Culture

Laissez-vous captiver par l’onirique et merveilleux Portrait de Jenny, film réalisé par William Dieterle

New-York 1934, Eben Adams, peintre sans le sous en quête d’acquéreurs et d’inspiration voit sa vie métamorphosée par sa rencontre à Central Park avec une jeune fille : Jenny Appleton.

Eben Adams abandonne son sujet de prédilection qui rencontre peu de succès, les paysages, pour esquisser des croquis de Jenny qui l’obsède. Ces nouveaux dessins éveillent l’intérêt des marchands d’art.

A chaque nouvelle rencontre, Jenny Appleton avance rapidement en âge jusqu’à devenir une splendide jeune femme.

Intrigué et captivé par le mystère entourant sa muse, Eben Adams décide de mener l’enquête…

 

Envoûtant. Captivant. Onirique. Voici les termes qui caractérisent le mieux ce sublime mélodrame de l’âge d’or Hollywoodien, Carlotta Films vous propose en DVD une version restaurée de ce chef-d’œuvre.

Préparez-vous à être subjugué par l’histoire d’amour intemporelle, surnaturelle à la limite du féerique qui prend vie dans Le Portrait de Jenny. Ce film de William Dieterle est une romance d’un poétique et d’un onirisme d’une beauté rare.

Le Portrait de Jenny est introduit par en voix-off par le peintre Eben Adams qui nous raconte son histoire.

L’aspect onirique proche d’un miracle commence, comme l’on pourra s’en rendre compte tout au long du Portrait de Jenny, au moment de la rencontre avec la jeune fille. Il semble presque annoncer son arrivée par une mutation du réalisme : le parc s’éclaire doucement, de doux rayons de soleil transpercent la brume donnant un aspect presque irréel à la scène.

Dans un premier temps nous sommes surpris par son apparence les habits de Jenny semblent d’une autre époque lorsque Eben la voit jouer innocemment dans la neige. Notre regard et notre curiosité tout comme celle du peintre sont charmés et intrigués par cette enfant d’une beauté éthérée. Le passé et le présent cohabitent voire entrent en collision lors de cette étonnante rencontre. Jenny Appleton parle: d’un théâtre, fermé depuis longtemps, où ses parents se produisent, des cours d’histoire qu’elle suit à l’école avec des personnages célèbres contemporains selon Jenny alors qu’ils sont morts depuis de longues années.

Jenny fait un souhait innocent à mi-chemin entre la promesse et le serment dans lequel elle espère qu’Eben Adams attente qu’elle grandisse pour qu’ils ne se quittent plus. Puis Jenny disparaît d’un coup dès que le peintre à le dos tourné. Elle semble happée, disparaître à la faveur de la lumière des lampadaires environnés de brume, comme un mirage, un rêve, une illusion.

Le Portrait de Jenny montre toute l’habilité de William Dieterle qui mélange les genres tout au long du film en jouant sur les attentes du public. Cela grâce à l’alternance de scènes oniriques proche du songe quand Eben croise Jenny, des moments plus classiques, des passages chantés sans que cela soit pour autant une comédie musicale, d’autres comiques qui délient l’intrigue sorte de contrepoints comiques comme dans les passages au pub irlandais.

Mais l’ombre, la pensée de Jenny, de sa beauté éthérée et du mystère l’entourant n’est jamais loin. La curiosité, l’intérêt d’Eben Adams est titillé quand il découvre que le paquet contenant un foulard, laissé semble-t-il par inadvertance par Jenny quand elle disparaît, sorte de pantoufle de Cendrillon. Il est enveloppé dans un journal datant de 1910 et parle du spectacle des parents de Jenny Appleton dans la salle dont elle parlait.

Eben Adams est subjugué, envoûté par cette étrange enfant à la beauté angélique et par leur rencontre. Il fait son portrait de mémoire. Le peu de succès qu’il rencontrait avant avec ses paysages, laisse place à la reconnaissance. Le charme irréel, intemporel de Jenny ne laisse personne indifférent. Le Portrait de Jenny séduit entre autres un des marchands d’art que côtoie Eben Adams qui trouve que ce qui fait le charme de cette enfant est que son visage est intemporel. Pour lui le peintre a trouvé l’incarnation de sa muse, sa source d’inspiration en Jenny. La deuxième fois qu’Eben Adams rencontre Jenny, cette dernière semble étonnamment avoir grandi en peu de temps donnant l’idée que le temps, les années n’ont pas de prise ou d’emprise sur elle.

Nous retrouvons toujours comme à chaque rencontre ce sentiment d’irréel, ils semblent tous deux à un battement de cœur de décalage des autres, être à part. L’espace-temps semble de nouveau bousculé comme cela semble souvent le cas dans Le Portrait de Jenny. Elle paraît cette fois encore émerger de la brume baignée de halo de lumière. Jenny lui apprend qu’elle a déménagé depuis 3 ans d’où le fait que le nom de sa meilleure amie ai changé. Jenny renouvelle son serment pour qu’Eben Adams l’attente et qu’ils se revoient en grandissant. Elle lui laisse son foulard en garantie. Au moment du départ, Jenny détourne l’attention du peintre et part toujours au lever du soleil vers la lumière dans un paysage en surbrillance, lumineux irréel. Elle dit une phrase qui illustre parfaitement la situation «je grandis, je grandis vite attendez-moi».

Eben Adams semble étonnamment le seul à la voir ce qui renforce l’idée que lors de leur rencontre, ils sont dans un entredeux au sien d’une atmosphère irréelle et donne l’idée d’une tendre illusion, de surnaturel. Spinney un marchand d’art, mais aussi son amie le réconforte en lui disant «quand on vieilli on a tendance à croire aux choses qu’on ne voit pas».

Le peintre est obnubilé par Jenny et sa beauté éthérée. Il est impatient de la revoir et décide de mener son enquête sur le mystère l’entourant. Il trouve des pistes sur le théâtre où les parents de Jenny se sont produits, et fini par tomber sur une photo d’époque d’elle. Jenny n’a pas pris une ride, Eben Adams trouve une personne qui la connut. Il en apprend un peu plus sur elle, mais le mystère s’épaissit qui est-elle un fantôme, un mirage, une illusion, sa muse…?

Les souvenirs, la présence de Jenny le hantent, sont omniprésents tous lui rappellent la jeune femme. Quand Eben Adams commence à désespérer, il a la surprise de trouver une Jenny adulte dans son atelier qui lui dit «J’ai pensé à vous, nous serons réunis pour toujours». Elle lui prédit que le portrait qu’il fait d’elle sera exposé et lui amènera le succès. Cela se révélera exact.

Une ombre pèse au tableau, la représentation d’un lieu dans les peintures d’Eben Adams semble tourmentée et attristée Jenny. Il s’agit d’un phare entouré par de l’eau noire, le nom de ce lieu semble porteur d’un funeste présage: Land’s End. Jenny lui renouvelle sa promesse «promettez-moi de ne pas m’oublier», «attendez moi», «je suis si heureuse que vous m’attendiez». Promesse, serment de bonheur et d’amour éternel «on n’est fait l’un pour l’autre, rien ne peut nous séparer».

Jennifer Jones et Josepsh Cotten, les rôles principaux du film Le Portrait de Jenny, incarnent à la perfection et donnent vie à ce couple placé au centre de cette romance teintée d’onirisme. On ne peut que ressentir de l’empathie pour ces êtres qui s’aiment d’un amour intemporel. Ce chef-d’œuvre de William Dieterle produit par David O. Selznick saura en séduire plus d’un ou d’une. Loin des bleuettes sans saveur ou des films à l’eau de rose, Le Portrait de Jenny nous transporte dans un autre lieu, un autre temps en mixant les genres: scènes éthérées (mutation du réalisme avec les plans de Central Park sous la neige) voire baroque, fantastique comme durant la tempête…

 

Découvrez une merveilleuse romance où l’amour transcende l’espace et le temps Le Portrait de Jenny de William Dieterle.

 

Le Portrait de Jenny de William Dieterle avec Jennifer Jones et Joseph Cotten. N et B. Carlotta Films

Durée : 86 min

Prix 20.06€ en DVD ou Blu-ray

Pour plus d’information/ vente en ligne: http://carlottavod.com/le-portrait-de-jennie

Rédactrice freelance, Pigiste

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