Culture

Succombez aux charmes étranges et irréels de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda

Affiche L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films
L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films

Été 1913 En route pour Kyoto le professeur Yamasawa fait une escale pour découvrir l’énigmatique Étang du démon. Sur le chemin, il va traverser un village isolé frappé par la sécheresse perdu au cœur des montagnes.  

A proximité se trouve le mystérieux Étang du démon source de superstition dans le village. Selon cette dernière, si la cloche du village ne sonne pas quotidiennement le dragon retenu au fond de l’eau serai libéré et provoquerai un déluge mortel.

Dans un lieu étrangement épargné par la sécheresse, Yamasawa va faire la connaissance de Yuri et Akira. Tous deux sont chargés de faire respecter cette tradition. Cependant leur rencontre ne va pas être sans conséquence…

Poétique. Irréel. Tragique. Voici les termes qui caractérisent le mieux L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Ce film datant de 1979 est adapté d’une pièce à succès de Kabuki écrite au début du XXe siècle. On peut noter dans cette œuvre empreinte de poésie proposée en DVD par Carlotta Films un autre lien avec le Kabuki. Ainsi Yuri tout comme la princesse démon sont interprétées par Tamasaburo Bando. Il est le plus grand onnagata (homme jouant une femme) du théâtre Kabuki dont la tradition remonte à 400 ans.

Ce brillant acteur selon le rôle qu’il incarne dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda fait tour à tour preuve d’une grande mesure ou au contraire d’une grande théâtralité. Dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films, Tamasaburo Bando montre toute l’étendue de son talent d’onnagata.

Comme nous aurons l’occasion de nous en rendre compte bien que L’Étang du démon de Masahiro Shinoda assume sa théâtralité à travers un véritable hommage au Kabuki. Il regorge aussi d’audace sur le plan visuel à travers l’usage d’effets spéciaux. On doit ces derniers à l’équipe qui a travaillé sur des films catastrophes telque Godzilla où le surréalisme est omniprésent.

Dès le 15 février, Carlotta Films nous donne l’opportunité, de découvrir L’Étang du démon pour la première fois en DVD et Blu-ray dans une nouvelle restauration 4K. Plongeons maintenant au cœur de ce film aux confins du réel de Masahiro Shinoda. L’Étang du démon s’ouvre sur un fond noir sur lequel il est écrit en blanc. Cela sert d’introduction au conte, à la légende qui s’incarne dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films.

Le tout est accompagné d’une musique dissonante. « A la frontière entre (…) et Gifu, il existe un étang appelé L’Étang du démon. Selon une vieille légende, un dragon vivrait au fond de cet étang ». Fondu enchaîné sur un paysage verdoyant au centre trône l’étang. Le plan se rapproche de ce dernier. « C’était l’été 1913 » Puis le titre apparaît sur l’étendue d’eau ne laissant plus de doute. Nous avons devant nos yeux L’Étang du démon.

Puis, Insert d’une carte qu’un homme étudie consciencieusement muni d’une loupe. Son attention se concentre sur L’Étang du démon. Ce dernier est le but de son voyage. Dans une vue d’ensemble, nous découvrons qu’il est dans un train. Nous venons de faire connaissance avec l’un des personnages principaux de ce film proposé en DVD par Carlotta Films. Plus exactement le professeur Yamasawa.

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films
L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films

Tout au long de L’Étang du démon nous ne cesserons pas d’être charmés, envoûtés par la poésie de ce film. Celle-ci transparaît entre autres dans la beauté picturale de certains plans. Dans l’un d’eux on voit la locomotive avançant. Puis le professeur évoluant sur un pont suspendu au-dessus des voies. Il se dirige vers la végétation.

Nous retrouvons de même la musique dissonante qui ajoute un côté irréel à la scène. Cela donne l’idée qu’il pénètre dans un lieu aux confins de réel. Fondu enchaîné, on aperçoit le professeur en train d’étudier le milieu qui l’entoure.

Puis dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous notons un chargement. Le professeur Yamasawa traverse une longue étendue désertique. De nouveau dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda, la musique se fait dissonante au moment où Yamasawa s’approche d’un village désert. Cela instaure l’idée que l’irréel, le fantastique n’est pas loin.

La sécheresse a durement touché ce village dans lequel il ne semble pas avoir âme qui vive si ce n’est une vache. En fond sonore, le bruit du vent est des plus intense et omniprésent. Il souligne l’abandon de ce village. Yamasawa aperçoit un panneau sur lequel est inscrit « prière pour la pluie ». Puis il croise une procession. La quiétude est rompue par un étrange bruit de cloche. Ce dernier attire l’attention de tous. S’ensuit une vue d’ensemble du village, on voit une femme qui sonne une cloche avant de se prosterne.

Le professeur finit par trouver refuge dans une maison. Dans celle-ci un groupe de quatre hommes tient conseil. L’un d’eux s’écrit « encore cette cloche ça ne sert à rien ». Un autre lui répond « si à éviter que l’étang du démon déborde et inonde tout ». Un autre homme objecte « c’est une superstition ». Le quatrième homme rétorque « superstition ou non, nous accueillerons une inondation avec joie ».

Dans ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films, nous sommes tout comme le professeur spectateur de cette scène incongrue. La caméra se trouve derrière lui. Finalement un homme remarque sa présence « que voulez-vous ? », « j’ai une poussière dans l’œil ».

Une femme portant un plateau fait son entrée. S’ensuit dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda une alternance de plans. La femme souriante, joyeuse apparaît en total opposition avec les quatre hommes. Elle veut aider Yamasawa à enlever sa poussière.

Le groupe d’hommes tique quand le professeur demande de l’eau denrée des plus rares dans ce village. La femme se rapproche de lui. Tout en lui disant qu’elle va mouiller son œil pour enlever la poussière. A notre plus grand étonnement tout comme au sien, la femme sort un de ses seins et s’approche de son œil. Estomaqué, le professeur toujours gêné par la poussière prend congé et s’éloigne d’un bon pas de ce lieu étrange. Il décide de poursuivre sa quête.

Nous assistons ensuite dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda à une mutation du réalisme associée à une musique dissonante. Cela introduit une notion d’irréel, de fantastique Le professeur pénètre dans une forêt envahie par la brume. Nous le voyons courir vers un point d’eau. Il y rempli sa gourde puis plonge son visage dedans.

Ce lieu a un côté irréel et semble en dehors du temps. Il est en total opposition avec le village où Yamasawa se trouvait précédemment. A ce moment précis, nous entendons des notes dissonantes, suivies d’un fondu enchaîné. L’eau de l’étang du démon se superpose à celle du point d’eau ce qui instaure un lien entre les deux. Cela nous sera confirmé plus tard.

A partir de ce moment dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous pénétrons aux confins du réel. La caméra s’éloigne. Nous découvrons le professeur qui se rapproche d’une chaumière perdue dans la forêt. Elle est située près d’un point d’eau.

Nous apercevons des statues bouddhistes. Suis un gros plan sur son visage étonné par cette découverte incongrue. Yamasawa reprend espoir. On peut voir près de cette demeure une cloche. Celle que nous avions pu voir précédemment.

Ce passage de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda est empreint d’une douce poésie. Les lumières sont chaudes, crépusculaires. La quiétude de ce moment est interrompue par une mélodieuse voix de femme. Au début de leur rencontre, cette dernière reste mystérieuse autant pour lui que pour nous. Dans un premier temps, nous la voyons de dos. Puis successivement à travers un morcellement du corps, son reflet dans l’eau avant de la voir réellement.

Le réalisateur joue avec les attentes du public. Cela confère à la jeune femme un côté mystérieux voire irréel. La femme lui explique qu’elle sonne la cloche au crépuscule « à l’aube et à la tombée de la nuit ». Soit uniquement trois fois par jour comme le veut le rituel. La jeune femme impassible continue à vaquer à ses occupations.

On entend de nouveau dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films la même musique dissonante. Le professeur tout comme nous est à la fois étonné et charmé par ce lieu qui semble hors du temps : « Tout cela est bien étonnant comme une pluie salvatrice après une sécheresse ».

Les jardins verdoyants et le point d’eau s’opposent à la sécheresse qui touche durement le village et le paysage derrière Yamasawa. Ainsi, le professeur s’exclame « c’est très étonnant cette eau », tout en se rapprochant de la femme. Cette dernière lui explique que l’eau provient d’une source. Plus précisément un étang appelé étang du démon.

L’intérêt de l’homme est éveillé. Yamasawa explique qu’il désire y aller. Tout en regardant sa boussole, il s’éloigne un peu d’elle. La femme pendant ce temps raconte la légende de L’Étang de démon. Puis le plan se centre sur la jeune femme quand elle parle de la superstition des villageois. Pour eux l’eau est empoissonnée « les gens du village en ont peur ». L’homme effrayé par ces mots se rapproche d’elle, car il a bu et s’est lavé le visage dans l’eau. Il lui demande « vais-je me transformer en quelque chose d’effrayant ? ».

A cet instant dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films, nous discernons un peu mieux la jeune femme. Ainsi, on aperçoit le reflet de son visage dans l’eau, Paisible, elle répond : « Les gens du village se méfient de nous, car nous buvons, mais il ne s’est jamais rien passé ». Curieux, l’homme se rapproche de cette femme mystérieuse. Yamasawa fait tomber sa boussole dans l’eau. La femme la ramasse, puis l’essuie. On ne discerne que ses mains. Nous n’avons toujours pas vu son visage.

Le réalisateur joue toujours sur nos attentes. Cela intensifie le côté irréel de cette partie de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Le professeur s’agenouille pour se mettre à sa hauteur. Il la fixe à la fois surpris et subjugué. A travers l’emploi d’une caméra subjective, nous apercevons enfin le visage de la jeune femme qui est sublimé par la lumière. Le professeur est troublé, il semble sous son charme. Yamasawa s’éloigne d’elle tout en lui demandant une tasse de thé.

Chamboulé, il regarde sa boussole qui est tombée à l’eau. Celle-ci a littéralement perdu le nord ses aiguilles s’emballent. Yamasawa en est des plus surpris. Ce passage de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda renforce l’idée que la maison est en dehors du temps aux frontières du réel.

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films
L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films

Nous suivons Yuri à l’intérieur de la demeure. Elle s’affaire au coin du feu tandis qu’un homme fait son entrée. Le mystère s’épaissit pour notre plus grand bonheur dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films. Il s’inquiète de la visite de cet homme venu de la ville. Akira demande à Yuri d’essayer de savoir si Yamasawa a des histoires à raconter. Son visage s’éclaire à ces mots. On le voit un peu plus tard s’installer devant des recueils de légendes anciennes dont il semble être l’auteur.

Dans ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films on ne peut qu’être charmé par le jeu de Tamasaburo Bando. À chaque apparition de Yuri ses gestes sont mesurés, retenus en adéquation totale avec le caractère ou personnage.

De même cette interprétation s’oppose à celle plus théâtralisée que Tamasaburo Bando va employer pour le rôle de la princesse démon. Nous avons l’opportunité dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda de voir pour notre plus grand plaisir tout l’attrait du kabuki plus exactement de l’onnagata. J’avais pu en voir une exquise dans l’excellent Adieu ma concubine de Cheng Kaige.

Le professeur interroge Yuri « n’est-ce pas la salle d’un temple ? où est l’entrée ? ». Cette dernière lui répond que « l’endroit a brûlé depuis longtemps il n’y a plus de temple (…) seul le beffroi est resté ». Le bouddhisme, la religion ne semble plus avoir sa place ici dans ce lieu plus propice aux superstitions.

Tandis que le professeur déguste son thé en compagnie de Yuri. Akira entend la voix de Yamasawa. Étonné, il reconnait son possesseur. Une fois la jeune femme à l’intérieur, l’homme l’attrape. Effrayée, elle s’écrit « Akira qui y a-t-il? tu es bizarre ? ». Il lui demande de s’enquérir du but du voyage du professeur.

Tous deux conspirent si l’on peut dire puis il lui conseille de retourner auprès de Yamasawa pour ne pas éveiller ses soupçons.Durant ce passage Akira les espionne de l’intérieur. La femme retourne auprès du professeur, mal à l’aise elle l’interroge.

Nous apprenons que Yamasawa est en vacances et qu’il retourne chez lui. Le professeur veut savoir comment la dédommager pour le thé et les poires. Au lieu d’argent, Yuri réclame au plus grand étonnement de Yamasawa une histoire. Elle dit au plus grand désarroi d’Akira que certaines personnes ayant raconté une histoire ont ensuite été hébergées.

Ce film proposé en DVD par Carlotta Films se poursuit par un gros plan sur le visage inquiet d’Akira. Il observe la scène de l’intérieur : « Yuri pourquoi as-tu dit ça ? ». Un court instant sous le coup de l’émotion, il entrouvre la porte. Le visiteur croise son regard. Akira se dépêche de ferme la porte et d’éteindre les lumières. Mais trop tard le mal est fait.

A partir de ce passage de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda les choses vont irrémédiablement changer. Le charme semble rompu. Yamasawa va raconter une histoire celle d’un collectionneur d’histoires disparu depuis 3 ans. Plus précisément un de ses amis.

A ces mots l’homme à l’intérieur de la maison y déambule mal à l’aise. La femme apparaît de plus en plus sur la défensive et le supplie d’arrêter son récit. Sans résultat le professeur poursuit « on le recherche j’ai toujours cru qu’il était vivant ». La femme tente de l’empêcher d’entrer. Elle veut empêcher cette rencontre qui mettrait à mal sa vie, leur bonheur.

Le professeur s’en va, mais le mal est fait. Akira explique à Yuri qu’ils étaient comme deux frères. Akira ajoute « il savait que j’étais là, il s’adressait à moi ». Suppliante, elle tente de le ramener à la raison. Yuri est effrayée, perturbée.

Puis, elle finit par céder « tu peux encore le rattraper », « Si tu pars avec lui moi je… ». Cette dernière phrase parait lourde de menace voire plutôt d’appréhension. Cependant la conscience d’Akira se rappelle à lui. Il semble si l’on peut dire désenvoûté « j’ai été ingrat », « j’ai trahi mon ami ».

Durant ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films, il pleut averse. Cela pour le plus grand bonheur des villageois. Akira ouvre la porte et appelle son ami. Yuri tente de le retenir sans succès. L’homme inquiet pour son ami court pour le retrouver.

Paradoxalement, le visage de Yuri se couvre de larmes. Dans une alternance de plans, on voit que la pluie cesse. Les deux donnent l’impression d’être lié, Comme le dit si bien l’un des villageois ce fut un bref moment de joie. Cependant Yuri est loin de se réjouir des retrouvailles de deux hommes.

Dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda nous assistons ensuite à une alternance de plans. Tandis que Yuri se prépare à la faveur d’une bougie inconsciente de ce qui se déroule dans l’autre pièce les deux hommes en profitent pour parler. Yamasawa chuchote inquiet « laisse-moi te parler avant qu’elle n’arrive ».

Le professeur se méfie de Yuri. Pour lui elle a en quelque sorte ensorcelé Akira. Une musique mélodieuse retentie donnant l’idée d’un rêve. Akira explique ce qui l’a mené ici Il a été attiré en ces lieux par une légende celle de l’étang du démon. Puis conclu « On dirait que je suis moi-même devenu une légende ».

Yamasawa est tendu il met en garde son ami : « ta femme est une sorcière » lui déclare-t’il inquiet. Akira lui répond « c’est très cruel de ne part ». Pour lui elle est exceptionnelle : « tout comme l’endroit, la région est assez magique ». Il est venu pour la légende et une fois arrivé, Akira n’a plus pu repartir. Envouté, charmé par le lieu et Yuri.

Le professeur se tait, il a l’air soucieux quand la jeune femme arrive le visage fardé. Akira explique à son ami que Yuri est inquiète. Elle a peur qu’il parte pour Tokyo avec lui et la laisse seule. Yamasawa a un sourire crispé « rien à craindre je suis venu voir l’étang ». Il propose à Akira de l’accompagner cette nuit. Yuri est de plus en plus soucieuse.

Durant ce passage de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda la musique est empathique. Elle reflète à merveille le trouble de la jeune femme. Cette derrière a peur de perdre son empire sur Akira voire plutôt de se retrouver seule. Elle cherche des excuses pour qu’ils ne partent pas.

Yamasawa les presse. Akira finit par lui dire « on dirait que tu fuis ». Le professeur confirme « oui et toi avec moi ». Son ami est des plus surpris. Ce dernier semble aveuglé en regard de ce qu’il se joue à ce moment précis de ce film proposé en DVD par Carlotta Films. Démunie, Yuri se saisit d’une poupée tout en lui disant qu’elle se sentira seul. Akira s’écrit « vous exagérez tous les deux ce ne sont pas des adieux ».

Paradoxalement par opposition à cette scène des plus solennelle, au village la foule est en liesse à l’arrivée d’une voiture d’un membre de la diète. Il est venu apporter des vivres. Pendant ce temps on peut voir dans un plan silencieux, Yuri désemparée qui telle une enfant se raccroche à sa poupée.

De nouveau on retrouve une figure de mise en garde dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Akira conseille à Yuri d’éteindre les lumières et de s’enfermer. Cela en réponse aux inquiétudes de la jeune femme : « les gens au village ne doivent pas savoir que je suis seule ». C’est la première fois dans L’Étang du démon de Masahiro Shinoda que l’on peut apercevoir clairement une notion de menace. La jeune femme est clairement effrayée.

Plus nous avançons dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films plus nous basculons pour notre plus grande joie de l’autre côté du miroir. Plus précisément dans le fantastique, on assiste de nouveau à une mutation du réalisme.

Au cœur des ténèbres et de la brume un homme pêche un poisson dans le dit étang. Cela malgré l’interdiction. Comme souvent dans ces contes et légende on assiste à la rupture d’un interdit, qui ne présage souvent rien de bon.

Euphorique voire éméché, il voit à son plus grand étonnement que la maison de Yuri et Akira est plongée dans le noir. De même, l’homme se rend compte que la jeune femme est seule. On assiste à une alternance de plans. Effrayé, il est pincé par un crabe. Ce dernier ainsi que le poisson qu’il a pêché tombent dans l’étendue d’eau près de la demeure.

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films
L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films

Le style de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda bascule pour notre plus grande joie dans le fantastique. Le poisson et le crabe pour notre plus grand étonnement sortent du bassin. Chimères, êtres de légende moitié humain moitié crabe ou poisson selon le cas.

Ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films n’est pas dénué d’humour. Il a un côté assez surréaliste. Les deux comparses en viennent à parler de la légende : « la princesse de l’étang a –t-elle l’intention de laisser la pluie tomber ? (…) / Pourquoi ne s’en va-t-elle pas ? / si elle part un déluge surviendra ». Tous deux se rapprochent de la cloche nous apprenons qu’il y a un accord avec le village. Cet accord est très contraignant pour la princesse,

Tout au long de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda un amalgame plus ou moins voulu un lien se fait entre Yuri et la princesse démon. Il ne faut pas oublier qu’elles sont jouées par la même personne, même si l’interprétation diffère de l’une à l’autre. Le style du kabuki des plus traditionnel est associé dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films à la modernité des effets spéciaux. Parfois, tous deux cohabitent dans un rendu de plus merveilleux, enchanteur.

Nous allons dans cette partie de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda faire connaissance avec la princesse démon, ses sujets et sa cour de Yukai. Les deux compères croisent le chemin d’un prêtre poisson chat. Ce dernier a un message pour la princesse de l’étang. Ils vont l’introduire auprès d’elle.

Pour notre plus grand bonheur nous allons les accompagner. De nombreuses créatures étranges, humanoïdes sont présentes. Dont des chimères mi-animaux mi-humaines, d’autres ressemblent à des démons. Ils composent les sujets de la princesse de l’étang.

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films
L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films

L’univers de cette partie de ce film proposé en DVD par Carlotta Films est enchanté, fantastique, surréaliste. La princesse et sa cour font leur entrée. Le jeu de Tamasaburo Bando est plus théâtral, démesuré. La missive est une lettre d’amour. La princesse se languit impatiente elle veut partir pour rejoindre son prétendant. Sa nourrice lui rappel sa promesse qui causerai la perte du village si elle était rompue. Elle est cependant décide à  passer à l’action.

La princesse et sa cour arrivent à hauteur de la cloche. Ils sont stoppés dans leur élan par une voix. Celle de Yuri qui esseulée, chante une chanson à sa poupée. Touchée par la jeune femme, la princesse décide de patienter « Je m’en vais retourner à l’étang et patienter comme Yuri ». Le son de la cloche que Yuri fait retentir les renvoi chez eux dans une scène des plus spectaculaire.

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films
L’Étang du démon de Masahiro Shinoda. Carlotta Films

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda est riche en émotions. Tour à tour poétique, tragique, irréel ce film d’une grande beauté ne laissera personne insensible. On est happé par le récit de cette légende qui prend vie devant nos yeux et à laquelle les acteurs donnent corps.

Pour plonger encore plus profondément au cœur de L’Étang du démon de Masahiro Shinoda, je vous conseille de visionner les bonus de ce DVD proposé par Carlotta Films. On y trouve entre autres une courte introduction des plus captivante du réalisateur Masahiro Shinoda.

De même, les bonus contiennent un entretien avec Stéphane Du Mesnildot spécialiste du cinéma asiatique. J’y ai appris à mon grand étonnement que l’un de mes réalisateurs japonais préférés Takashi Miike a réalisé sa propre adaptation de L’Étang du démon. Cette dernière s’intitule Demond Pond, j’espère un jour avoir la chance de la découvrir.

Un autre bonus de ce DVD proposé par Carlotta Films se concentre sur les effets spéciaux. Il s’agit d’une analyse de Fabien Mauro auteur de Kaiju envahisseurs et apocalypse. Il y dresse entre autres un portrait de Nobuo Yajima le concepteur des effets spéciaux de l’âge d’or du cinéma japonais.

Pénétrez si vous l’osez au cœur de l’étrange et poétique Étang du démon de Masahiro Shinoda

L’Étang du démon de Masahiro Shinoda avec Tamasaburo Bando, Go Kato,…. Durée : 124min

Prix : 20 €

Pour plus d’info/ vente en ligne : https://carlottafilms.com/

Rédactrice freelance, Pigiste

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