Culture

Ondine de Neil Jordan vous fera découvrir un monde ou réel et imaginaire s’entremêlent

Ondine ©2010 UGC PH Tous droits réservés

En Irlande, Syracuse un jeune pêcheur mélancolique à la surprise de remonter dans ses filets une prise étonnante: une très belle jeune femme. Mystérieuse, cette dernière ne veut être vue que par Syracuse et lui demande de l’appeler Ondine, nom qu’elle traduit par la jeune fille sortie des eaux. Cette étrange et merveilleuse rencontre va changer sa vie, la chance lui sourit enfin: les poissons se jettent littéralement dans ses filets. Pour sa fille Annie aucun doute n’est possible, cette jeune femme est une créature des mers: une Serkie…

Envoûtant. Voici le terme qui caractérise le mieux ce film à la fois romantique, étrange et poétique. Ondine semble prendre l’apparence enchantée d’un conte opposé à un côté plus sombre, plus dramatique qui caractérise le monde réel. Même si vous avez perdu en partie votre âme d’enfant et que vous pensez ne plus croire au conte de fée, l’intrigue de ce film fera douter par instant les plus sceptiques.

Dans ce conte des temps modernes, le réel laisse place à l’imaginaire. Tout au long d’Ondine nous retrouvons doucement l’innocence de notre enfance, tout en conservant une part de doute. Découvrez le mythe des Serkie proches cousines des sirènes. La légende prétend que durant la nuit de la Saint Jean, les Serkies quittent la mer pour la Terre. Elles abandonnent leurs peaux de phoque pour laisser place à une belle jeune femme. Si un homme trouve cette peau, la Serkie lui obéira et l’épousera. Par contre, si elle retrouve son pelage, la Serkie retournera à la mer sans jamais revenir. Les adeptes des contes et légendes se verront assaillis de souvenirs tels que: La Petite Sirène d’Hans Christian Anderson, certains contes des Milles et une nuit ainsi qu’une multitude d’autres contes du monde entier s’intéressant au mythe des sirènes et de leurs congénères.

L’aspect poétique de ce film de Neil Jordan transparaît entre autre dans les croyances d’Annie, pour elle cette légende est irréfutable. On retrouve dans les propos de la fille de Syracuse, certains aspects de la symbolique des contes: une fois le pelage de la Serkie cachée, elle restera sept ans sur Terre et versera sept larmes, la Serkie trouvera le bonheur au près d’un humain. Ondine évolue entre une histoire féerique liée à la légende des Serkies et un drame social. Deux aspects différents de l’histoire cohabitent, d’un côté: l’imaginaire, la rêverie qui évoquent un monde d’apaisement où tout est possible, cela nous apparaît à travers le conte que raconte Syracuse à Annie. Ce récit semble contaminer le réel, tout comme les croyances de cette enfant à l’existence des Serkies. Pour Annie, l’univers naturel de ces créatures extraordinaires ne peut être que meilleur par opposition à celui dans lequel elle vie. On peut être tenté de voir dans cette façon de penser une échappatoire pour cette petite fille souffrante confrontée aux dures réalités de la vie.

Deux mondes se côtoient dans Ondine: celui où évolue la jeune femme qui semble teinté à la fois d’une douce magie et de tranquillité opposé à l’univers réel. Ce dernier prend un aspect plus sombre ce que l’on peut observer dans l’éclairage et l’esthétique du film plus brumeuse, plus lugubre. La réalité nous apparaît sans filtre: Syracuse est un ancien alcoolique, sa petite fille gravement malade est placée sous la garde de sa mère et de son compagnon tous deux alcooliques. Le jeu des acteurs principaux dont Colin Farrell rend les personnages attachants par leurs simplicités et leurs fragilités qui les rapprochent de nous au lieu d’en faire des surhommes.

Ce film à l’univers onirique est idéal pour exciter notre imaginaire, ce qui est renforcé par les magnifiques paysages irlandais. Le génie de Neil Jordan nous apparaît dans sa façon de restituer cet univers féerique, non par des effets spéciaux à outrance, mais par un jeu de nuance: tout est implicite. Romantisme et suspens sont au rendez-vous dans ce film, Syracuse ne pourra résister longtemps au chant de la sirène et Ondine ne dément ni ne confirme les suppositions d’Annie sur son identité . Est-elle vraiment ce qu’elle prétend être ?

Acceptez l’invitation à rêver et à croire aux contes de fée contenue dans ce film de Neil Jordan. Laissez vous porter par votre imagination.

Ondine de Neil Jordan, distributeur Zylo, durée du film: 1h37. Sortie du DVD le 6 janvier 2011.

Tarif à l’unité:16,99€.

Rédactrice freelance, Pigiste

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