Culture

Percez à vos risques et périls les sombres secrets enfouis sur Dog Island l’Île aux morts de Michel Moatti

Dog Island de Michel Moatti. Éditions Hervé Chopin. Photo: Philippe Lim
Dog Island de Michel Moatti. Éditions Hervé Chopin. Photo: Philippe Lim

Dog Island depuis la guerre de Sécession jusqu’aux premières heures du Covid a toujours accueilli sur ses terres hostiles plus de morts que de vivants. Cependant la mort plus ou moins suspecte et à quelques jours d’intervalles de deux des douze habitants laissent supposer que les fantômes hantant les lieux se sont réveillés. Ils cherchent à se venger ou veulent faire éclater les secrets tapis dans l’île.

Deux inspecteurs débarquent sur Dog Island afin de démêler le vrai du faux. Mais dans ce lieu les secrets sont bien gardés et la devise de l’Île aux morts n’a jamais semblé aussi vraie « personne n’entre, personne ne sort ».

Sombre. Palpitant. Claustrophobique. Voici les termes qui caractérisent le mieux Dog Island de Michel Moatti. Ce thriller proposé par les Éditions Hervé Chopin nous entraîne dans un huis clos oppressant. Il prend majoritairement place sur l’île aux morts : Dog Island.

Ce livre de Michel Moatti consacre une double page à la carte de cette sinistre île où se déroule l’action. Dog Island tout au moins l’île en particulier tient une place principale dans ce thriller proposé par les Éditions Hervé Chopin.

De tout temps, elle a été associée à la mort, à la désolation. Ce lieu est tour à tour hanté pas les fantômes des pauvres âmes dont les corps y ont été entassés, mais aussi par les légendes indiennes. Dont une en particulier liée à Odosh’a « celle qui chante ses rêves ». Une divinité quinnipiac « reine de tous les maux et de toutes les malices ». Elle hanterait les lieux exerçant son implacable vengeance, ses sombres desseins sur certains.

Cependant dans Dog Island de Michel Moatti l’île semble limite avoir sa vie propre. Elle a un rôle central et néfaste. Île de malheur, de désolation, de mort sur laquelle rôde la folie et la mort. Tout au long de ce livre proposé par les Éditions Hervé Chopin un sombre lexique lui est attribué. Ainsi « Île de misère », « foutue île », « Île flippant ». C’est l’un des plus grands cimetières de la côte Est des Etat-Unis.

Dog Island de Michel Moatti est un lieu de désolation, isolé du monde ampli de secrets. C’est l’endroit idéal pour un thriller sombre et claustrophobique. Ainsi une fois sur l’île tous ceux qui y sont coupés au monde. Sauf si tout comme les deux militaires présents sur place, ils sont munis d’un téléphone satellite.

Comme dit l’un des protagonistes de ce livre proposé par les Éditions Hervé Chopin « on s’ennuie beaucoup sur l’île ». Ce sentiment de désolation, de mort lié à ce lieu est renforcé un peu plus loin dans Dog Island de Michel Moatti.

Ainsi lorsque les deux inspecteurs enquêtent sur les sinistres morts qui y ont eu lieu. Plus précisément lors d’une promenade en mer l’un d’eux à la sensation que « l’île ressemble à une bête trapue silencieuse et prête à bondir ». De même « la désespérance de l’endroit les écrasait (…) écho d’une désolation aussi intense ».

Le brio de l’auteur est de nous montrer l’intrigue à travers différents points de vue. Cela à travers de courts chapitres. Nous avons de même accès à leurs pensées. Ainsi nous ressentons de l’empathie pour les personnages. Nous avons aussi la sensation de vivre en immersion totale l’intrigue au cœur de Dog Island de Michel Moatti.

Tout commence dans ce thriller déstabilisant proposé par les Éditions Hervé Chopin par une énigme. Et ce ne sera pas la dernière. Tout au long de Dog Island de Michel Moatti, il nous faudra nous méfier des apparences et de ce que nous croyons voir.

Nous faisons connaissance avec Tania Green qui met en scène sa mort. « Les morts de Dog Island adorent avoir le dernier mot. Elle avait voulu savoir. Elle savait : il ne restait plus qu’à les rejoindre ».Pour elle cette fin n’est que le commencement, un début de piste vers la vérité.

« S’ils voulaient faire correctement le boulot ils trouveraient. Ils questionneraient (…). Et sinon Norman trouverait, lui enverrai du monde sur place trouver ce qu’il y avait à trouver. Si jamais ni Norman, ni personne ne trouvaient l’île aux morts garderai ses mystères ».

Puis la typographe change « Norman : elle a chanté. Elle a chanté ses rêves tu comprends ? ». Dans Dog Island, en quelques phrases Michel Moatti captive notre attention. Nous sommes indubitablement happés par cette intrigue menée tambour battant.

De même « tout devait finir (…). Il fallait en finir avec ce qui hante l’île aux morts ». Ce n’est pas uniquement le spectre d’Odosh’a qui hante ses lieux, mais aussi les fantômes et secrets qui y sont enfouies et attendent leur tour. « Sous la surface de cette île il y a des tas de choses pas claires ».

Dans ce livre proposé par les Éditions Hervé Chopin cette mort. Un suicide apparemment va se révéler être tout autre. Mais aussi elle n’est que la première d’une longue liste. Car un mort passe encore, mais deux sur une île de 12 habitants attirent l’attention. Cela va entraîner une enquête où les morts, les secrets, les rebondissements vont se multiplier.

On note tout au moins au début de Dog Island de Michel Moatti une rivalité, une rupture entre ceux de l’île et ceux de New York. Ainsi la légiste les méprise. Le sergent Warren parle de « New York la pourrissante ». De même « Dog Island vous appelez de la lune ». Dédains, mépris, partagé des deux côtés. Cependant lls vont tous devoir abandonner leurs griefs pour mener à bien cette enquête.

Durant notre lecture de ce thriller proposé par les Éditions Hervé Chopin nous serons amenés à faire connaissance à travers de courts chapitres avec les différents protagonistes. Tous ont une faille, une part d’ombre voire de sombres secrets, tous sont limite suspects. Une chose est sûre nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans Dog Island de Michel Moatti.

Nous ferons ainsi connaissance avec deux gardiens qui surveillent les prisonniers. Ces derniers creusent des fosses. On sera de même amener à rencontrer des habitants de longue date. Mais aussi les sergents Warren et Meryl qui veillent sur l’île et sur les silos qu’elle renferment. Ceux-ci ne sont pas les seuls secrets enfouis sous terre ni existant.

La mort, les mystères, la menace planent sur cette île de mort au cœur de ce thriller proposé par les Éditions Hervé Chopin. Nous ferons de même connaissance avec la famille des militaires, mais aussi avec les deux enquêteurs. Ils vont mener l’enquête sur ce lieu de désolations et sur ses morts plus ou moins suspectes.

Tout au long de notre lecture de ce thriller proposé par les Éditions Hervé Chopin les mystères vont s’épaissir et les morts se multiplier. Michel Moatti dans Dog Island joue sur les attentes du public et ce pour notre plus grand bonheur.

On oscille entre réel, secrets et surnaturel. Mais attention aux fausses pistes et aux manipulations. Sur cette île, tout est bien différent de ce qu’il semble être. Ainsi nous découvrons que la venue de Tania sur l’île a un but précis.

Elle est venue chercher « les traces des morts et tous les autres ». Malheureusement pour la jeune femme tout ne va pas se passer comme prévu. Car comme le dit si bien Lydia Schlubach, voisine de Tania, « il y a des choses sur l’île (…) il y a toujours eux des choses ». Sa vie est aussi en danger.

Au cours de Dog Island de Michel Moatti on assiste à une figure de mise en garde. Celle-ci se révélera être lourde de sens. Ainsi Dora Boyle une des habitantes de l’île met en garde Jack Charnotta. Il est le plus vieil habitant de Dog Island, mais aussi l’épicier. « Tu ferais mieux de réfléchir aux macareux », « Pas bon signe », « tu dois savoir sa Jack (…)  l’arrivée des macareux n’a jamais rien signifié de bon, ta mère a dû te le dire ».

Durant leur enquête et leurs différents entretiens les lieutenants de police Kitman et Jaworski vont être confrontés à des non-dits, secrets, manipulations. Leur mission dans ce thriller claustrophobique démêler le vrai du faux pour faire éclater la vérité. Cela même si celle-ci se révélera des plus dure à entendre.

Plusieurs intrigues se mêlent, s’entremêlent pour finalement se démêler pour le pire plutôt que pour le meilleur dans Dog Island de Michel Moatti. Dans ce livre proposé par les Éditions Hervé Chopin les lieutenants vont tenter entre autres d’en apprendre plus sur Tania Green.

Tout le monde se demande ce qu’elle faisait sur l’île. Comme nous aurons l’occasion de nous en rendre compte dans Dog Island de Michel Moatti ce point est l’une des clefs de l’intrigue. De même, ils découvriront entre autres que de joyeuse la jeune femme s’était rembrunie.

Tania était obnubilée par un sujet « elle avait quelque chose dans la tête ». « Une chose qui la tarabustait ». « Elle semblait avoir toujours en tête quelque chose de funeste ». Ils ont assisté à une lente dégradation de son état menant à son suicide ou tout au moins à sa mort.

La mort rôde et attend au tournant ceux qui veulent révéler les secrets de Dog Island de Michel Moatti. Ainsi « Il faudra bien que quelqu’un se décide un jour à raconter ce qui se passe sur cette île de malheur. Pour le bateau. Pour Tania Greene. Et je dirais que ça devait être l’un de nous deux » Déclare Lydia Schlubach à Jack Charnotta. Malheureusement cela n’incombera qu’à l’un deux et signera probablement l’arrêt de mort des deux.

Dans l’ombre de ce thriller oppressant proposé par les Éditions Hervé Chopin quelqu’un veille prêt à tout pour que l’île garde ses sombres secrets. Les deux militaires entre autres semblent avoir pour mission d’empêcher les gens de venir fouiner sur Dog Island.

Deux passages de ce livre de Michel Moatti semblent assez bien résumer la situation et sont lourds de sens. Ainsi l’inscription du monument Murphy « Ici reposent ceux qui ont lutté et refusé l’arbitraire / Personne n’entre, personne ne sort / Personne ne sait, personne ne parle / la mort les emporte mais jamais loubli ».

Cela s’applique aussi aux propos de Jack concernant la mort de Tania Greene « l’île n’avait eu aucune pitié pour elle. Elle sétait jetée sur la jeune femme comme un tigre affamé. Oui l’île l’avait assassiné ». Dog Island est fondé sur la mort et les secrets qu’il faudra déterrer pour décrypter le mystère. Malheureusement toute vérité n’est pas bonne à entendre ou ne veut pas se laisser entendre.

Saurez vous résoudre l’énigme et l’enquête concernant la sinistre et mortelle île des morts : Dog Island.

Dog Island de Michel Moatti. Éditions Hervé Chopin. Prix : 19€

Pour plus d’info :  https://www.hc-editions.com/

Rédactrice freelance, Pigiste

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