Culture

Suivez les traces de la Fille de Napoléon dans une étude historique menée d’une main de maître par Bruno Fuligni

La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni. Éditions Les Arènes. Photo: Philippe Lim
La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni. Éditions Les Arènes. Photo: Philippe Lim

Eté 1918 une jeune femme se met sous la protection d’un officier autrichien en se présentant comme la fille de l’Empereur. Sa mère aurait connu Napoléon à Auxonne où ce dernier était sous-lieutenant. La découverte et possible filiation de Charlotte Chappuis va faire grand bruit. Cela mènera entre autres à son enfermement par le ministre de la Police générale Fouché. Elle finira par échapper à la vigilance des autorités. Tenace. Rusée. Charmante. Charlotte Chappuis saura susciter les passions tout comme les complots. Une chose est sûre elle ne passe pas inaperçue et saura s’imposer.

Captivant. Historique. Voici les termes qui caractérisent le mieux cette étude, ce portrait de La Fille de Napoléon proposé par les Éditions les Arènes. L’auteur Bruno Fuligni s’est appuyé sur un dossier d’archives inédit trouvé dans un grenier pour nous plonger au cœur d’un des mystères peu connus de l’histoire. Vous trouverez une partie de ces documents sous forme de photo rassemblées dans une sorte de portefolio.

La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni commence par un avertissement gage de la véracité des faits rapportés dans ce livre proposé par les Éditions les Arènes. Charlotte Chappuis a belle et bien existé même si l’existence de cette fille de Napoléon semble oubliée de l’histoire. Vous trouverez ainsi dans La Fille de Napoléon de nombreux extraits entre autres : de documents, rapports, correspondances. Comme le dit si bien Bruno Fuligni « seuls les détails de l’affaire ont été présumés dans les limites de la vraisemblance ».

Le brio de l’auteur de ce livre proposé par les Éditions les Arènes est de nous proposer certes une étude historique sur un point de l’histoire peu connu l’existence de Charlotte Chappuis. Cependant au lieu d’assommer certains lecteurs avec un récit trop strict ou plus adapté aux fans d’histoire, Bruno Fuligni nous montre l’action à travers le point de vue des différents protagonistes. Cela fluidifie la lecture de La Fille de Napoléon sans pour autant renoncer au souci de véracité qui s’incarne dans la citation de textes officiels.

L’intrigue de ce roman proposé par les Éditions les Arènes commence avec le chapitre intitulé L’Apparition. On se doute qu’il s’agit de l’entrée en scène de Charlotte Chappuis, la fille de Napoléon. Nous voyons l’action à travers le point de vue de Gert soldat autrichien qui monte la garde. Le conflit nous est résumé pour nous replacer dans l’histoire et au moment où prend place cette scène.

Le jeune homme est ainsi surpris par l’apparition d’une jeune fille en tenue vaporeuse. La légèreté de sa tenue vestimentaire, sa beauté contrastent avec ses airs, son visage dur aux yeux ardents. De même qu’avec son ton impérieux quand elle commande « garde ouvrez (…) Laissez-moi passer je veux voir le général, je suis Charlotte Chappuis la fille de Napoléon ». Nous venons de faire connaissance avec le personnage central de ce livre proposé par les Éditions les Arènes. Une chose est sûre l’apparition de cette fille légitime de Napoléon fera grand bruit. C’est un personnage hors norme qui ne laissera personne de glace et saura s’imposer.

La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni donne ensuite la parole à Mutinus surnom donné à un agent anonyme de la police secrète. Il va faire son rapport au ministre Fouché. Une jeune personne du nom de Chappuis s’est mise sous la protection de l’armée autrichienne « contre les persécutions auxquelles elle se dit exposé par sa naissance et l’attachement (…) pour son père ». S’ensuit dans ce récit historique proposé par les Éditions les Arènes une courte biographie de Charlotte Chappuis. Elle serait née de l’union de Bonaparte officier de garnison à Auxonne et de sa mère « fille du sieur Cottain procureur au roi à Arnay ». Cette dernière était une fille de petite vertu. La mère de Charlotte a épousé le sieur Chappuis et a pris son nom.

Devant cette histoire invraisemblable et l’absence de preuves tangibles Fouché s’exclame « c’est une imposture ou une folle ». Avant de déclarer à Mutinus « nous avions bien besoin d’une aiglonne maintenant. Il faut nous l’enfermer dans une jolie cage dorée entre des mains françaises de préférence avant que des bonapartistes n’en fassent un drapeau ou qu’un prince prussien nous l’engrosse pour avoir ensuite des prétentions sur la couronne française ».

Tout au long de votre lecture de La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni un parallèle va être établi parfois juste e regard de la chronologie entre Napoléon et Charlotte Chappuis. Sans être tout à fait affirmatif dans son récit l’auteur de ce livre proposé par ces Éditions les Arènes nous donne une étude des plus documentée et des plus constructives sur la fille de Napoléon. Ainsi ce récit se poursuit par une courte biographie de Bonaparte dans ses jeunes années. Coureur de jupon, il eut de nombreux enfants légitimes donc « pourquoi n’aurait-il pas trompé sa solitude à Auxonne ? ».

Grave, fière voire hautaine Charlotte arrive à en imposer à un régiment qui se gagne d’admiration pour elle. Cela provient entre autres de son magnétisme. Charlotte Chapuis des plus instruite et rusée sait jouer des mots pour atteindre ses objectifs. Elle écrit ainsi au général Steninger pour lui demander asile « (…) Examiné par vous-même monsieur la perplexité où me jette le sort et ce que la prudence exige. Mais monsieur il est doux de verser dans un cœur sensible quelques-unes des pensées qui surchargent le mien ». On ne peut qu’être d’accord avec la conclusion de Bruno Fuligni « comment ce général Steninger n’aurait-il pas capitulé ? ».

Nous suivons avec passion l’évolution de la situation de La Fille de Napoléon de même que celle du personnage dont traite ce livre ou plutôt portrait proposé par les Éditions les Arènes. Charlotte Chappuis ne va laisser personne indifférente alliés, ennemies, admirateurs…Ils sauront nombreux à graviter autour de cette grande personnalité. Elle va connaître mille-et-uns revirements de situation sans jamais s’abaisser, renoncer bien au contraire Charlotte Chappuis donne l’impression parfois d’avoir un coup d’avance ou tout au moins d’être un fin stratège.

On apprendra ainsi dans La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni qu’elle connue la sensation toute apparente d’être une altesse dans la tente d’officier qu’on lui a attribué. Charlotte Chappuis pourra y prendre des bains et manger à sa faim. Ce qui pour elle est un luxe après des mois d’errance. Mais cela n’est qu’une douce illusion, elle n’est pas une invitée de marque, mais une prisonnière. Un homme est ainsi mis en faction à l’entrée pour empêcher qu’elle ne s’évade. Charlotte reçoit le général avec grâce « tout en se gardant de le remercier pour ses bontés (…)  Il fallait que cela semble dû comme Napoléon son père… ». Au-delà d’une certaine ressemblance physique ou façon d’agir son caractère semble proche de celui de Bonaparte.

Ce livre proposé par les Éditions les Arènes donne un point de vue objectif sur la Fille de Napoléon tout en restant bienveillant. On retrouve cela dans le passage consacré à l’enfance de Charlotte, ainsi l’auteur nous prend si l’on peut dire à témoin « Était-ce sa faute si sa mère avait fauté ? ». Le nom de sa mère semblait la prédestiner à ce triste métier Antoinette Cattain et non pas ce « Cottain comme elle donnait parfois pour éviter les mots d’esprit ». L’enfance de Charlotte Chappuis telle quelle nous est racontée dans La Fille de Napoléon de Bruno Fuligni est loin d’avoir été rose. Sur son lit de mort sa mère se rappelle un jeune sous-lieutenant qui l’avait marqué à jamais. Il s’agit de Napoléon géniteur supposé de Charlotte.

L’auteur s’exclame presque lyrique « Antoinette fut peut-être la première à sentir la vigueur de cette énergie, l’intensité de cette colère qui un jour (…) le monde pour faire connaître et respecter son nom ». Chaque intervention de Bruno Fuligni qui nous livre cette étude poussée sur la fille de Napoléon est comme une bouffée d’oxygène qui fluidifie la lecture et captive encore plus votre attention.

Dans son dernier souffle sa mère confie à Charlotte « ton père (…) ce n’était pas Chappuis bien sûr (…) mais un officier corse que j’ai bien connu à Auxonne. (…) On l’appelait Buonaparte à l’époque », « Il a fait son chemin depuis. Il est devenu empereur. Tu es sa fille Charlotte. Ma princesse Charlotte ». Charlotte fin stratège préféré attendre son heure. Princesse impériale fière, elle est pressée d’avoir sa revanche sur la société.

Tout au long de votre lecture de ce livre proposé par les Éditions Les Arènes Bruno Fuligni nous invite à la réflexion sur un sujet qui n’est pas encore totalement résolu. « Délire d’une mourante ? confession d’une pécheresse qui a l’ultime instant hoquette ce qu’elle a toujours enfoui au plus profond de sa conscience ? ». Charlotte va tomber dans les travers de sa mère avant d’être envoyée dans le Jura. Mais il ne faut pas oublier que dans l’ombre de Charlotte la police secrète dirigée par Fouché complote, l’espionne. Car son histoire ou filiation possible avec Napoléon les effraie.

Comme vous pourrez le constater durant votre lecture de ce livre proposé par les Éditions les Arènes et documents à l’appui qu’ils s’agissent de témoignages ou de rapports. Les moindres faits et gestes de Charlotte Chappuis sont étudiés à la loupe. Ainsi le maire de Satins dans un témoignage confirme qu’il fait suivre Charlotte par une police secrète.

Bruno Fuligni nous apprend tout au moins à une grande majorité d’entre nous que « chacun à sa petite police en ces temps de complot et de défiance. Tout le monde épie tout le monde. Sauf Charlotte qui dans l’innocence de sa jeunesse admire encore innocemment le spectacle du monde ». La fille de Napoléon connaîtra durant cette période un bonheur fugace. Mais dans son ombre intrigues et complots se fomentent contre elle. A cette période vous découvrez que des usurpateurs se faisaient passer pour Napoléon ce qui ne sert en rien à justifier ce que va subir la fille de Napoléon. Pour certains dont le général baron autrichien des « indices laissent penser à une haute naissance » propos relatifs à Charlotte Chappuis.

Les différents points de vue présents dans cet ouvrage proposé par les Éditions les Arènes facilitent la lecture et nous donnent une vision plus globale du mystère entourant La Fille de Napoléon. Cette affaire fit du bruit dont concernant la légitimité de Charlotte qui est mise en doute, le droit sur la couronne aussi. Pour parer au problème Fouché ministre de la police générale veut la faire disparaître « Charlotte devait être mise au secret une arrestation discrète surtout pas de procès. Des oubliettes dont on l’extrairait en cas de besoin le moment venu ». Le roi va remercier si l’on peut dire Fouché qui lui aussi va être envoyé aux oubliettes. Il est nommé ambassadeur à Dresde capitale de Saxe.

Au fur et à mesure de notre plongée dans le mystère entourant La Fille de Napoléon. Nous serons confrontés aux multiples péripéties, épreuves rencontrées par Charlotte Chappuis et dont elle sortira grandit. Cela à travers une multitude de documents retranscrit : rapports, missives, correspondance, littérature carcérale….

Bruno Fuligni avec cet ouvrage proposé par les Éditions les Arènes nous livre une étude poussée sur la fille de Napoléon Charlotte Chappuis dont le nom a été oublié par l’histoire. Cependant l’auteur laisse planer un doute et nous invite à la réflexion.

Tentez de percer aux côtés de Bruno Fuligni le mystère entourant l’identité de la Fille de Napoléon

La fille de Napoléon de Bruno Fuligni. Editions les Arénes. Prix : 19,90 €

Pour plus d’info : https://www.arenes.fr/

Rédactrice freelance, Pigiste

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