Culture

Prenez part à une quête de rédemption au cœur de la guerre de 100 ans avec Le Triomphant de Clément Milian

5 guerriers français las des combats se sont fixés un objectif: tuer un des leurs. Un soldat violeur, menteur, meurtrier tuant tout ce qui croise son chemin sans états d’âme. Ils l’ont surnommé la Bête.

La tuer c’est faire le bien une fois dans leur vie et serait pour eux l’équivalent d’une rédemption. Mais la Bête ne semble pas prête à se laisser faire…

 

Palpitant. Violent. Captivant. Voici les termes qui caractérisent le mieux Le Triomphant de Clément Milian aux éditions Les Arènes.

On entre direct dans le vif du sujet dès le début de ce roman, cela via des chapitres courts composés de phrases mordantes, incisives qui rendent à la perfection pour notre plus grand plaisir la violence des combats, de l’action. Âmes sensibles s’abstenir.

Le Triomphant de Clément Milian restitue parfaitement les combats et l’atmosphère en temps de guerre durant La Guerre de 100 ans sans l’édulcorer «ce siècle de guerre était celui des tueurs», «Les chiens marchaient sur la France. Enragés, ils détruisaient les hommes et détruisaient les âmes. Dans toute la région, les maisons brûlaient, les corps traînaient dans la boue».

Dans cet univers de chaos, de violence, on suit avec passion la quête de ces 5 hommes dans leur traque de la Bête et durant les péripéties qu’ils rencontrent sur le chemin. Ces 5 hommes sont des soldats, ils ont combattu pour la France «Ils avaient tué et tuaient encore (…) Désormais, ils avaient ce projet de meurtre, tuer l’un des leurs». Cette idée est plusieurs fois évoquée tout au long du Triomphant aux éditions les Arènes «Le monde allait si mal (…) Ils se créaient des ennemies dans leur rang. Certains disaient que ce siècle était le pire des siècles où les frères devenaient des cycles». Ces hommes qui ont connu le combat, la guerre «vivaient à la guerre depuis leur naissance».

Les affrontements violents ainsi que l’absurdité des combats sont rendus à merveille dans Le Triomphant de Clément Milian. On a presque l’impression de voir les scène se dérouler devant nos yeux, tant le récit est des plus visuels. L’un de ses guerriers ne reconnait l’ennemie uniquement quand lui demandant ses couleurs. Lorsqu’on lui répond en anglais il tue. Cet état de fait concerne aussi les nobles dirigeants qui regardent au loin la guerre, car ils ne veulent pas se salir les mains «sans les couleurs de leur oriflamme il était quasiment impossible de les distinguer», «des lances perçaient des langues et des bouches», «les corps se confondaient dans un seul obstacle».

Ces 5 hommes décident d’abandonner le front et sont liés par un même désir tuer la Bête. Au cours de Le Triomphant des Editions Les Arènes vous découvrirez qu’à un ami perdu se substitut un ennemi conquis à la cause. Il est intéressant de savoir que le chiffre 5 symbolise entre autres le nombre de l’harmonie et de l’équilibre, mais c’est aussi celui de la grâce divine.

Idée que l’on semble retrouver dans Le Triomphant de Clément Milian, car pour ces 5 compagnons d’infortune cette mission leur assurerait leur salut et leur permettrait de faire table rase du passé, de se racheter.

Ces 5 hommes chassent l’un des leurs qu’ils ont surnommé La Bête. Leur ennemi commun est déshumanisé, bestial tenant plus d’un monstre, d’un animal, d’une machine de guerre bien huilée qui échappe à ses chefs, perd le contrôle et bascule dans la folie meurtrière.

Elle tuait sans distinguer cela même en dehors des combats. La Bête tue femmes et enfants, rien ne semble pouvoir l’arrêter ni les blessures, ni le feu dans son œuvre de destruction et de mort.

Monstruosité du corps, deshumanisation de cet être sans âme que l’on retrouve souvent employés dans Le Triomphant aux Editions Les Arènes collection Equinoxe. Leur ennemi est ainsi appelé plusieurs fois: «monstre», «plus grande qu’un ours», «si grande», «la forme», «imposante», «silhouette cornue», «homme immense», «la chose».

Une distinction est instaurée dès le début entre les 5 soldats et cet être cauchemardesque «les soldats tuaient, elle massacrait». Cet être semble presque atteindre le statut de créature mythique ou démoniaque «cachée sous son heaume qu’elle ne retirait jamais, elle n’avait pas d’âge, ne leur ressemblait pas. Tandis que les 5 se ressemblaient même crasse». La Bête n’a pas conscience d’être observée et d’être la cible des 5. La Bête semble être consciente de peu de choses à part sa soif de destruction et de mort.

Durant votre lecture du Triomphant de Clément Milian, vous remarquerez que l’on vie l’histoire à travers le point de vue des différents personnages, dont les 5 hommes durant leur quête. Certains passages voire chapitres sont écrits en italiques avec en introduction le nom d’un des 5, nous donnant une vision subjective. On entre dans la tête des personnages, nous avons accès à leurs pensées.

Devant l’horreur des actes de La Bête qu’ils traquent, ils seront assaillis, pour certains par la peur voire le doute devant cet être maléfique qui semble tout-puissant. Ainsi l’un d’eux Alays une fois près du but est paralysé de peur et la contemple fasciné.

La première vision que nous avons de leur ennemi est sur un champs de bataille «Au loin, elle apparait, grande, le marteau levé». Instaurant dès le début une idée de menace. Cet être cauchemardesque semble être tout au moins au début la bête de guerre d’un grand seigneur qui dominant la bataille contemple La Bête à l’œuvre l’encourageant «tue, tue pour moi». Dans sa folie cette dernière tue sans distinguer dont le seigneur qui plonge au cœur du conflit et meurt sous les coups de son arme de guerre: La Bête.

En poursuivant leur proie et durant notre lecture du Triomphant, la nouvelle perle de la collection Equinoxe des Editions Les Arènes, vous serez plongé au cœur de l’enfer créé par La Bête où l’on peut observer des scènes gores, des crimes gratuits d’une violence inouïe, des mises en scène macabres.

La violence entoure La Bête, elle semble la semer autour d’elle ainsi que la mort «hors les guerres, La Bête tue toujours, tuait dans ses rêves se réveillait et tuait à nouveau». Tant d’horreur font parfois douter les 5 hommes.

A ce monde de chaos, sombre, cruel s’oppose tout au moins durant un instant la 1ere partie qui introduit une famille et plus particulièrement leur fille Diane. Ce passage met en scène un univers plus coloré, plus joyeux. Ils vivent reclus dans la forêt dans une maison isolée. A la brutalité, la monstruosité de La Bête s’oppose la beauté angélique, la pureté de Diane inconsciente de sa beauté. Cette quiétude, ce monde presque pastoral est mis à mal , une menace semble planer instaurée par la sensation d’inquiétante étrangeté. La jeune femme se sent observée quand elle se baigne.

Le calme est perturbé par la «forme imposante», «silhouette cornues» ces termes rappellent ici l’aspect d’un démon voire d’un monstre. Dans l’ombre rode le mal, La Bête semble contaminer ce lieu tranquille pour le faire basculer dans le chaos, l’horreur. Cet être cauchemardesque massacre la famille de Diane. Cette dernière après la sinistre découverte erre esseulée.

On suit avec passion dans Le Triomphant de Clément Milian le parcours de ces 5 compagnons d’armes dans leur quête de rédemption semée d’horreur et de doute. La tuer signifiait pour eux réparer le monde.

Le style est fluide, vif. On lit d’une traite ce roman aux Editions Les Arènes tant on est pris par le rythme. On a hâte de découvrir la fin ainsi que d’assister à l’évolution des personnages.

 

Traquez à vos risques et périls au côté de 5 guerriers une Bête sans foi ni loi pour mettre fin à son œuvre de destruction dans Le Triomphant chez les Arènes collection Equinoxe.

 

Le Triomphant de Clément Milian Editions Les Arènes collection Equinoxe.

Prix : 12.90 €

Rédactrice freelance, Pigiste

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