Vivez la révolution à travers le regard d’un de ses acteurs avec le Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella
Hache du peuple, ouvrier de la mort sont quelqu’uns des surnoms donnés à Charles Henri Sanson. Ce bourreau des plus prolifique avec 2918 têtes à son actif dont certaines de personnes célèbre voir qu’il vénère nous livre ses états d’âmes.
Cela face à la période mouvementée de la Révolution et des dangers qu’elle recèle dans une France en pleine effervescence. Il nous apparaît hanté et mélancolique tout à la fois à travers ces mémoires.
Captivant. Enrichissant. Déstabilisant. Voici les termes qui caractérisent le mieux le Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella. Les Éditions du Panthéon nous font vivre la Révolution vue par son bourreau. Il est sûre qu’à cette période et comme on pourra l’observer. Charles Henri Sanson n’a pas chômé. Ce dernier pose un regard désabusé, mélancolique sur ce qui l’entoure durant cette période.
Ce livre proposé par les Éditions du Panthéon est des plus riche et des plus facile à lire. Il se compose de courts paragraphes des plus visuels. De plus cette œuvre prend la forme des mémoires du bourreau Charles Henri Sanson.
Durant notre lecture du Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella il porte un regard désabusé, hanté sur la Révolution et sa profession. Cette dernière le tourmente, le hante il est peut-être temps pour lui de passer la main à son successeur.
Cette œuvre proposée par les Éditions du Panthéon nous fait observer l’action à travers les yeux du bourreau de la Révolution. Celle-ci nous est montrée dans toute sa violence voire son absurdité. « Ainsi les cloches de l’église ne sonnent plus, car la cloche est contre révolutionnaire ». Mais surtout cette période nous apparaît dans toute sa dangerosité. Durant celle-ci les têtes tombent rapidement. De plus la délation et l’effervescence y règnent.
Durant notre lecture du Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella nous voyons l’action à travers les yeux de Charles Henri Sanson. Ce dernier porte un regard sans filtre, désabusé voire amer sur l’histoire et la société. Il est le témoins et l’acteur impuissant limite le pantin de la Révolution.
Comme nous avons pu l’apprendre dans Drôle d’histoire ces métiers les bourreaux n’étaient pas uniquement des instruments de mort. Ainsi « ils connaissaient le corps humain presque mieux que les médecins du Moyen-Age. Raison pour laquelle ils travaillaient en parallèle comme médecins et guérisseurs». Ils sont entre la vie et la mort.
Ainsi durant notre lecture ce livre proposé par les Éditions du Panthéon il n’est pas rare que des patients viennent le consulter. De plus Charles Henri Sanson dispose d’un laboratoire chez lui. Les bourreaux sont limites des marginaux.
Cependant le bourreau n’en porte pas moins un regard critique empreint d’ironie sur la Révolution. « Il faut des complices aux coupables ça prouve leur culpabilité ». Mais aussi « la seule denrée (la gnole) qui n’ai jamais manqué sous la Révolution ».
Tout au long de ce livre proposé par les Éditions du Panthéon nous avons accès aux pensées du narrateur. On a l’impression de lire les mémoires de cet homme prestigieux, mais tourmenté. Les titres des différents chapitres du Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella renvoient à des citations extraites de ces sections. De plus ils donnent aussi le ton.
Tour à tour nous sommes amenés à le suivre dans ses fonctions et dans sa vie quotidienne. Charles Henri Sanson se révèle être un personnage complexe, hanté. Nous découvrons que sa profession se transmet de père en fils.
Cependant bien que ses fils le secondent Charles Henri Sanson constate « mes gamins ne sont pas fait pour ce métier ». Ce que nous aurons l’occasion de vérifier durant notre lecture du Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella. Ainsi la restitution des scènes des plus visuelle nous donne l’impression d’assister à l’action aux côtés de Sanson. Nous sommes amenés à faire connaissance avec les différents condamnés. Mais aussi à assister au sinistre spectacle de l’exécution et des charognards qui se repaissent de ce spectacle.
Tous ses clients si l’on peut dire réagissent de façon différentes face à la mort et au spectre de la guillotine. Ainsi nous assistons à la chute et à la mort de personnages prestigieux. Dans un premier temps, nous assistons à l’exécution de la du Barry.
Cette dernière est comme le dit si bien Charles Henri Sanson « l’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire quand on sait qu’on va nourrir : tacher de se retenir ». Car comme nous aurons l’occasion de l’observer tout au long de ce livre proposé par les Éditions du Panthéon les exécutions et l’usage de la guillotine sont méticuleusement orchestrés. C’est une mécanique bien huilée. Cependant au moindre petit imprévu, cela peut tourner au drame pour le condamné mais aussi pour le bourreau.
Comme nous aurons l’occasion de le voir durant notre lecture du Bourreau mélancolique ce métier n’est pas sans risques. Car outre les fantômes, remords qui le tourmentent une épée de Damoclès pèse sur sa tête incarnée par Fouquier. La moindre petite erreur ou délation pourraient mener Charles Henri Sanson à sa perte.
Cependant il en va de même pour la majorité des protagonistes sur lesquels plane la menace de la guillotine voire de la Révolution. Ainsi les juges, accusateurs peuvent devenir les prochains accusés et condamnés à mort. Personne n’est vraiment à l’abri durant cette période tourmentée.
Peu à peu nous assistons à la chute de différents personnages historiques dont la du barry. Cette dernière a perdu de sa grandeur et de sa magnificence de par l’âge et l’approche de son exécution.
Pour en revenir au titre des chapitres celui-ci « la beauté toujours reine » renvoi à une citation de ce passage. Durant celle-ci Vigée Le Brun lui aurait dit « Passez madame la beauté toujours reine ». Autre exemple d’ironie amère « il n’est pas recommandé d’être l’ami d’un condamné encore moins d’en être né ».
Tout au long de notre lecture de ce livre proposé par les Éditions du Panthéon des liens se tissent. De même des phrases prononcées se révéleront lourde de sens. De plus nous assistons à des ruptures dans la chronologie. Le plus souvent les dernières phrases servent de transition pour le paragraphe suivant.
Ces dernières captivent notre attention, car elles sont riches de promesses. Ainsi concernant un de ses fils « Gabriel toujours avenant avec la foule. Ce qui finira par lui coûter cher ».
La menace planant sur notre cher ami s’incarne à travers Fouquier. Mais aussi via l’un des agents de la révolution. Ce dernier l’espionne de l’intérieur plus précisément de chez lui cherchant la moindre faille. Ainsi la menace est partout présente dont chez lui à travers Léonce.
Celle-ci « n’est pas à mon service, mais au service de la Révolution qui attend d’elle d’apprendre ce qui se dit, se trame, se joue dans la maison du bourreau ». Charles Henri Sanson conclut amèrement « c’est la vie sous la Révolution où le domestique est le patron, de ses patrons ». Cependant Léonce répète tout à sa façon.
Au fil des pages de ce livre proposé par les Éditions du Panthéon Charles Henri Sanson est tourmenté et troublé. Le bourreau éprouve des remords. Car de par sa profession, il est la cause de beaucoup de morts.
Durant la Révolution la « guillotine est trop sollicitée ». Les condamnés se multiplient. Charles Henri Sanson doit se plier à sa fonction et aux ordres. Cela même si cela va à l’encontre de ses principes. A bout il a recours à l’opium pour continuer, oublier.
Le Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella œuvre durant 38 ans. Son âme voire son esprit est marqué par les ineffaçables et terribles souvenirs. Ceux-ci viennent inexorablement le hanter. « J’ai fait tant de fantômes ». Il a 2918 têtes à son actif.
Cependant Charles Henri Sanson ne semble jamais perdre son ironie mordante et désabusée. Ainsi il observe « j’ai ceci de commun avec Louis XVI de ne pas avoir choisi mon métier. Si le roi voulait être serrurier, moi je voulais être physicien ».
Tout au long de ce livre proposé par les Éditions du Panthéon on peut noter le brio de l’auteur. Cela apparaît entre autres dans les transitions entre les différentes parties sorte de souvenirs voire flashbacks. Ce succède sous son couperet Marie-Antoinette, Robespierre et Louis XVI. Concernant ce dernier, le paragraphe se conclut par cette phrase d’une ironie mordante « le bourreau Sanson a éteint le soleil ».
Face au sinistre spectacle de la foule hystérique où se trouvent parfois des charognards on ne peut qu’être d’accord avec Claude Lévi-Strauss « L’homme est un loup pour l’homme ».
Tout au long des pages de cet ouvrage proposé par les Éditions du Panthéon nous plongeons au cœur de la Révolution. Nous l’observons de l’intérieur. Cette œuvre des plus riches nous en apprend de même un peu plus sur entre autres : les bourreaux et la guillotine. Charles Henri Sanson fera de multiples et belles rencontres dont certaines croiseront son couperet.
Durant l’un des passage du Bourreau mélancolique de Danielle Tonachella, la femme de Charles Henri Sanson fait observer avec justesse. « C’est un comble que soignant tes patients comme tu les soignes. Tu n’aies pas trouvé de remède à ta propre mélancolie ». Et s’il était temps pour lui de passer le flambeau.
Faites plus amples connaissance avec Charles Henri Sanson dans le Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella.
Le Bourreau mélancolique de Daniel Tonachella. Éditions du Panthéon. Prix : 30 euros.
Pour plus d’information: https://www.editions-pantheon.fr/
Un commentaire
Tonachella Daniel
Madame je vous remercie infiniment. Relisant votre aimable critique, c’est comme si je relisais le roman. C’est une caresse, en même temps qu’une arrête coupante, bien-sûr… Vous cernez parfaitement le cheminement de Sanson, parti pour faire « tranquillement » son métier, et se retrouvant débordé par les exigences terribles des uns et des autres, finissant sa vie sans plus pouvoir quitter sa femme, collé à elle, car le moindre bruit l’effraie. Enfin, encore une fois, merci !