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Intéressez-vous à un sujet qui ne manque pas de mordant avec Histoires des vampires et des esprits malfaisants de Collin de Plancy

Histoire des vampires et des spectres malfaisants de Collin de Plancy. CPA Edition. Photo: Philippe Lim
Histoire des vampires et des spectres malfaisants de Collin de Plancy. CPA Edition

Captivant. Glaçant. Voici les termes qui caractérisent le mieux ce livre de Collin de Plancy proposé par CPA Édition. L’auteur de cet essai s’est intéressé au mythe du vampire et à celui de ses proches cousins « les spectres malsains ». Il nous livre un ouvrage des plus documentés sur un sujet à glacer le sang et qui surtout ne manque pas de mordant.

Vous retrouverez ainsi dans Histoires des vampires et des esprits malfaisants de Collin de Plancy en fin d’ouvrage plus exactement des textes de Voltaire, Prosper Mérimée ainsi qu’un roman intégral de Paul Féval intitulé La Vampire.

Pour ma part, ce qui m’a attiré dans cet essai de Collin de Plancy proposé par CPA Édition est que son thème rejoint le sujet de mon master qui portait sur « Le Mythe du vampire et son évolution ». Je ne pouvais donc qu’être captivé par ce texte qui s’intéresse aux vampires et à leurs proches parents les spectres malsains.

Upires, Oupires ou plus généralement vampires ces êtres assoiffés de sang font partie depuis longtemps de notre imaginaire. Collin de Plancy nous invite dans la collection Mythes et légendes de CPA Édition à décrypter ce mythe qui contrairement à ce que certains pourraient croire à de lointaines racines.

Dans un premier temps dans Histoires des vampires et des esprits malfaisants, Collin de Plancy nous donne une définition du terme vampire datant du XVII e siècle « homme mort depuis plusieurs années ou du moins depuis plusieurs mois qui revient en corps et en âmes. Parlait, marchait, infestait les hommes et les animaux suçant le sang de leurs proches, les épuisant et enfin causait leur mort. On ne se délivrait de leurs dangereuses visites et de leurs maux qu’en les exhumant, les empalant, leurs coupant la tête, leurs arrachant le cœur ou les brulants. Ceux qui mourraient sucés devenaient vampires à leur tour ».

Collin de Plancy dans Histoires des vampires et des esprits malfaisants proposé par CPA Édition fait habilement remarquer que ces êtres maléfiques existaient depuis longtemps. L’auteur fait un rapprochement avec des esprits malsains qui se nourrissent de sang ou à qui on en offrait. Ainsi selon Collin de Plancy ces créatures assoiffées de sang étaient déjà présentes chez les peuples anciens dont chez Homère. « Il y a des apparitions dans tous les monuments anciens. Sans doute parmi les spectres d’alors il y avait déjà des vampires puisqu’on leur offrait du sang ».

Affirmation des plus intéressantes qu’on retrouve décliné dans cet essai de Collin de Plancy de la collection Mythes et légendes de CPA Édition. Sont aussi abordé les rites macabres et les repas funèbres. Les vampires selon la croyance de cette période « tourmentaient et battaient les vivants » cela bien sûr en plus de leur sucer le sang. De même, ils annonçaient la mort par « leur simple apparition ou par des paroles formelles ». Cependant il en va de même pour une multitude de spectres ordinaires et malfaisants qui annonçaient eux aussi la mort.

L’auteur souligne aussi dans Histoires des vampires et des esprits malfaisants proposé par CPA Édition que ce mythe repose en grande partie sur les superstitions. Collin de Plancy fait le constat que « les peuples ignorants ont toujours redouté des esprits malins et des fantômes portés à nuire ». Au cours de mes études à l’université, j’avais ainsi appris que certaines personnes étaient enterrées face contre terre afin que si elles creusent, elles ne puissent nuire et bien au contraire s’enfoncent plus profondément dans le sol. De même, il était d’usage dans certains endroits d’au mieux attacher les poignets sur la poitrine voire de les briser ou de mettre une pierre à la place afin d’empêcher tous retours imprévus.

Collin de Plancy dans Histoires des vampires et des esprits malfaisants proposés par CPA Édition nous fait observer qu’au XVe siècle on ignorait ce qu’était les cauchemars et que de ce fait « on en fit un monstre ». On en trouve la parfaite incarnation dans le célèbre tableau Le Cauchemar de Füssli. Ils étaient appelés selon le cas succubes ou incubes.

Histoires des vampires et des esprits malfaisants proposé par CPA Édition s’intéressent dans un premier temps aux proches parents si l’on peut dire de nos vampires. Seront ainsi étudiés les loups-garous et leurs goûts pour la chair fraîche, mais aussi : les lémures et autres spectres qui menacent, tourmentent les vivants. « Les anciens donnaient aux âmes des méchants et de ceux qui mourraient de mort violente » ces noms. On retrouve aussi dans leurs rangs les stryges, les sorcières ou les spectres qui mangeaient les vivants. Les grecs et les russes ont conservé le terme stryges pour se rapporter aux vampires.

Vous découvrirez grâce à cet essai de Collin de Plancy que les vampires n’étaient pas inconnus des anciens. Cependant ils ne possédaient pas le côté glamour qui leurs est maintenant souvent associé. Histoires des vampires et des esprits malfaisants de Collin de Plancy proposé par CPA Édition se compose en grande partie d’études de cas, de témoignages et d’anecdotes rassemblées par thèmes et que l’auteur analyse. Prouvant qu’il ne s’agissait en réalité que de superstition et d’ignorance.

Ainsi dans la partie consacrée aux vampires plus récents Collin de Plancy nous rapporte que de 1693 à 1694 les journaux publics de la France et de la Hollande parlaient des vampires qui se montraient soi-disant en Pologne et en Russie. « Il était rependu chez ces peuples que les vampires apparaissaient depuis midi jusqu’à minuit ».

Nous sommes bien loin de nos suceurs de sang qui craignent la lumière du soleil. « Ils suçaient le sang des hommes et des animaux vivants avec tant d’avidité que souvent le sang leur sortait par la bouche, par les narines, par les oreilles et que quelques fois leur cadavre nageait dans le sang répandu dans leur cercueil. On disait que ces vampires ayant continuellement grand appétit, mangeaient aussi les linges qui se trouvaient autour d’eux. On ajoutait que sortant de leur tombe, ils allaient la nuit embrasser violemment leurs parents ou amis et qui suçaient le sang en leur pressant la gorge pour les empêcher de crier ».

Cela est vraiment très loin du glamour et de la sensualité de la majorité des vampires que nous connaissons de nos jours. On croyait que « ceux qui étaient sucés s’affaiblissaient tellement qu’ils mouraient presque aussitôt. Ces persécutions ne s’arrêtaient pas à une seule personne ». La solution était des plus radicale on coupait la tête et on perçait le corps du supposé vampire. Au XVIIIe siècle, le remède était la décapitation, puis le corps était brûlé.

Dans une autre section de l’Histoire des vampires et des esprits malsains proposé par CPA Édition, Collin de Plancy examine le vampirisme. Préparez-vous à être surpris, étonnés au cours de votre lecture en apprenant entre autres qu’il fallait des indices de vampirisme pour que le cas soi étudié, mais « malgré ceux-ci on ne procédait pas contre le vampire sans forme judiciaire : on citait et on entendait les témoins, on examinait les raisons des plaignants, on étudiait soigneusement les cadavres. Si tout annonçait un vampire, on le livrait au bourreau qui le brulait ». Il arrivait parfois qu’on différait de 6 à 7 semaines l’enterrement de personnes suspectes « lorsqu’il pourrissait point et que leurs membres demeuraient souples, leur sang fluide alors on les brulait ».

Dans cet essai proposé par CPA Édition, loin de prôner le fantastique et l’horreur Collin de Plancy rationalise. L’auteur nous démontre que le vampirisme a été enfanté par l’imaginaire et la peur. Collin de Plancy nous rapport de ce fait de multiples anecdotes sur les funestes effets de l’imagination. La frayeur atteint l’hystérie et créé la panique voire la peur. Ce qui n’es pas sans rappeler certains procès de sorcières à Salem.

Vous apprendrez dans l’Histoire des vampires et des esprits malsains proposé par CPA Édition que certains terrains sont propices à conserver la fraîcheur des corps. Il est aussi fort probable qu’au pire ce soit non pas des vampires, mais des personnes souffrants de crise de catalepsies, de léthargie qui se sont retrouvées enterrée vivantes. Il était d’usage au plus fort de l’épidémie si l’on peut dire ou suite aux multiples cas de léthargie de fixer une clochette au doigt ou à proximité de la personne enterrée. Cela dans l’éventualité où elle était toujours vivante, elle pouvait prévenir, appeler des secours.

Ce magnifique ouvrage de Collin de Plancy disponible chez CPA Édition se conclu sur une série de textes dont : une définition du terme vampirisme par Voltaire extraite de son dictionnaire philosophique, suivie de nouvelles et d’un roman complet de Paul Feval intitulé La Vampire.

Succombez aux charmes d’Histoire des vampires et des esprits malsains de Collin de Plancy qui démystifie le mythe légendaire

Histoire des vampires et des esprits malsains de Collin de Plancy de CPA Editions. Prix : 20€

Pour plus d’information: https://www.cpa-editions.org/

Rédactrice freelance, Pigiste

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