Culture

Partez à l’assaut d’une épopée médiévale des plus violente avec La Chair et le Sang de Paul Verhoeven

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films

Europe de l’Ouest 1501, le seigneur Arnolfini s’est assuré les services d’un groupe de mercenaires pour récupérer son fief. A sa tête se trouve le charismatique Martin. En récompense, Arnolfini leur a promis la main base sur sa ville pendant 24h. Une fois en possession de son bien, il revient sur sa parole et les fait chasser sans ménagement.

Bafoués, les mercenaires jurent de se venger. Pendant ce temps Arnolfini prépare le mariage arrangé de son fils Steven avec la jeune Agnès. Le jour de leur rencontre, les mercenaires attaquent le convoi d’Agnès. Cette dernière dissimulée se retrouve à leur merci…

Epique. Violent. Provocateur. Voici les termes qui caractérisent le mieux La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. A partir du 18 avril, Carlotta Films nous offre l’opportunité de découvrir ou de redécouvrir selon le cas le premier long-métrage en anglais du réalisateur culte.

Vous aurez la possibilité de visionner en Master HD la version internationale non censurée de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. De plus Carlotta Films, nous propose un coffret appartenant à sa collection CUC (coffret ultra collector) dans une édition limitée et numérotée à 2500 exemplaires.

Cette dernière comprend un livre de 160 pages consacré à ce film. Un must have pour tout cinéphile qui se respecte. Cette épopée médiévale épique est parmi les meilleurs films d’aventure historique jamais réalisés. La Chair et le Sang de Paul Verhoeven commence au cœur du l’action. Une voix-off introduit cette dernière. Nous sommes en 1501 « quelque part en Europe de L’Ouest » sur un champ de bataille.

Dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films, le réalisateur ne cherche pas à nous donner une vision édulcorée du Moyen-âge bien au contraire. Paul Verhoeven nous montre une Europe médiévale brutale dépourvue de sens moral où la violence et le sexe règnent en maître. Cela semble transparaitre dans le titre « la chair et le sang ». Il nous livre la réalité sans filtre mais peut-être pas si éloignée que ça de la vérité.

Je vous invite à consulter les bonus de ce DVD proposé par Carlotta Films. Ceux-ci décryptent parfaitement le film. On y apprend entre autres que Paul Verhoeven est intéressé par l’Histoire. Ses influences dont picturales y sont de même abordées. Il affirme « ne pas être trop précis mais a essayé d’être médiéval » d’où l’emploi de décors aussi convaincant que possible. Avec La Chair et le Sang Paul Verhoeven voulait un film « sombre, audacieux, provocateur ». Une chose est sûre il a réussi.

Tout commence au cœur du champ de bataille. On peut noter dès le début une opposition. Cela apparaît à travers une alternance de plans voire un jeu sur la profondeur de champ. Au calme du cardinal donnant la chair du Christ au soldat avant qu’ils ne partent à l’affrontement s’oppose une femme enceinte à la gouaille des plus développée et assez vulgaire.

Elle fait une entrée des plus remarquée pinte de bière à la main en criant « oubliez la chair du Christ et buvez ». La femme, si l’on peut dire, les soumets à la tentation. Le cardinal s’offusque et exhorte les soldats à communier avant d’aller au combat afin d’atteindre le paradis. Cependant une partie des soldats a cédé à la tentation et rejoint la femme.

Nous faisons ensuite connaissance avec le seigneur Arnolfini. Il nous apparaît tout à la fois autoritaire et dédaigneux Arnolfini déclare « peu leur importe l’immortalité de leur âme seule compte les bourses bien pleines ».

Dans ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous découvrons qu’il est à l’origine de cet affrontement. Le seigneur Arnolfini veut récupérer son fief. Il promet aux mercenaires en échange de leur service le droit de piller durant 24h sa ville. Le plan se centre sur lui. Arnolfini leur intime l’ordre de partir à l’assaut.

A cet instant dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven un homme dos à nous se dirige vers le cardinal. Tout de suite on remarque que la façon de filmer le met à part. On devine qu’il s’agit soi du héros soi d’un personnage principal.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
Martin (Rutger Hauer) dans La Chair et le Sang. Carlotta Films

L’homme plante son épée dans le sol. Puis, il mange goulûment les hosties on peut y voir une sorte de sacrilège. Le cardinal le rappel à l’ordre « non pas avec tes pattes sales Martin ». Finalement ce dernier s’agenouille tout en pressant l’homme de foi « ça serait dommage que le bulletin m’échappe ». En fond sonore, on entend le bruit des combats. Le cardinal finit par le bénir.

Sur son chemin Martin croise la femme enceinte qui lui fait promettre de revenir. Celui-ci lui répond pince sans rire « je vais y réfléchir ». Cet homme se révèle être le meneur des mercenaires. Tous se dirigent vers le combat.

Dans ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films, nous découvrons Steven le fils d’Arnolfini. Le jeune homme est plus porté sur la science, la modernité. Il semble incarner la fin du Moyen-âge et le début de la Renaissance.

Steven veut dans un premier temps innover au combat. Il propose ainsi une arme. Plus exactement un baril de poudre relié à une mèche. Arnolfini est dubitatif. La mèche est allumée trop tôt. Le baril explose tuant un des mercenaires. Ce qui entraîne l’hilarité des autres hommes. Arnolfini ne veut pas que son fils prenne part au combat. Au début tout au moins de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven on note une opposition entre l’attitude du père et du fils. Steven est plus ouvert, plus progressiste.

Les hommes prennent d’assaut la ville. Comme on a pu le voir au début de ce film proposé en DVD par Carlotta Films Martin sort à nouveau du lot. La musique à la fois de plus épiques et rythmée colle à merveille aux multiples combats.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
Martin (Rutger Hauer) dans La Chair et le Sang. Carlotta Films

De nouveau le passage d’une époque à une autre apparaît dans une autre scène de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Durant un des combats à l’épée, un tir de fusil abat un soldat. Le capitaine Hawkwood prend d’assaut le bâtiment où se trouve le tireur.

Prompt à l’action il donne un coup d’épée dans un rideau blessant gravement à la tête le tireur. Nous découvrons à notre plus grand étonnement comme au sien qu’il s’agit d’une jeune et jolie nonne. Hawkwood veut tout mettre en œuvre pour la sauver.

Nous assistons à des scènes de pillage des plus violentes. C’est à ce moment précis de ce film proposé en DVD par Carlotta Films que tous va basculer. Arnolfini et Steven font leur entrée en ville et rejoignent le capitaine au chevet de la jeune nonne.

Maintenant qu’il a obtenu ce qu’il veut le seigneur désir revenir sur sa promesse. Pour lui « c’est une erreur ils doivent être éjectés ». De nouveau il se montre des plus dédaigneux à leur encontre. Dans un premier temps le capitaine s’offusque « contre ses rats ce sont mes hommes, ils ont confiance ». Cependant Arnolfini trouve un moyen de pression pour le faire plier.

Pendant ce temps dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven Steven chemine aux côtés de Martin il veut observer la guerre. Leurs rapports semblent cordiaux à défaut d’être amicaux. Comme nous aurons l’occasion de le constater tout au long de ce film proposé en DVD par Carlotta Films on peut apercevoir des contres points comiques certes souvent grivois qui détendent l’action. Ainsi Martin dit à la femme enceinte « ta panse grossie », « c’est toi qui me la faite » rétorque-t-elle. Suivi d’échanges amusants.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films

Cependant tout au long de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven il nous faudra être des plus attentive pour voir entre autres si l’on peut dire des signes. Ainsi pendant que les mercenaires se réjouissent de l’issue du combat le cardinal attire leur attention sur quelque chose située au-dessus d’eux.On peut voir un nœud coulant. Pour lui « c’est le signe du démon », cela appellera sur eux « le désastre ». Il y voit un mauvais présage.

On aura l’occasion de voir qu’il n’a pas réellement tort. Martin tourne en dérision ses propos « je ne me suis jamais senti aussi bien ». De notre côté nous savons qu’une menace plane sur eux. Ce moment de célébration est interrompu par le capitaine accompagné de soldat avec un tonneau d’alcool.

Peu à peu suite à la duplicité de Hawkwood le piège se referme sur les mercenaires. Le thème de la dualité est souvent présent dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films. Ils sont tous prêt à tout pour survivre. Discrètement, il les quitte pour trouver refuge derrière des remparts. Le capitaine les surplombs avec à ses côtés des canons, puis les menaces « la fête est finie rendez le butin ». Face à l’incompréhension des mercenaires Hawkwood explique assez ironiquement « Arnolfini est revenu sur sa promesse, il veut tout garder pour lui ».

Dépités, ils sont contraints de littéralement déposer les armes. Seul le cardinal dissimule une épée sous sa cape. Les mercenaires trahis sont jetés sans ménagement dehors. De nouveau dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films Steven sort du lot. Il est le seul à se soucier d’eux. Il trouve injuste la façon dont ils sont traités. On aperçoit son indignation à travers une alternance de plans. Pendant ce temps la femme ressent les premières douleurs.

Les soldats accompagnés d’Arnolfini observent leur départ. Le seigneur rémunère généreusement le capitaine et lui donne des terres. Un court instant cela m’a fait penser à Judas et aux 50 pièces d’or. En arrière-plan le fils outré observe la scène. Il déclare avec rudesse « comme ça vous pourrez soigner votre nonesse ». Gros plan sur le visage du capitaine qui semble troublé par ces propos.

Les scènes de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven sont souvent crues. La réalité nous y est montrée sans filtre. On note une certaine fraternité, camaraderie chez les mercenaires. Cependant cette dernière peut être altérée par des complots et des jeux de pouvoir.

Chassés, ils trouvent un abri de fortune pour échapper à la pluie. Le silence de cette scène est interrompu par un cri de douleur. Martin est au chevet de la femme ils sont bien entourés. Malheureusement elle perd le bébé. Etonnamment Martin est tendre avec elle ressent de l’empathie. Cela entre en opposition totale avec la violence pure avec laquelle il était jusqu’alors associé. Le meneur des mercenaires et il n’est pas le seul, se révèle être un personnage plus complexe qu’on le pensait.

La scène suivante est solennelle et propre au recueillement. Le cardinal déterre une statue de Saint Martin. Il s’agit du saint patron de leur meneur. Ce dernier tient son prénom de ce saint. De nouveau dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films, on aperçoit ou plutôt le cardinal voit un signe dans cette trouvaille. Selon lui « Martin deviendra riche et partagera ses richesses avec nous ».

Ce dernier acquiesce. Un mercenaire remet en question cette idée. Le cardinal le passe par le fil de l’épée. La musique se fait inquiétante. Le cardinal déclare repris par les autres « celui qui n’est pas avec nous est contre nous il périra par l’épée ». De nouveau nous avons la sensation qu’une menace plane sur eux. Ce serment est scellé sur la tombe du nouveau-né et du mercenaire.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films

Nous assistons ensuite dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven à un changement radical de ton. On retrouve Steven en train d’étudier. Différentes maquettes autour de lui ainsi que ses schémas et ses armes rappellent non sans raison le travail de Léonard de Vinci. Il semble vouloir faire souffler un vent de modernité.

Arnolfini fait son entrée et lui donne le médaillon d’une jeune femme Agnès future épouse de son fils. Au début tout au moins Steven est clairement opposé à ce mariage dans lequel il voit non sans raison une manigance de son père. Ce dernier le convainc de participer à une partie de chasse.

Dans un raccord voire une fondue enchaîné on voit dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films un convoi. Dans un des chariots, Agnès regarde le médaillon contenant le portrait du prince Steven. Complice avec sa suivante, elle veut être initiée aux choses de la vie.

On assiste ainsi à une scène à la fois grivoise, drôle limite burlesque quand Agnès lui ordonne de coucher avec son amant tandis qu’elle observe. Nous assistons à travers une alternance de plans à une scène de voyeurisme. Agnès les épis, puis les interrompt plus que brusquement. Les deux jeunes femmes finissent par se bagarrer taquiner joyeusement, enfantillage.

De nouveau dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven on peut observer la duplicité d’un des personnages il s’agit à nouveau d’Arnolfini. Le père a organisé cette rencontre afin de forcer le destin et de faire se rencontrer les deux futurs époux. On assiste à un échange de regard entre ces deux derniers, Steven semble troublé.

Agnès nous apparaît ici plutôt fleur bleue quand elle lui adresse pour la première fois la parole « j’avais hâte de vous rencontrer… ». Contre toutes attentes, le jeune homme hors de lui et contre les vielles pratiques s’emporte contre son père « encore une de vos machinations » avant de partir au galop.

Agnès le rattrape. Lui buté déclare ne pas vouloir se marier. Il souhaite « devenir lettré c’est pour ça qu’il n’a pas besoin d’une femme ». Piquée au vif la jeune femme part au galop talonnée de près par Steven. On a l’impression de voir s’incarner l’expression « suit moi je te fuis, fuit moi je te suis ». Quand il la rappelle à l’ordre en lui disant de ne pas faire l’enfant ce qui correspond assez bien à son attitude jusqu’à maintenant Agnès rétorque « je vais me promener je n’ai pas besoin d’un homme ».

Nous aurons l’occasion de voir dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven l’évolution du personnage entre autres d’Agnès. Tour à tour enfantine, curieuse, espiègle séductrice pouvant se livrer à une dangereuse séduction pour survivre. Comme la majorité des personnages elle se révélera être des plus complexe.

Au début dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films Agnès à un côté assez enfantin, troublant, fleur bleue. Arrivée près d’un gibet où pendent deux corps atrocement mutilés la jeune femme n’est pas effrayée bien au contraire.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
Agnès (Jennifer Jason Leigh) et Steven (Tom Burlinson) dans La Chair et le Sang. Carlotta Films

Elle va creuser à leur pied afin de trouver de la mandragore afin qu’ils tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Steven finit par la rejoindre à l’ombre des pendus dont le présage nous semble funeste. Tandis qu’eux folâtrent joyeusement. Amusez Steven accepte de manger de la mandragore et mord à pleines dents dedans.

On assiste à une alternance de plan. Selon Agnès « elle sent que cela agit ». Elle devient plus entreprenante. Tous deux finissent par s’embrasser sous les pendus. Des plus fleur bleu Agnès s’écrit « plus rien ne pourra vous séparer de moi ».

Cela reste à prouver comme nous aurons l’occasion de nous en rendre compte. Elle donne l’impression de se croire dans un conte de fée. Cependant dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven, Agnès va être confrontée à la réalité brute, cruelle et va devoir s’adapter.

Le plan suivant de ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous amène à suivre la procession de pèlerins. Cependant en regard de la façon de filmer on sent que quelque chose cloche. Ils vont croiser la route du convoi d’Agnès. La quiétude de ce moment est rompue quand nous reconnaissons Martin. Ce dernier hèle Steven « Merci petit bachelier » avant de lancer l’offensive.

Dans ce passage de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven la violence de ce combat est restituée à merveille. Pris en embuscade, trahit, Arnolfini et les siens sont mis à mal. Martin et ses hommes partent avec les chariots. La jeune femme est dissimulée dans l’un d’eux.

Dans la scène suivante de ce film proposé en DVD par Carlotta Films le ton change radicalement. On voit un homme et une femme en train de jardiner. Nous reconnaissons en eux le capitaine Hawkwood et de sa nonnette. Arnolfini gravement blessé est maintenu sur son cheval par un drôle d’appareillage. C’est Steven qui prend la relève et qui requière l’aide du capitaine.

Tout comme Agnès le personnage de Steven va radicalement changer, évoluer et pas forcément en bien. Bien au contraire, face à l’enlèvement de sa promise il s’emporte son caractère ressemble un peu plus à celui de son père.

Ainsi devant le refus du capitaine, Steven détruit les plantes provoquant chez la jeune fille une crise de nerf. Face à ce spectacle Arnolfini peu emphatique déclare qu’elle devrait être enfermée. Le plan suivant se recentre sur le fils dont le regard se durcit. Ils ont trouvé un moyen de pression pour que le capitaine rempile.

Nous retrouvons ensuite dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven les mercenaires. Cela à travers une scène de liesse, tous sont vêtus de riches atours de couleurs rouge. Ils ont choisi cette teinte pour être couleur commune.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. Carlotta Films
Martin (Rutger Hauer) et Cardinal (Ronald Lacey) La Chair et le Sang. Carlotta Films

Ces derniers finissent par trouver Agnès. Les mercenaires la traitent avec rudesse. Au début le cardinal et Martin sont comme nous de simples spectateurs. Ils observent la scène tout en échangeant un regard complice.

La musique se fait emphatique, puis sert à merveille l’action. Les hommes déchirent les vêtements d’Agnès. La scène qui suit est d’une grande barbarie. Tandis que Martin se rapproche. Un instant, Agnès se saisit d’une bûche enflammée et brûle les fesses d’un de ses agresseurs. Il y a toujours un côté assez décalé limite burlesque. Martin veut sa part.

Cependant dans ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films contre toute attente Agnès tourne ce moment d’une pure barbarie en sa faveur « j’aime ça / c’est moi qui te baise/ continue mon amour ».

Agnès se livre à ce jeu pour survivre. Tout au long de La Chair et le Sang de Paul Verhoeven, elle va jouer sur la séduction et ce jusqu’à l’extrême : dangereuse séduction.  Seule la compagne de Martin voit cela d’un mauvais œil et semble avoir compris ses manigances.

Pendant ce temps le cardinal devant le saint en feu s’agenouille. Il y voit de nouveau un signe. Selon lui la statue leur indique le chemin à suivre. Le cardinal nous apparaît limite comme un illuminé alors que Martin profite de la situation.

Dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films une autre menace plane sur eux : la peste. Celle-ci entraîne certaines superstitions et traitements archaïques. Seul Stevens reste cartésien. Il est plus porté sur la science et la modernité. Une scène de ce film m’a fait penser au Masque de la mort rouge d’Edgar Allan Poe, mais cela reste subjectif.

Souvent dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven, on peut apercevoir les traces de la violence propre à cette période. Ainsi selon le compositeur Basil Poledouris cette œuvre dresse « un tableau terrible mais réaliste de la vie au Moyen-âge ».

Le jeu des acteurs est exemplaire. Le personnage joué par Jennifer Jason Leigh est des plus captivant. Futée, elle manipule avec une grande finesse Martin tout en jouant sur la séduction. Agnès est un personnage ambigu comme la majorité de ceux de ce film.

De même, elle joue un double jeu, duplicité que l’on retrouve chez d’autres. Il est intéressant de savoir que c’est l’un des premiers rôles de l’actrice. Agnès va prendre de plus en plus de place dans l’équipe, mais surtout auprès de Martin. Elle semble suivre à la lettre l’expression « diviser pour mieux régner ».

La survie est au cœur de cette œuvre. Tous sont prêts à tout pour survivre : certains par la violence (Martin), d’autres par la séduction (Agnès) d’autres par la science (Steven). Peu à peu à force de séduction et de manigance la séduction d’Agnès va faire son œuvre. Martin va changer. Un écart va se creuser entre lui et ses hommes. Cependant on ne peut renier sa vraie nature Tandis que secrètement la jeune femme est toujours éprise de Steven. On attend avec impatience le face à face inévitable entre ces deux hommes.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven est tour à tour gore, violent, cru, mais étonnamment non dénué d’une certaine beauté picturale. Il ne faut pas oublier l’inspiration en partie picturale du réalisateur. On note aussi des jeux d’ombres portées, jeux d’ombres.

Nous sommes portés par l’intrigue ce film épique, captivant proposé en DVD par Carlotta Films. Il nous faudra être attentif car le moindre détail à son importance. On assiste dans ce film à une multitude de péripéties. De plus le réalisateur joue sur les attentes du public.

Les bonus de ce DVD décryptent à merveille La Chair et le Sang de Paul Verhoeven. On y apprend entre autres que dans ce film « Martin utilise la statue et le cardinal pour arriver à ses fins ». Le réalisateur de même explique l’importance des personnages mauvais. Ainsi « dans un film, il faut de la négativité, sinon il n’y a pas d’histoire. On a besoin de choses qui se passe mal …».

De même, comme nous avons eu l’occasion de nous en rendre compte dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films il n’y a pas réellement de véritables héros ni de véritable méchant. « Cela ressemble à la vie » comme le dit si bien Basil Poledouris le compositeur.  Selon Paul Verhoeven dans ce film « personne n’est gentil tout le monde est méchant en partie ».

Découvrez une vision provocatrice mais des plus réaliste du Moyen-âge dans La Chair et le Sang de Paul Verhoeven.

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven avec Jennifer Jason Leigh, Rutger Hauer,…. Proposé en DVD, Blu-ray et version coffret collector limité par Carlotta Films. Durée : 128 min. Prix : 50 € pour le coffret, 20 € pour le DVD

Pour plus d’info/ vente en ligne : https://carlottafilms.com/

Rédactrice freelance, Pigiste

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