus pure. L’auteur arrive et cela bien que le texte soi rédigé à la 3e personne à nous faire ressentir de l’empathie pour Stéphanie cela en nous faisant partager ses pensées. Nous sommes de même proche de partager ses émotions, sensation quand Stéphanie s’aventure dans les ténèbres peuplées de créatures étranges, mais surtout inquiétantes.
Stéphanie dans un premier temps tente de se convaincre et de se rassurer en se disant que c’est sa première nuit dans un immeuble étrange et limite insalubre. L’obscurité et le caractère inconnu de cette chambre associées à sa solitude amplifient à la fois son angoisse et bien sûr les bruits. Comme nous avons déjà tous déjà pu tester au moins une fois dans notre vie en dormant dans une autre chambre que la nôtre.
Un milieu inconnu et les ténèbres sont propices à l’imagination et à l’imaginaire qui peuvent créer leur propre monstre. Dans de telles circonstances, comme le dit si bien Stéphanie « on peut imaginer qu’il s’agit de main humaine qui s’attaque à du plastique ». Gagnée par la terreur les choses empirent, les sons semblent s’amplifier. Comble de l’horreur quelqu’un semble être dans la chambre et fouille le contenu de son sac. De plus Stéphanie entend le parquet grincer comme si une personne se déplaçait. Dernière la cheminée une femme pleure « l’obscurité fourmillait de bruits ».
Dès le début de Personne ne sort d’ici vivant proposé par les Éditions Bragelonne, nous partageons l’angoisse de Stéphanie qui sous le coup conjugué de l’effroi et de l’horreur n’ose plus bouger. Elle se met à imaginer le pire et à l’impression que cette présence se rapproche d’elle. Pour se rassurer et chasser les ténèbres ainsi que les réminiscences de son cauchemar Stéphanie décide d’allumer la lumière. Il n’y a rien.
La maison située au 82 Edgehill Road est qualifiée entre autres de mystérieuse. La sinistre chambre où se trouve Stéphanie peut être vue tout comme la lugubre bâtisse comme un lieu propice aux cauchemars et à l’horreur. Mais au regard de Stéphanie cette chambre semble tout au moins dans un premier temps égale à celles qu’elle a occupé depuis qu’elle est partie de chez elle. Selon elle « ces chambres sont le refuge de ceux qui perdent leur domicile dans un revers de fortune, de ceux proche d’être des SDF ou de personnes disparues ». Ces lieux sont l’ultime recours de personnes démunies pour trouver un lieu où dormir à moindre coût.
Nous faisons connaissance avec le propriétaire de la maison Knacker dont le surnom des moins rassurant signifie l’équarrisseur. L’annonce concernant la location de cette chambre précisait : « une grande chambre 40 livres. Fille uniquement. Salle de bain commune. Cuisine très propre ». Description loin de la réalité tout est délabré et sale. Cette annonce aurait peut-être dû éveiller ses soupçons, mais Stéphanie n’avait pas le choix, elle n’avait pas d’autres endroits où aller.
Stéphanie suite à ce mauvais rêve a longuement réfléchi aux fantômes « la mort n’était pas la fin de l’esprit. Mais l’expérience qu’elle venait de vivre lui faisait regretter que la mort ne soit pas en réalité définitive ». Nous en apprenons un peu plus sur Stéphanie, elle avait toute petite frôlée la mort ce qui l’avait amené à s’interroger « si le fait d’avoir échappé de justesse à la mort n’avait pas fait d’elle quelqu’un de spécial plus réceptive aux esprits ».
Nous découvrons de même que ce n’est pas par choix que Stéphanie est partie de chez elle. Elle avait été jetée dehors après la mort de son père par sa belle-mère qui souffre de problèmes psychologiques. Stéphanie nous apparaît tout au moins dans un premier temps comme un être fragile, mais méfiez-vous des apparences au sein de Personne ne sort d’ici vivant d’Adam Nevill.
L’angoisse de Stéphanie ainsi que l’inquiétante étrangeté s’amplifient tout comme son trouble. En repensant à la femme qu’elle entend pleurer Stéphanie surnomme ce lieu « la maison des larmes ». Stéphanie ne sait pas à qu’elle point elle a raison. Son sentiment de solitude s’amplifie dans cette mystérieuse maison, dont elle ignore tout en commençant par qui vie dans les chambres voisines voire si elles sont occupées.
Sa deuxième nuit dans cette maudite maison se révèle aussi effrayante que la première. Les phénomènes se reproduisent dont la voix dans la cheminée ainsi que les bruits sourds sous le lit qui se font plus inquiétant et semblent venir d’une chose plus massive qu’une souris.
Tout au long de ce livre proposé par les Édition Bragelonne l’horreur, l’angoisse s’intensifient et sont souvent reliés aux ténèbres ou à l’obscurité qui émanent de ce lieu. Elles sont propices aux manifestations. Cette fois-ci son cauchemar éveillé est accompagné d’une « infinie glaciale ». Fans de films d’horreur ou de films de fantômes, cela vous rappellera quelque chose souvent dans ces œuvres ses manifestations sont souvent annoncées par une chute assez conséquente de la température.
Adam Nevill dans Personne ne sort d’ici vivant emploi souvent la notion d’inquiétante étrangeté pour distiller le trouble, l’horreur dans un lieu d’apparence classique : une maison. Ainsi Stéphanie entend plusieurs fois une présence dans la pièce, elle perçoit des pleurs et des larmes dans un lieu apparemment désert.
Confrontée à ces manifestations Stéphanie fait un amer constat à savoir qu’elle n’a pas d’autre solution de repli si ce n’est faire appel à son ex qui ne répond pas à ses messages. Stéphanie décide de demander à son propriétaire de changer de chambre sans oser avouer que la sienne est hantée.
Nous sommes invités à faire un peu mieux connaissance avec son propriétaire tout aussi lugubre et inquiétant que la supposée maison de sa mère. Lieu d’où a priori personne ne sort vivant. A la fois menteur pathologique, agressif et virulent, il lui force la main pour accepter un nouvel appartement et lui annonce la prochaine arrivée de deux nouvelles jeunes filles qui accompagnent Fergal son cousin.
Adam Nevill dans Personne ne sort d’ici vivant arrive à nous faire plonger en immersion totale au cœur de l’intrigue. Les manifestations inquiétantes se multiplient et envahissent au fur et à mesure toutes les parties de la maison.
Stéphanie sous tension n’arrive pas à trouver le repos à se détendre cela même alors qu’elle pense s’accorder un moment de relaxation dans la salle de bain. D’un coup une voix retenti « comment je m’appelle ? », elle semble provenir de la baignoire. Effrayée Stéphanie sort pour se réfugier dans le couloir.
L’obscurité et les ténèbres présentes dans la maison semblent sans fin. Elles renforcent l’impression d’inquiétante étrangeté, de malaise et instaurent l’impression que quelque chose tapi dans l’ombre attend. Stéphanie finie par ressentir une peur irrationnelle et en vient à interroger sa santé mentale.
La maison est parfois personnalisée « la maison n’oublie rien », elle semble avoir une vie propre, mais elle est surtout associée au malheur et aux ténèbres. Ainsi quand Stéphanie entend sa voisine d’en face pleurer, elle pense que « ce son reflétait étrangement son état d’esprit et allait à merveille avec les lieux comme si le malheur s’épanouissait dans ces murs ».
Nous assistons à nouveau dans Personne ne sort d’ici vivant proposé par les Éditions Bragelonne au schéma propre aux manifestations et cela se reproduira à plusieurs reprises quand Stéphanie s’aventure dans le couloir la température de l’air chute. Un froid glacial l’enveloppe en même temps que les ténèbres. Une odeur l’interpelle « l’odeur de bois, de vide, de poussière, de vieille charpente comme à l’intérieur d’une cabane. Bouleverser, elle a l’impression de pénétrer dans un autre bâtiment ou dans le même mais différent ».
A de multiples reprises dans ce livre d’Adam Nevill nous ressentons le même malaise, le même inconfort que Stéphanie qui parait coincer dans les limbes avec ses âmes en peine dont elle a le « sentiment que quel que soit la personne accablée par une solitude écrasante dont elle ne viendra jamais à bout ».
Les manifestations se font de plus en plus puissantes autour d’une Stéphanie apeurée, désemparée qui ressent leurs angoisses et leurs détresses. Ces dernières se font de plus en plus tangibles donnant l’impression que les lieux ainsi que les pensées de Stéphanie sont contaminées par le surnaturel. Elle entame une plongée au cœur de l’enfer. Réussira-t ’elle à en sortir indemne ?
La maison dans laquelle prend place Personne ne sort d’ici vivant ne nous a pas révélé tous ses terribles et effrayants secrets. Une partie de la maison est ainsi interdite. Un homme étrange attend la tête appuyée contre la porte comme s’il tentai d’entendre un bruit, une voix. Cet être étrange et patibulaire se révélera être Fergal : le cousin de Knacker. Tous deux vont faire irruption dans la chambre de Stéphanie ce qui n’augure rien de bon selon elle « ils étaient les proprios les plus étranges et ridicules qui soient ».
Ils se révèlent tout autant inquiétant que les lieux, Fergal laisse échapper une phrase à la fois blessante et troublante. Lourde de sens elle semble orienter différemment l’histoire de ce livre de la collection Bragelonne Terreur « c’est ce que tu as trouvé de mieux », « elle n’est pas comme celles de d’habitude mon pote, répond Knacker à son cousin ». Deux nouvelles filles vont faire leur apparition et vont être mis direct au turbin dans cette maison des larmes et de l’horreur qui se révèle en plus être une maison de passe.
Le brio d’Adam Nevill est de créer dans Personne ne sort d’ici vivant une intrigue à couper le souffle des plus captivantes. Dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne, il mélange les genres pour notre plus grand plaisir. Nous retrouvons outre le talent de ce maître de l’horreur, mais aussi des notes de thriller psychologique, voire de thriller. Par instant l’horreur bien que toujours présente, tapie dans l’ombre prête à frapper est confrontée aux problèmes plus terre à terre de la traite des blanches, de la prostitution ainsi que de la violence physique et psychologique.
Fergal finit par sortir de la chambre de Stéphanie sur une phrase des plus énigmatique laissant entendre qu’il est au courant des phénomènes étranges qui se déroulent dans cette maison « vous en faites pas pour eux. Ils ne peuvent pas vous faire de mal ». Mais rien ne semble moins sûr, car au fur et à mesure des jours l’ambiance se fait de plus en plus oppressante. Les manifestations de même paraissent prendre corps et la folie donne l’impression de plus avoir de limite.
La façon d’écrire d’Adam Nevill des plus fluides, nous donne accès à ses pensées et à ses émotions ce qui facilite l’empathie. Stéphanie qui d’effrayée, d’apeurée va décider de prendre les choses en mains sans se laisser surmener. On suit avec passion l’intrigue de Personne ne sort d’ici vivant, mais surtout l’évolution du personnage principal : Stéphanie dont la santé mentale et la vie semblent en danger. Comme Stéphanie on aurait tendance à se demander si « elle n’évoluait pas entre deux dimensions : l’une naturelle et l’autre surnaturelle ».
On a parfois l’impression dans Personne ne sort d’ici vivant de plonger dans un univers lovecraftien ou proche de celui de Clive Barker tout en ajoutant bien sûr la propre touche de ce nouveau maître de l’horreur. Adam Nevill avec ce livre proposé par les Éditions Bragelonne arrivera à vous glacer le sang tout en vous faisant frissonner de plaisir. Les adeptes de roman d’horreur sauront plus que séduit, comme je l’ai été, par Personne ne sort d’ici vivant. Cette œuvre d’Adam Nevill nous offre une plongée au cœur de l’horreur, des ténèbres et de la violence la plus totale.
Stéphanie à l’impression d’être prisonnière d’un cauchemar. Elle se sent de plus en plus prisonnière dans cette maison des larmes où Stéphanie à la sensation que quelque chose d’épouvantable s’est passé et va se passer dans ce lieu de perdition. La situation empire de jour en jour quelque chose semble s’être échappée des ténèbres. Stéphanie ne sera plus jamais la même si elle s’en sort, après son expérience dans cette horreur sans fin qui va la pousser au-delà de ses limites. La menace prend de plus en plus forme et se rapproche des habitants du 82 Edgehill Road d’où a priori personne ne sortira vivant.
A noter aussi l’ingéniosité avec laquelle Adam Nevill introduit dans le texte le titre qui s’y incarne sous forme de menace et prend aussi la forme d’une mise en abime que je vous laisse le plaisir de découvrir.
Pénétrez si vous l’osez au seuil des ténèbres dans antichambre de l’enfer dans Personne ne sort d’ici vivant d’Adam Nevill
Personne ne sort d’ici vivant d’ici d’Adam Nevill. Édition Bragelonne. Collection Bragelonne Terreur. Prix : 22 €
Pour plus d’informations : https://www.bragelonne.fr/