Culture

Oubliez tout ce que connaissez sur la légende du Roi Arthur en pénétrant dans l’univers plus sombre avec Unholy Graill des Editions Snorgleux Comics

Arthur Pendragon régnait sur toute l’Angleterre, son histoire connue de tous est légendaire tous comme ses personnages: Merlin, La Dame du Lac, Excalibur, Lancelot, Guenièvre…

Mais si tout ceci n’était qu’un mensonge, une fable édulcorée et que la réalité de son ascension était plus sombre: teintée de sang, et de maléfices. Entrez si vous l’osez dans la légende horrifique derrière le mythe.

Fantastique. Surprenant. Horrifique. Voici les termes qui caractérisent le mieux Unholy Graill de Cullen Bunn et Mirko Colak. Plongezgrâce aux Editions Snorgleux Comics dans une vision plus cauchemardesque, mais surtout plus palpitante de la légende des Chevaliers de la Table Ronde et du sacré Graal qui semble prendre et cela dès le titre une teinte impie, sacrilège: Unholy Grail.

Le rythme de ce comics des Éditions Snorgleux est des plus captivant. Il fait des allers-retours constants entre les époques dans un univers sombre souvent dérangeant, sorte de reflet déformé de la légende du Roi Arthur.

Dès le début d’Unholy Graill on entre dans le vif du sujet, grâce à de magnifiques illustrations qui donnent corps au texte. Ainsi pour illustrer le premier chapitre «Périlleux» nous retrouvons le fond de l’eau où reposent les épées des rois tombés données en offrande à la Dame du Lac nous est restitué dans une dominance de vert.

On y aperçoit des sculptures (bustes) ainsi que des épées, l’une d’elles est un peu plus mise en valeur par un halo lumineux, son aspect ainsi que sa mise en avant font tout de suite penser aux connaisseurs de la légende d’Arthur à Excalibur. Ce qui nous sera confirmé sans plus attendre «celle-ci avait été le don fait à Arthur et pourtant, il n’avait pas pu sauver Camelot». Cette phrase semble porteuse de mauvais présages et se rapporter à un destin funeste en total contre-pied du récit mythique.

Nous sommes amenés au cœur de la débâcle avec des illustrations qui restituent à merveille la violence de l’action. Visions macabres d’un champ de bataille, ruines, drapeau en lambeau, corps sanguinolents ainsi que de nombreux corbeaux attendant leurs pitances ou se nourrissants

La bataille et la chute de Camelot a dû être violente, au loin une ombre (ombre portée) veille, puis on aperçoit Perceval Le Gallois dernier Chevalier de la Table Ronde «envoyé mener une quête absurde» de retour de la quête du Saint Graal. Il a perdu de sa superbe, Perceval est vêtu de loques et laisse des empreintes sanglantes.

Dans les ruines de Camelot, seule la table ronde et une chaise ont survécus au massacre, celle réservé par Merlin au chevalier ramenant le Saint Graal. Mais quel est son but véritable?

Comme souvent tout au long d’Unholy Graill de Snorgleux Comics nous assistons à un retour en arrière avant la chute de Camelot. Un être à la fois grotesque et cauchemardesque presque simiesque (oreilles pointues, yeux rouges, poilues) représenté dans toute sa laideur dans ces magnifiques dessins fait son entrée dans le monde des mortels.

Il s’est glissé en dehors des enfers. On peut observer un net contraste entre les illustrations précédentes sombres, désolées et ce décor avant l’intervention du mal, la chute de Camelot, qui est des plus colorés. En lieu et place des charognards dans le ciel nous retrouvons des mouettes. Ce paradis sur terre va bientôt basculer dans l’horreur.

Cet être de cauchemar croise sur son chemin un vieil homme dont l’aspect n’est pas sans rappeler celui de Merlin (cheveux blancs, longue barbe, yeux claires,….). Ce dernier semble des plus présomptueux «Je suis Merlin, conseiller du roi et fils du diable lui-même».

A ces mots, le démon se met en colère quand Merlin prononce le nom de son maître en vain et le saisi. La violence de la scène comme cela sera le cas tout au long de ce comics des Editions Snorgleux est parfaitement restituée dans des images hautes en couleur des plus gores et des plus rythmées qui démystifient le mythe d’Arthur.

Ainsi dans une des vignettes, on découvre le démon qui endosse la peau de Merlin afin de prendre son identité, puis dans une image plus gore on voit le corps atrocement défiguré, écorché de Merlin.

Cullen Bunn et Mirko Colak vous plongent pour votre plus grand plaisir avec Unholy Graill dans un univers violent, sanglant, horrifique en total contre-pied de la légende du roi de la Table Ronde. Ils vous offrent une réécriture inédite des plus captivantes et surtout innovante des plus punchy qui saura en captiver plus d’un, peut-être moins les puristes qui risquent d’être choqués à défaut d’être envouté comme je l’ai été.

Cet être démoniaque nouvellement Merlin distille son poison, complote dans l’ombre pour arriver à ses fins. Comme on peut le voir tout au long du comics et cela dès le début de son usurpation.

Ainsi au chevet du roi malade quand tous s’interrogent sur l’avenir du pays et l’identité du futur souverain. Merlin semble préparer un mauvais coup au sein de la cour, son visage est dissimulé dans l’ombre de sa capuche ou il se tient à l’écart.

La qualité des illustrations est d’une précision et parfois d’une beauté presque picturale qui saura en séduire plus d’un ou d’une. La tristesse de la femme du roi Uther est mêlée à ce qui semble être de la piété: yeux remplis de larmes, mains croisées. Cela en opposition total avec les images violentes, gores que nous sommes amenés à rencontrer tout au long d’Unholy Graill.

Merlin fait montre de tous son art de la manipulation quand il insère ses doigts dans le crâne d’Uther, à grand renfort de sang, s’en servant comme d’un pantin pour mener Arthur au trône contre l’avis des courtisans. S’ensuit la quête de Merlin pour trouver l’enfant et de le faire accéder au pouvoir «en tout cas de roi tel que les démons comprennent ce titre».

La partie suivante introduit un des personnages clef de la légende d’Arthur: La Dame du Lac que nous découvrons dans ce comics des Editions Snorgleux sous un jour plus sombre, inquiétant.

Cette section s’ouvre sur un plan de nuit à dominance bleu, nous apercevons Merlin et Arthur installés dans un bateau. Le démon a réussi son œuvre, nous découvrons que Camelot a pour base le sang, la mort et la guerre. Arthur usé jette en offrande une épée dans l’eau en souhaitant que ça soit la dernière «qui a tu tué pour gagner cette arme », « je ne m’en souviens pas».

Arthur la lance, l’écume envahit l’image en son sein apparaît La Dame du Lac. Au premier abord, une splendide créature blonde, pulpeuse, mais cela n’est qu’apparence. Cette beauté venimeuse, monstrueuse cache sa vraie nature sous l’eau on peut deviner son vrai visage: une créature difforme, grotesque avec des tentacules qui parait devant le regard interdit d’Arthur son offrande de sang lui a donné corps «Le corps cancéreux de la terre (La Dame du .Lac) avait reconnu son roi». Son visage est parfois en partie dissimulé, elle possède d’énormes tentacules de pieuvre.

La Dame du Lac fait partie «des maîtres anciens». Arthur découvrira qu’elle est dangereuse. Il la décrit comme la «Reine d’Avalon, un être sans âge». Loin d’être bienveillante comme dans la légende initiale, la Dame du Lac est jalouse, rancunière, cruelle.

Cet aspect de désolation de mort, de menace se retrouve tout au long d’Unholy Graill de Snorgleux Comics. On retrouve cette idée dans l’illustration introduisant le 2eme chapitre «Rêve de Camelot» ou plus vraisemblablement un cauchemar. Elle repose sur une dominance de noir, turquoise. L’ombre inquiétante de Merlin comme l’on peut souvent l’observer dans ce comics surplombe, domine la scène.

On y voit un chevalier prêt au combat et au premier plan un amoncellement dos, de têtes de mort dont l’une d’elle porte une couronne. En miroir on retrouve la même image en couleur, tous les crânes portent une couronne. Camelot est formé sur la mort, les meurtres des autres rois.

Cette idée se confirme quand on découvre Excalibur planté dans les squelettes des opposants qui se transforme en pierre. Une fois retiré par Arthur «La pierre saigne/ Et ce n’est pas le seul sang que tu rependras, car tu pars en guerre». La construction de Camelot se fait pierre par pierre les habitants, serfs suent sang et eau pour le plaisir du roi Arthur et pour concrétiser son rêve.

Les manigances de Merlin ou du démon ayant pris sa forme semble en bonne voie. Machiavélique, démoniaque, inquiétant, Merlin est prêt à tout pour arriver à ses fins afin de semer le chaos dans le monde des mortels. Il déchaîne ses pouvoirs illustrés à merveille par une sorte d’écume verte. Pour ceux qui essayent sans succès de sortir l’épée, il y a un prix mortel à payer.

Ce comics des Editions Snorgleux au rythme effréné vous plonge dans un univers de cauchemar vision inversée du roi Arthur.

Le faux Merlin emploi tous les moyens possible dans sa quête du garçon, dissimulé par le vrai magicien, afin de lui distiller son poison une fois qu’il l’aura pris sous son aile et de lui donner une vision déformée du monde « je l’ai enseigné à voir le monde tel qu’il est». Cette idée de mort, désolation, sang, mauvais augures liés au règne d’Arthur et à Camelot tout comme la présence maléfique de Merlin se décline tout au long d’Unholy Graill.

Tous les personnages clefs de la Légende de la Table Ronde sont présent dans cette adaptation maléfique, nous retrouverons donc: Guenièvre, Morgane tout comme les grandes lignes de l’histoire. Ils sont revisités pour votre plus grand plaisir dans un genre plus violent.

La partie «Les amants tragiques» représente un couple échangeant un tendre baiser Guenièvre et un chevalier apriori Lancelot devant un mur composé de crânes sorte de catacombes renforçant l’idée comme souvent dans Unholy Graill que cette histoire repose sur la mort, le sang et se révèle surement vouée à l’échec. Merlin ou plutôt son usurpateur est contre l’union de Guenièvre et Arthur. Il n’aura de cesse d’y mettre fin. Merlin fait du salut du royaume «un jeu: la quête du graal».

Vous aurez le bonheur de trouver à la fin de Unholy Graill des exemples de couvertures alternatives plus dark. L’une de mes favorites représente sur fond de ciel rouge à la lumière de la pleine lune, un chevalier vêtu de noir avec une croix inversée sur son plastron, en lieu et place de visage: une tête de mort.

Une autre en Noir et Blanc représente un corbeau posé sur une tête pendant que d’autres survolent la scène. Les seules touchent de couleur visible sont celles entre autres du sang sur le bec du corbeau et s’écoulant de l’œil qu’il tient dans son bec ainsi qu’au niveau de l’orbite vide.

Découvrez pour votre plus grand plaisir les plus sombres secrets dissimulés derrière la légende du Roi Arthur avec Unholy Graill des Editions Snorgleux.

Unholy Graill de Cullen Bunn et Mirko Colak, Edition Snorgleux Comics. Prix: 16,50€

Pour plus d’information: https://www.snorgleux.com/detailproduit-2-2319-snorgleux-comics-album-relie-cartonne-comics-unholy-grail-snorgleux-comics.html

Rédactrice freelance, Pigiste

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