Culture

Entamez un voyage captivant à travers l’espace et le temps pour découvrir le lien indéfectible entre art et tatouage

Art et Tatouage de Mélanie Gentil. Éditions Palette. Photo: Philippe Lim
Art et Tatouage de Mélanie Gentil. Éditions Palette. Photo: Philippe Lim

Captivant. Instructif. Enrichissant. Mais surtout magnifique. Voici les termes qui caractérisent le mieux ce beau livre. Mélanie Gentil avec son ouvrage des plus complet proposé par les Éditions Palette s’intéresse à la relation entre Art et tatouage. Cette maison d’édition c’est spécialisé dans les livres d’art pour la jeunesse. Tous les deux se sont mutuellement inspirés l’un de l’autre au cours de l’histoire. Le tatouage c’est « imposé comme une pratique sociale très populaire et c’est même banalisé ». Maintenant reconnu comme un art, le tatouage n’a pas toujours eu bonne réputation.

Ce beau livre proposé par les Éditions Palette nous invite à découvrir que l’art c’est aussi inspiré du tatouage. Cette maison d’édition à pour cible principale les enfants, c’est pourquoi le texte est facile à comprendre tout en étant des plus instructif. Mais le sujet s’adresse aussi aux curieux, aux férus d’art ainsi qu’aux passionnés de tatouage. Art et tatouage de Mélanie Gentil nous invite à entamer un voyage captivant dans l’histoire du tatouage, dans l’histoire, mais aussi dans l’univers de l’art. Cela pour notre plus grand plaisir. C’est à la fin du XVIII siècle que cette rencontre a véritablement eu lieu.

Laissez-vous guider par ce beau livre proposé par les Éditions Palette. Tout commence il y a bien longtemps quand « les Européens découvrir au contact des peuples qu’ils ont colonisés que tatouer c’est aussi rendre beau (…) séduire, guérir, grandir, mais aussi célébrer ». Cela contraste énormément avec l’usage du tatouage sur le Vieux Continent. Ce dernier a une connotation plutôt négative. Ainsi « on marquait la chair pour posséder dominer, humilier stigmatiser, condamner (…) ». Cette confrontation avec une autre vision du tatouage leur permet de « découvrir alors que l’usage d’aiguilles et de pigments pour dessiner ou peindre la peau peut contenir une dimension poétique, esthétique et bienfaitrice ».

Mélanie Gentil dans Art et Tatouage nous donne l’origine du mot tatouage. « C’est le capitaine Cook célèbre navigateur et cartographe britannique qui introduit en 1769 à travers ses récits de voyages le terme tattow qui deviendra tatouage en français. Il s’agit d’une transcription des termes polynésiens tatau « dessin » et « ta » inciser ». Cela établit déjà un lieu entre Art et tatouage. Ce dernier pouvant se définir comme un dessin inscrit sur la peau.

Nous sommes conviés à découvrir les différents styles de tatouages et d’arts qui s’en sont inspirés. Dans Art et tatouage la part belle est donnée aux illustrations qu’il s’agisse de tableaux, photos, sculptures. Ils sauront captiver notre regard ainsi que notre attention. Elle sera éveillée par ce voyage initiatique à travers le monde entier sur les traces de l’art du tatouage.

Une fois ce beau livre proposé par les Éditions Palette entre les mains nous n’avons qu’une envie plongé un peu plus au cœur de cet univers captivant. Mélanie Gentil avec Art et Tatouage s’adresse autant aux enfants qu’aux passionnés d’arts qu’à ceux de tatouages. Ce dernier comme nous le savons très bien a atteint depuis longtemps ses lettres de noblesses et son statut d’art à part entière.

Notre tour du monde et notre entrée dans le sujet débute dans ce beau livre proposé par les Éditions Palette par le tatouage originel. Nous découvrons dans cette section qu’il est issu d’une longue tradition présente sur de nombreux territoires. Il a su fasciner dès le XVIe siècle avec « ses aspects riches et variés ainsi que par sa beauté, ses multiples significations et techniques ». Mal vue dans un premier temps, c’est à travers le travail les artistes « qui le valorisent, le subliment et contribuent à te rendre plus visible » que son image évolue.

Art et tatouage de Mélanie Gentil nous invite dans un premier temps à faire escale au Japon. Notre regard est séduit par la beauté des gravures et estampes japonaises qui illustrent cette section. Ce livre proposé par les Éditions Palette se concentre dans un premier temps sur l’artiste Utagawa Kuniyoshi.

Au milieu du XIXe siècle, l’artiste japonais réalise une série d’estampes inspirées d’un roman chinois datant du XVIe siècle. Œuvres regroupées dans 108 soldats au bord de l’eau et 108 héros au bord de l’eau. Ils furent à l’origine d’une pratique controversée du tatouage au Japon. « Dans les illustrations de cette œuvre la beauté et la richesse des images tracées sur leur peau faisaient forte impression (…) Motifs permettant d’identifier chaque protagoniste ». Ces images « contribuèrent à faire du corps tatoué un idéal de beauté, de puissance, de virilité ». Ce roman illustré popularise au Japon encourage la pratique du tatouage.

Kuniyoshi exerça son art du tatouage sous l’Ère d’Edo. Période qui correspond également à l’âge d’or de l’estampe. Ces deux activités étaient alors très proches. Ainsi. Mélanie Gentil souligne dans cette section du livre proposé par les Editions Palette que le terme d’Horishi désigne à la fois un graveur ou un tatoueur. Le geste, le tracé reste similaire là où le premier entaille le bois le second entaille la peau. Tous deux utilisent la même encre.

Art et tatouage nous apprend que les « estampes furent très populaires auprès des yakuzas. Les membres de la mafia japonaise s’approprient les thèmes développés par l’artiste, son graphisme et sa subtilité chromatique. Dès lors le tatouage souffrit d’une mauvaise réputation dans la société japonaise. Ces splendides tatouages des guerriers de Kuniyoshi sont perçus de manières ambivalentes. Ils sont tour à tour dissimulés sous des habits, mais aussi paradoxalement admirés sur les murs de musée ». La perte des aprioris sur le tatouage menant à son statut d’art à part entière c’est fait étape par étape, mais l’art lui-même qu’il s’agisse de tableaux ou autres médias à jouer un rôle primordial dans cette évolution. Vous aurez l’occasion de découvrir cela durant votre lecture d’Art et tatouage proposé par les Éditions Palette.

Ce voyage à travers notre histoire et celle du tatouage en lui-même ce fait toujours en regard d’œuvres et d’artistes qui rejoignent ce sujet. Ainsi la section consacrée à Gottfried Landauer avec son œuvre Ligne de résistance met en scène le visage intégralement tatoué d’hommes et de femme maori.

Les Européens en font la découverte pour la première fois en 1886 à travers une série de peintures. « Le peuple de Nouvelle-Zélande était exposé sous la forme de portrait grandeur nature posant sur un fond neutre de face et en buste. Vêtue de leurs plus beaux atours pour souligner la solennité du moment ». Les modèles sont respectueusement mis en valeur. La Nouvelle-Zélande était depuis peu une colonie Britannique.

Le tatouage était alors vecteur d’une symbolique, d’une histoire. Il était tour à tour indicateur d’origine, conteur d’histoire et marqueur d’une position sociale. Mais vous apprendrez aussi grâce à Mélanie Gentil dans ce livre proposé par les Éditions Palette que le tatouage prit une valeur particulière. Il devient un symbole de résistance collective face à l’envahisseur « Affirmant de manière frontale et saisissante l’identité et la fierté d’un peuple assiégé ».

Art et tatouage s’intéresse ensuite au tatouage Polynésien et plus particulièrement au travail d’Alexandro-Marie Collin. Son œuvre met en scène une famille un an avant la colonisation de Tahiti. Ce tableau compte parmi les rares témoignages d’une tradition ancestrale transmise oralement.

La colonisation a conduit aux déclins des coutumes ancestrale incluant le tatouage perçu par les occidentaux comme barbare. « Le tatouage était pour eux vu comme une marque dégradante et assimilée à celle infligé aux bétails. Pourtant ces motifs tracés (…) servaient d’emblème honorifique et de distinction sociale ». Cette perception erronée des valeurs du tatouage va entraîner en 1898 son interdiction. Les premières confrontations entre le tatouage et le Vieux continent ont donné lieu à une vision négative et aux préjugés.

On est loin du statut d’art que le tatouage à de nos jours et dont nous voyons l’esquisse se tracer dans ce livre proposé par les Éditions Palette. John White un aquarelliste virtuose participa à la colonisation de la Caroline du Nord. Il fut engagé pour décrire les paysages américains et la population autochtone. John White fut à l’origine de somptueuses planches détaillées. Il y représenta entre autres « l’étonnante physionomie des Algonquiens entièrement tatoués ».

Dans un premier temps, ce marquage corporel fut mal perçu. Il était vu comme une preuve d’infériorité. Cet état des choses changea « quand les historiens anglais découvrir que leurs ancêtres les Pictes étaient eux aussi adeptes du tatouage intégral. Ainsi c’est en références aux poinçons avec lesquels ils piquaient leurs peaux et à leurs corps peints que les Romains ont nommé leurs féroces ennemies ». Le tatouage devient avec le temps une marque identitaire forte. Tout au long de notre exploration d’Art et tatouage de Mélanie Gentil nous serons confrontés à de nombreuses œuvres. Vous aurez de même la surprise comme moi de voir de grands artistes associés à ce thème. Ainsi on le retrouve dans certaines œuvres d’art de Matisse, Frida Kahlo, Toulouse-Lautrec entre autres. Ces représentations picturales, artistiques du tatouage soulignent le lien entre Art et tatouage.

Comme nous aurons l’occasion de le découvrir tout au long de notre exploration au cœur de ce beau livre proposé par les Éditions Palette le tatouage sert de moyen d’expression. Il est empli de sens plus ou moins caché. Cette idée est filée dans la section une Marque pour la vie d’Art et tatouage. Il devient ainsi l’expression des passions qui traversent leurs vies, une part du destin, de la biographie de l’homme ou de la femme qui les portent. Le corps devient une toile sur lequel le tatouage « Raconte, illustre symbolise souvent un moment, un événement de la vie d’une personne ».

Vous apprendrez grâce à ce bel courage de Mélanie Gentil que jusqu’à la fin du XIXe siècle le tatouage féminin était peu répandu en Europe. Son histoire criminelle ayant ternit sa réputation. Le tatouage servait à marquer le corps entre autres des prostitués. Cependant les filles de joie se faisaient aussi d’elle- même tatouer souvent des discours romantiques (nom du premier amour, déclaration d’amour, illusions perdues…). Mais le tatouage peut être aussi vu comme un moyen de changer de peau, d’évoluer voire servir de rite initiatique dans certaines cultures.

De nos jours, le lien entre Art et tatouage n’est plus à prouver de même on dénombre de nos jours plus de 300 salons de tatouage à Paris alors qu’on en dénombrait seulement 15 en 1982.Ce constat exposé dans ce livre proposé par les Editions Palette démontre que le tatouage c’est développé, c’est banalisé. Chose amusante quand on sait qu’il connut des débuts plus clandestins, plus discrets. Cela est évoqué dans Art et tatouage de Mélanie Gentil à travers par exemple le tableau de Reginald Mans Le Salon de tous les possibles réalisé en 1933. Cette œuvre atteste de la présence de ces commerces en vogue aux États-Unis au début du XXe siècle. Les ouvriers constituaient l’essentiel de la clientèle.

Vous apprendrez durant votre lecture de ce beau livre proposé par les Éditions Palette que pendant « longtemps tatouer fut une activité itinérante et marginale ». Au début le tatouage n’avait pas le statut d’art que nous lui connaissons maintenant. Les dessins exécutés manuellement étaient alors l’œuvres d’amateurs plus ou moins habiles. « La professionnalisation fut favorisée par une demande croissante ainsi que par les innovations techniques déterminantes ».

Dont la création en 1891 du dermographe par Samuel O Reilly. Il s’agit de la première machine à tatouer. Elle transforme le tatoueur en véritable artiste. Une autre innovation doit sa création à Lewis Albert un tatoueur qui eut l’idée de créer des motifs prêts à l’emploi : les Flash modèles dupliqués en série.

Cependant Art et tatouage de Mélanie Gentil ne cherche pas à faire oublier que durant l’histoire le tatouage eu un usage tragique synonyme de douleur. « L’Histoire fut souvent violente avec les corps. Le tatouage devient un signe noir et funeste ». Cet ouvrage des plus complet proposé par les Éditions Palette ne pouvait ignorer ce sujet. L’art devient témoignage si l’on peut dire. Ainsi certains artistes comme David Olere furent marqués à vie. Déporté, ses tableaux ont une qualité documentaire. L’artiste signe ses œuvres du numéro tatoué sur son bras. De même, il se met en scène dedans avec bien visible le tatouage sur son bras. Le tatouage devient ici « L’emblème d’un traumatisme indemne et collectif ».

Mais le tatouage à d’autres aspects : langage à part entière, lien communautaire, revendication entre autres…Malheureusement pour le tatouage il a été pendant longtemps associé à la criminalité. A la fin du XIXe siècle, il était considéré comme un moyen fiable d’identifier les hors-la-loi.

« La plupart des repris de justice avaient réalisé leur premier tatouage lors d ‘un séjour en prison et poursuivait ce rituel à chaque incarcération ». On peut citer un tatouage réalisé à Cayenne portant l’inscription « Né pour souffrir, vivre pour mourir ». Les autorités voyaient dans le tatouage un moyen de repérer les malfaiteurs et de retracer leur parcours. Avec le temps, ces derniers employèrent le cryptage.

 Comme vous pourrez le découvrir durant votre lecture d’Art et tatouage de Mélanie Gentil si le tatouage s’inspire de l’art, il en est de nos jour un à part entière. L’art s’en inspire de même comme le dit si bien l’auteur de ce livre proposé par les Éditions Palettes « Tous tatoués/Tous tatouer ».

Selon Mélanie Gentil et on ne peut qu’être d’accord avec elle de nos jours « le tatouage c’est tout le monde, c’est tout le temps et c’est partout ». Les artistes lors de performances tatouent d’autres supports (figurine, cochon…). Certains comme Nicolas Amand dans le cadre de performances artistiques jouent à manipuler les images. Avec The Art of Tattoo, il ajoute numériquement des tatouages sur des œuvres célèbres dont Le Désespéré de Gustave Courbet.

Le tatouage c’est de nos jours normalisé tout en ayant atteint le statut d’art. Tour à tour moyen d’expression, de séduction entre autres. Mais malheureusement parfois et cela à un degré plus ou moins intense les préjugés semblent persister.

Laissez-vous captiver par une plongée des plus instructive au cœur d’Art et tatouage

Art et tatouage de Mélanie Gentil. Editions Palette Prix :28€

Pour plus d’info : https://www.editionspalette.com/

Rédactrice freelance, Pigiste

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