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Amusez-vous à- pénétrer dans le côté absurde de la force grâce à la parodie Naze Wars : La Force du réveil de l’Odieux Connard

Naze Wars: La Force du réveil de L'Odieux Connard. Édition Bragelonne
Naze Wars: La Force du réveil de L’Odieux Connard. Photo: Philippe Lim

Tous les espoirs pour ramener l’équilibre de la Forme repose sur les épaules du droïde 95DD. Un être à la fois attachant et au langage un tantinet ordurier qui souffre du syndrome de Gilles de la Tourelle.

Ce droïde est en possession d’un indice pour retrouver un vieux maître Jeding retraité Luc Leipula. Le problème est justement là, actuellement il est plus là. 95 DD sera secondé dans sa mission par Raie. Une jeune femme capable d’en remonter à plus d’uns, grâce à la force du scénario et toute une galerie de personnage plus absurdes les uns que les autres.

Hilarant. Culte. Captivant. Voici les termes qui caractérisent le mieux cette nouvelle parodie de L’Odieux Connard proposé par les Éditions Bragelonne. Naze Wars : La Force du Réveil porte bien son nom, ce livre s’intéresse à la saga culte. Plus exactement : la dernière section dont L’Odieux Connard détourne le scénario comme à son habitude tout en soulignant les incohérences que nous avons tous pu remarquer.

Accrochez-vous et préparez-vous à pénétrer dans un univers absurde des plus hilarants. La couverture de La Force du réveil tient aussi de la parodie, nous y découvrons un lointain cousin de BB 8, 95 DD qui lui ressemble étrangement. Si les couleurs sont proches, le reste différé légèrement. Son corps est un ballon de foot sur lequel on peut voire une décalcomanie de Footix 1998. Cela sur fond galaxie avec ce qui ressemble à des éclairs bleus et rouges.

Comme tout bon épisode de Star Wars qui se respecte et Naze Wars sa parodie ne déroge pas à la règle, on retrouve le texte d’introduction qui dérive dans l’espace. Cela est restitué dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne grâce à un jeu sur la perspective et toujours sous couvert de l’absurde.

Nous y apprenons que Maître Luc est parti pour une retraite bien méritée. Il a pris la précaution de ne pas laisser d’adresse « pour ne pas qu’on vienne au hasard lui coller ses petits-enfants à garder pour l’après-midi ». Les Stormtroufions sillonnent « les coins à vieux » pour le retrouver.

La Première Horde a décidé de conquérir toute la galaxie et estime que Maître Luc retraité ou non pourrait lui faire obstacle, elle le traque donc. Comme le dit l’expression « quand il n’y en a plus il y en a encore », l’introduction se poursuit par « Eh bah ouais ce n’est pas fini ». La couleur est donnée. Car décidément pas moyen de passer une retraite tranquille pour Maître Luc sa sœur Leila le cherche aussi. Elle est à la tête des républicains et aimerait qu’il l’aide à repousser la Première Horde. Leila a entendu parler d’un indice, elle décide d’envoyer un pilote intrépide sur la planète Sacooine.

Dans La Force du Réveil, Naze Wars toute ressemblance avec la saga originelle est bien sûr voulue et poussée à l’extrême dans un style absurde proche de celui des Monty Python. Ainsi comme l’on peut s’en douter Sacooine renvoi à Tatooine. Cette planète est appelée ainsi, car il n’y aurait plus à y voir que des fermiers pleurnichards.

L’Odieux Connard jour dans ce livre proposé par Bragelonne sur les jeux de mots, calembours et autres artifices qui vous entraînent dans une aventure à la fois des plus hilarante et des plus prenante. Les noms des chapitres sont aussi choisis avec soin dont : « C’est chaud Sacooine », « enfer des Kilo »

Le début du premier chapitre de Naze Wars rappel un peu l’univers absurde des Nuls dans La Cité de la peur « Attention Michel, il y a du texte géant qui défilent en plein milieu », leur navette manque de peu de s’écraser dans les points de suspension. Ce problème des plus amusant, mais surtout des plus récurrents, est évoqué tout au long de la Force du réveil.

Nous apprenons pour notre plus grand amusement, car nous avons, du mal à compatir avec les malheurs si l’on peut dire de Phasme que cette dernière s’est engagée dans La Première Horde, car elle voulait sanctionner tous les gens qui laissent dériver leur texte dans l’espace. « Ancienne spécialiste des animaux spatiaux, elle avait vu de magnifiques créatures s’étouffer en avalant de grosses lettres à la dérive, qu’elles avaient confondu avec des vermicelles ». On assiste aussi à un tir loupé, car il percute du texte qui volait dans l’espace.

Dans ce premier chapitre de Naze Wars, Phasme fait une entrée des plus remarquée avec une escorte de Stormtroufions. Les jeux de mots et calembours absurdes vont commencer. On retrouve souvent ce phénomène dans les noms des personnages principaux de cette parodie de notre chère saga. Ainsi durant un échange avec un de ses sous-fifres auquel nous assistons pour notre plus grand amusement « Elle s’appelle Leila Leipula ? /Oui parce que parfois Leila/ Parfois Leipula ». Le Stormtroufion fait remarquer que ce jeu de mot ne marche pas avec son frère Maître Luc le Jeding « Ah oui ? et où est Luc en ce moment ? / Lei pu ok j’ai rien dit ».

Dans La Force de Réveil nous retrouvons de multiples références à des films, séries ou autre média. Quand le vaisseau de Phasme va se poser à Sacooine, il saccage tout rappelant un peu le conte des Trois petits cochons au moment où les réacteurs des vaisseaux expédient des murs de paille et de tissus au loin au-delà de l’horizon. Phasme fait ironiquement remarquer que ce n’est pas leur faute «si vous vivez encore dans des tentes Quechua ». Puis nous plongeons à nouveau dans l’absurde, quand Phasme menace de faire raser leur village avant de constater « ah mince déjà fait ? ».

L’Odieux Connard dans Naze Wars : La Force du réveil connaît bien son sujet à savoir la saga Star Wars dont il se joue tout en s’appuyant sur les scénarios originaux. Dans cette parodie, il est souligné que les Stormtroufions ont des énormes armures à défaut de les rendre menaçant le but visé, les rendent plutôt ridicule. Tout au long de cette merveilleuse parodie leurs différentes maladresses sont ainsi mises en avant.

L’une d’elle fait référence à un accident qui a eu lieu lors d’un tournage de Star Wars et qui est devenue culte « le quatrième (Stormtroufions) s’était inévitablement tapé la tête au sas du vaisseau en sortant. C’est presque une tradition chez les Stormtroufions ». Phasme tente de garder contenance « ok laissez leur 10 min et vous verrez ils feront peur », mais cet espoir est vain. Plus tard, nous retrouvons les Stormtroufions toujours aussi habiles qui « se cognent entre eux avec la grâce de tortues sous sédatif », « Les Stormtroufions après plusieurs cascades dignes de Vidéo gag quittent les lieux non sans se cogner comme il se doit ».

Tout au long de ce petit bijou d’humour proposé par les Éditions Bragelonne, vous serez amené à rire tant les situations sont souvent rocambolesques et les traits des personnages voire les incohérences du scénario amplifiés. Phasme reconnaît Poe adepte des jeux de mots pourris non pas à cause de sa combinaison moulante de pilote. Ni à cause de l’écusson sur son épaule « Armée de l’air républicaine », mais à cause de son sourire hollywoodien « lui là-bas ! s’exclama Phasme. Il a toutes ses dents et elles sont propres. Il n’est pas d’ici ». L’homme maudit son sourire- hollywoodiens.

Durant notre lecture de Naze Wars : La Force du Réveil, Poe nous apparaît plus comme un bellâtre, un faire-valoir limite trop beau trop propre proche d’un couard. Bien que cette parodie repose majoritairement sur l’humour et l’absurde, elle n’en met pas moins en lumière toutes les incohérences du scénario et des personnages. Cela fera écho en vous, tout en vous faisait mourir de rire.

L’habileté des Stormtroufions à rater leur cible est à l’égale mesure de leurs sources d’inspiration. Ce défaut qui nous a toujours fait rire durant les films est ainsi mis en lumière par L’Odieux Connard. « Les tirs pleuvent sans les toucher ». Comme cela sera le cas tout au long de Naze Wars « les tirs tombent partout sauf sur le vaisseau », « Ce n’est jamais qu’un vaisseau spatial posé à 5 m de vous. Vous pouvez le toucher, je crois en vous ». Les lasers crépitent autour du vaisseau sans le toucher « Poe regarde avec sympathie Phasme ça ne devait pas être simple de commander des quiches pareilles ». Plus tard, « Fuyez nos lasers sont plus dangereux pour nous que pour eux ». Fin fait remarquer plus loin que « ne rien toucher et une seconde nature dans notre armée ».

On aurait pu s’en douter L’Odieux Connard avec sa parodie Naze Wars, s’amuse avec nous et nous amène parfois à réfléchir. Ainsi Poe s’étonne d’avoir récupéré la clef USB indiquant l’emplacement où se trouve Maître Luc chez des gens qui vivent sous des tentes. Il en vient à se demander ce qu’ils faisaient avec.

Les incohérences sont soulignées avec ironie, humour, mais surtout non sans raison « Tu ne dois jamais faire remarquer que le coup du message super important confié à un droïde qui va fuir sur une planète désertique-pour transmettre un message à Leila, ça sent un peu le réchauffer ».

Tous les personnages de la nouvelle trilogie sont passés à la loupe déformante dans cette parodie proposée par Bragelonne. Leurs défauts, faiblesses, qu’elles soient physiques ou juste dû au scénario sont amplifiées. Fin a pour matricule 118-218, est surnommé Fin par Poe « car ce n’est pas très Fin » est un autre faire-valoir de Raie souvent rabaissé. Il n’est pas épargné. Tout comme Poe adepte incompris de calembour nul. Une fois attrapé par l’ennemie « Je ne dirais rien. /que tu crois/Tiens : rien ! ».

Mais le brio de L’Odieux Connard dans Naze Wars : La Force du réveil est d’exploiter la déception des fans de Star Wars, dont je fais partie, face à la découverte tant attendu du visage de Kylo Ren. Il traduit ici à la perfection ce qu’on a tous ressenti. On ne peut qu’être d’accord avec Poe quand et lance « je ne te crains pas gothique, affirme Poe, retourne à tes CD d’Évanescence ».

Tout comme nous, il est déçu quand Kilo retire son casque pour révéler « un ado boutonneux aux lèvres épaisses et arborant une masse de cheveux telle qu’il aurait sa place dans un groupe de glam metal ». Poe ne peut retenir un cri d’horreur « je vais parler, mais éloignez- vous », tout en poursuivant avec la question qu’on se pose tous « où diable planquez-vous tous ces cheveux dans votre casque ? »de rage Kilo en jette son casque.

Il en sera de même à chacune de ses apparitions et plus particulièrement au moment où il enlève son casque. Raie voit « une improbable masse de cheveux, un visage de poupon qui nécessite l’intervention rapide d’un dermatologue ». Dans le chapitre Kilo en fait des tonnes, il écoute bien Évanescence pour se remettre de son spleen.

Les bruitages des Star Wars en prennent aussi pour leur grade avec leur côté parfois assez kitch Kilo fait une entrée théâtrale cette idée est renforcée par le bruitage « le sas s’ouvre sur un pschouisst théâtrale ». Cette mise en scène semble des plus prometteuse et laisse présager un personnage à sa hauteur et là c’est le drame. Une fois le casque enlevé le mythe est démystifié, on se retrouve dans Naze Wars la parodie de L’Odieux Connard confronté à un ado en pleine crise d’adolescence, en mal d’amour et de reconnaissance, mais surtout mal dans sa peau. Il nous fera de rire à chacune de ses apparitions.

L’Odieux Connard dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne joue sur les attentes du public et s’amuse à détourner les éléments de la saga à l’origine de Naze Wars. On retrouve ainsi le Faucon centenaire et Han Polo. On s’attend à voir en lui le reflet déformé de Han Solo, il n’en est rien. Un peu plus loin, nous faisons la connaissance de Yann Tout Seul, un vieux briscard de 80 balais, ridé qui se bave dessus « Il avait sûrement fière allure il y a 50 ans ».

Habile clin d’œil à l’interprète d’Han Solo qui jouait un personnage peut-être pas au top de sa ferme, mais loin d’être grabataire. Son vaisseau n’est autre que le Pigeon Millénaire en lieu et place du Faucon Millenium. Un bolide qui mériterait de finir à la case. L’origine du nom « le premier mot c’est ce que les gens me criaient quand je l’ai acheté, le second c’est l’âge qu’on lui a donné au contrôle technique ». En lieu et place de l’imposant Chewbacca son fidèle acolyte et copilote nous retrouvons un bichon Chouquette .

Raie nous apparaît selon un angle qui a tout de suite retenue mon attention durant la saga et qui a fait que je me suis distancée de ce personnage trop parfait qui sait tout faire, car elle est l’héroïne. On peut noter une certaine ironie, un certain humour quand l’intrigue se centre sur elle. Ainsi, lors de première apparition « le plus suspect restait son impeccable teint immaculé, peu crédible en vue des travaux manuels à la surface d’une planète désertique balayée par les tempêtes (…) l’héroïne qui c’est bien connu apparaît toujours propre et belle quelles que soit les circonstances ». Kilo lors de l’un de leurs affrontements s’interroge « Où as-tu appris as te battre ainsi ? Je m’entraîne 8h par jour depuis que je suis enfant et tu parviens à me battre qui est tu ? » c’est bien la question qui nous taraude durant le visionnage du film voire durant notre lecture.

Fin n’est vraiment pas mis en valeur et semble limite peu fiable. Quand Raie lui demande s’il est prêt à tirer sur ses anciens amis, il répond par l’affirmative. Elle insiste un peu plus loin et fait remarquer à un Fin réjoui par le crash d’un fighter « Tu te rend compte que c’était tes anciens amis ? / oh ! je suis passé à autre chose ». Il est vrai que loin de passer pour un grand sentiment, Fin semble avoir oublié ses anciennes alliances.

 En même temps si Fin suit le mot d’ordre des Stormtroufions ses anciens alliés ne craignent pas grand-chose. Il y a de grande chance qu’il rate sa cible. Fin ne semble pas pris au sérieux par ces nouveaux alliés et cela à de nombreuses reprises « Fin baisse la tête, conscient d’être un personnage sans intérêt ».

L’Odieux Connard se révèle être un spectateur des plus avisés, pointilleux qui décortique à merveille les scénarios pour en tirer des œuvres des plus amusantes et des plus captivantes. Il fait ainsi observer que La Bonne Auberge « ressemble fortement au repère de routier de Sacooine, comme si quelqu’un avait économisé en réutilisant des décors en douce ».

Dans ce livre proposé par Bragelonne, tout est tourné en dérision pour notre plus grand plaisir. Les Maîtres Jedi sont ici des Maîtres Jeding de mystérieux coachs de fitness qui prétendent maîtriser la Forme. Rien ni personne n’est épargné dans La Force du réveil proposé par Bragelonne même pas Maître Yoda devenu maître Yogging qui « a un étrange défaut d’élocution. Il s’exprime souvent à l’envers ».

Comme souvent dans les parodies de L’Odieux Connard, on peut trouver de multiples références à la saga originelle elle-même : la sonnerie de la planque de Raie est la Marche impériale, dans des jeux de mot divers « lampyre contre-attaque ». On peut aussi noter des référencés à des groupes musicaux dont Ace of Bases, mais aussi à d’autres films dont entre autres aux Seigneurs des anneaux cela dans des rapprochements délirants. Vous retrouverez aussi un habile renvoi à la série The Mandolorian où « un chasseur de prime s’occupe d’un bébé yogging selon des principes d’éducation assez expéditif : La Mandale ou rien ».

L ‘Odieux Connard avec Naze Wars : La Force du réveil nous livre une parodie où il dit tout haut ce que l’on pense tout bas. Cette œuvre qui deviendra vite culte déborde d’humour, elle nous plonge dans un univers absurde que n’aurait pas renié les Monty Python. Ce livre proposé par les Éditions Bragelonne captivera aussi bien les fans de Star Wars, dont je paie partie, que les néophytes. Cet ouvrage ne laissera personne insensible.

Préparez-vous à entamer un voyage absurde au confins de l’espace grâce à Naze Wars : La Force du réveil

Naze Wars : La Force du réveil de L’Odieux Connard. Édition Bragelonne. Prix : 12,90€

Pour plus d’info : https://www.bragelonne.fr/

Rédactrice freelance, Pigiste

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