Suivez un père désespéré dans une course contre la montre pour sauver son fils dans Temps sans pitié de Joseph Losey
A sa sortie de cure de désintoxication, David Grahame apprend à son plus grand désespoir que son fils Alec est condamné à mort. Il est accusé du meurtre de sa petite amie. Le temps presse, il ne reste que 24 h avant que la sentence soit appliquée.
Persuadé de son innocence, David Grahame se rend à Londres pour enquêter et trouver le vrai coupable. Un compte à retour mortel est enclenché. Au cours de cette journée cauchemardesque David Grahame va tenter de maîtriser le temps sans pitié. De même, il va devoir lutter contre ses démons qui se rappellent à lui.
Haletant. Oppressant. Captivant. Voici les termes qui caractérisent le mieux Temps sans pitié de Joseph Losey. Dès le 15 février, Carlotta Films nous donne l’opportunité de découvrir pour la première fois en restauration 4K ce thriller à couper le souffle en DVD et Blu-ray.
Temps sans pitié de Joseph Losey est une œuvre d’une grande beauté picturale. Cela apparaît entre autres à travers l’usage du noir et blanc. Ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous entraîne aux côtés de David Grahame dans une course contre la montre. Comme il le dit si bien lui-même « le temps presse ».
Tout au long de Temps sans pitié ce motif est omniprésent. On le retrouve décliné à travers des plans sur les horloges, les montres. De même, cela apparaît à travers la bande-son de ce film proposé en DVD par Carlotta Films. Ainsi par moment la musique s’accélère pour amplifier la notion d’urgence.
Dans Temps sans pitié de Joseph Losey la bande-son à une place importante. Parfois la musique renforce l’action instaurant entre autres une notion de suspens, d’angoisse. A d’autres moments c’est son absence qui joue ce rôle, mais qui est toujours lourde de sens.
On entend au début de Temps sans pitié de Joseph Losey une musique angoissante, dissonante. Cette dernière contraste avec la scène violente, mais silencieuse qui ouvre ce film proposé en DVD par Carlotta Films. Ainsi une femme en robe de soirée tombe, si l’on peut dire, d’un escalier et tente de fuir.
L’image se concentre sur la femme tandis qu’elle pousse un cri silencieux à glacer le sang. Une ombre menaçante, implacable est projetée sur elle. Il s’agit de celle de son agresseur. La violence monte d’un cran tout en restant hors champs. Ainsi une lampe tombe.
La femme est ensuite projetée sur le canapé. Sa tête est inclinée en arrière. Elle semble inconsciente ou morte. Hors champs un homme fou de rage lui intime l’ordre de se lever. Puis inquiet, il l’appelle par son prénom sans résultat. L’homme la saisit délicatement par le cou.
A travers une caméra subjective, on voit le visage impassible de la femme. Puis la caméra descend le long du corps de la femme avant de ce focaliser sur un médaillon. Dans celui-ci, on voit le portrait d’un jeune homme. Le tueur s’éloigne précipitamment.
Dans ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous venons d’assister à un meurtre voire plus exactement un crime passionnel. Puis le titre apparait en surimpression sur un tableau de corrida ou tout au moins au sujet violent. La musique se fait à nouveau angoissante.
Le ton de ce film change du tout au tout. L’image est plus lumineuse un avion atterrit. La caméra suit un homme en particulier David Grahame. Un homme est venu le chercher à l’aéroport. Nous découvrons qu’il s’agit de l’avocat de son fils.
Temps sans pitié de Joseph Losey porte bien son nom l’urgence de la situation ne cesse de nous être rappelé et ce dès le début. Ainsi l’avocat apprend à David Grahame que l’exécution de son fils aura lieu demain à 8h. La musique s’emballe renforçant le sentiment d’urgence.
Dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films on peut apercevoir différents plans intérieurs et extérieurs du véhicule durant leur trajet. Ainsi qu’une alternance de plans sur les deux hommes. L’avocat résume l’affaire et les charges pesant sur Alec. De même, il lui apprend que Robert Stanford a prêté l’appartement où a eu lieu le crime. David Grahame semble tiquer à ce nom.
Le père de ce dernier est nerveux tendu. Il clame l’innocence de son fils, tandis que l’avocat tente de le ramener à la raison. Les charges contre son fils sont lourdes. « D’autant plus qu’il est innocent » s’empresse d’ajouter David Grahame. La voiture s’arrête devant la prison.
A cet instant de Temps sans pitié de Joseph Losey la musique s’assombrit quand le père fait son entrée dans ce lieu. Tout au long de ce film proposé en DVD par Carlotta Films et plus particulièrement dans ce passage la musique ou son absence sont lourds de sens. On ressent de l’empathie sans être submergé par les émotions.
Ainsi dans ce passage de Temps sans pitié de Joseph Losey la musique s’arrête quand Alec la mine sombre fait son entrée dans le parloir. L’absence de musique illustre à merveille la tension qui sous-tend cette scène, mais lui donne aussi si l’on peut dire un côté solennel. De plus je trouve, tout ou moins pour ma part, que cela met en avant le jeu des acteurs.
David Grahame est nerveux et se justifie. Ainsi il s’excuse de ne pas être venu avant, il ignorait tout : « j’étais constamment en voyage ». Par opposition dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films l’attitude froide et cruel d’Alec contraste avec celle de son père.
On assiste à une alternance de plans « j’ai beaucoup travaillé (…) fils parle ». Las de ces mensonges, Alec réagit enfin plein de rancœur, cruel, désabusé face à ce père trop longtemps absent. « Tu parles de ta cure de désintoxication ».
Comme souvent dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films on peut noter dans ce passage l’importance des reflets. Ici cela donne un aperçu en temps réel de l’effet des propos sur l’autre. Résigné, abattu le fils règle cruellement ses comptes sachant ses heures comptées. Face à lui son père est bouleversé.
Dans ce passage de Temps sans pitié de Joseph Losey la notion d’urgence voire d’un compte a retour est déjà posée. « On n’a pas le temps je sais que tu n’es pas coupable » s’écrit David Grahame. « Je ne veux pas en parler » répond Alec / « laisse-moi t‘aider » supplie son père.
Désillusioné Alec c’est fait une raison. Il ne compte pas sur l’aide de ce père alcoolique trop souvent absent « non je vais mourir dans quelques heures (…) c’est trop douloureux de vivre dans l’espoir j’ai déjà vécu ça cela ne m’arrivera plus ». Accusation à demi voilé envers son géniteur. Alec révèle avoir un problème d’alcool tout comme son père.
Pressé par le temps, la mort imminente de son fils le père s’emporte « laisse–moi t‘aider ». A ces mots, Alec se lève et part sans se retourner. Le père en larme s’écrit « J’irai jusqu’au bout mais n’abandonne pas ».
Comme nous aurons l’occasion de le voir dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films ces paroles s’avéreront lourdes de sens. Alec se retourne et cruel demande « quelle différence si tu étais mort à mon âge ?». Vaincu tout au moins pour le moment le père baisse la tête. Cette scène de Temps sans pitié de Joseph Losey est des plus solennelle. Elle met en avant le jeu des acteurs qui est des plus brillant ainsi que les émotions de cette scène à la tension des plus palpable.
Nous retrouvons ensuite le père dans le bureau de l’avocat. Ce dernier lui expose l’affaire. Les cinéphile auront, comme je l’ai eu, le plaisir de retrouver le cultissime Peter Cushing inoubliable Sherlock Holmes. Il prête ses traits à l’avocat d’Alec.
Durant cette scène de ce film proposé en DVD par Carlotta Films David Grahame sera soumis à la tentation. Il sera confronté à ses anciens démons. Cela se reproduira à de multiples reprises. Il refuse le verre que lui propose l’avocat. Plus la pression se fera sentir plus la deadline approchera, plus il sera dur pour lui de résister. David sera amené à nouveau à affronter ses démons.
L’avocat annonce froidement les faits, tandis que le père continue à clamer l’innocence de son fils. On assiste à une alternance de plans. L’avocat comme son client semblent avoir baissé les bras s’être résignés « Il a menti » dit-il. Le père dont l’attitude contraste avec la sienne s’emporte « mais vous le pensez innocent ». L’avocat abattu « je me suis battu, j’ai repoussé deux fois l’exécution ». Le père est pris de frénésie. C’est à son tour de se battre pour son fils.
Ce film proposé en DVD par Carlotta Films suit les 24h qu’il reste à David Grahame pour sauver son fils. Nous le suivons dans son enquête tout au long de cette journée. Temps sans pitié de Joseph Losey rappelle tout au long du film l’urgence de la situation, l’idée de course contre la montre. Cela apparaît entre autres à travers l’usage d’une variation de point. Nous voyons dans une sorte de caméra subjective la montre du père qui regarde l’heure. L’arrière-plan pour sa part est flou.
C’est à ce moment précis de ce film proposé en DVD par Carlotta Films que les investigations du père commencent. Il va devoir rester concentré sur sa tâche, ne pas se laisser emporter par le temps. De même, David va devoir faire appel à son esprit de déduction. Son enquête va être émaillée de multiples rencontres. Tous les témoignages ne sont pas dignes de confiance.
Son enquête va le guider ensuite dans Temps sans pitié de Joseph Losey chez le concessionnaire Standford. C’est à son appartement qu’a eu lieu le crime. A cet instant la musique se fait inquiétante. Un employé croise sa route. Il semble être au courant de son identité.
De nouveau dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films nous retrouvons comme cela sera souvent le cas l’usage des reflets. Ainsi nous apercevons celui de David qui se dirige vers l’employé. Ce dernier mal à l’aise semble tourmenté. Cela est renforcé par un gros plan sur son visage.
Le jeune homme tente de l’arrêter quand le père d’Alec veut entrer dans le bureau de Stanford. Ce dernier n’est autre que le père Brian. A notre plus grand étonnement le jeune homme devance le père d’Alec et ment sur son identité.
Durant cette scène de Temps sans pitié de Joseph Losey la tension est des plus palpables dans le bureau de Stanford entre la femme de Stanford, son fils, Stanford et David. Cela est renforcé par l’absence de musique.
L’homme est autoritaire, semble craint des siens ou plutôt régner en maître sur eux. A un moment, Stanford déclare à son fils concernant le nouvel arrivé « crois-tu qu’il soit le seul a ignoré qu’un meurtre a eu lieu à mon appartement causé par un ami de mon fils qui sera pendu demain ? ».
De nouveau ce film proposé en DVD par Carlotta Films porte bien son nom à savoir Temps sans pitié. Il est ici explicitement fait référence à la deadline des plus proche, à l’approche implacable de la sentence. A cet instant la tension est des plus palpables. Le fils du concessionnaire lance un regard vers le père d’Alec. On découvre qu’Honor, la femme de Stanford, est des plus concernée par le sort du fils de David.
Le visage de l’homme se ferme quand sa femme refuse de lui obéir. Suis un gros plan sur le visage tendu d’Honor. L’homme s’emporte colérique. Il est soumis à des accès de rage qui tendent ses relations avec sa famille et les autres. Tous cela instaure une idée de menace.
Dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films le père d’Alec va trouver un allié en Brian le fils de Stanford. Ami proche, fidèle d’Alec soumis au tempérament volcanique de son père. On apprend que le jeune homme la reconnu.
Surpris tout comme le père d’Alec, nous découvrons que quand il venait en week-end, ce dernier amenait une photo de son père. Brian continu « on parlait souvent de vous, vous étiez notre sujet de conversation préféré ». De plus, nous apprenons qu’il a perdu ses parents et a été adopté par les Standford. Tous deux se rendent à l’appartement des Stanfords.
Tout au long de Temps sans pitié de Joseph Losey on ne peut qu’être charmé par le talent du réalisateur dont le film est d’une grande beauté picturale. Dans l’ascenseur de l’immeuble, on voit de nouveau un reflet qui semble se décliner à l’infini. La musique empathique illustre à merveille leurs troubles. Le père d’Alec requiert son aide. Brian est nerveux.
Une fois dans l’appartement nous reconnaissons celui vue au début du film plus exactement la scène de crime. La tension est palpable David furète à droite à gauche. Puis il saisit Brian par le bras et tente de le faire réagir ,culpabilisé « si vous cacher quelque chose vous êtes coupable ». S’ensuit un échange de regards.
Brian a une altitude fuyante avant de se ressaisir. Il donne à David une piste des plus intéressante. Une lettre s’est glissée dans les journaux qu’on expédiait quotidiennement à David durant sa cure. Cette missive pourrait s’avérer décisive pour son enquête.
Durant ce passage de ce film proposé en DVD par Carlotta Films l’attitude du père est frénétique. Il semble se rendre compte du temps sans pitié qui passe trop vite. Le père d’Alec va renouveler sa demande et fait appel à la conscience de Brian « je ne suis pas détective vous devez m’aider ». La tâche lui semble incommensurable. Il se doute que le jeune homme protège quelqu’un.
Puis le père appelle le lieu où il a suivi sa cure. A bout de nerf ou faisant une crise d’angoisse David lâche le téléphone. Brian prend la relève à son plus grand étonnement, comme au notre, il connait le numéro par cœur. Le jeune homme explique qu’il a été plusieurs fois tenté de l’appeler. Durant ses investigations David va trouver un pistolet dans les affaires d’Honor. Il s’en saisit. En regard de la façon de filmer, on se doute que cette arme va avoir un rôle à jouer dans cette histoire.
A noter l’importance des décors dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films, dont cet appartement. On peut y voir entre autres un jeu sur la profondeur de champs. Ce lieu à tout d’une scène de théâtre. Plusieurs personnes impliquées dans le drame vont s’y succéder. Dont l’ancienne assistante de Stanford. Celle-ci a une attitude de plus hautaine. Après son départ le téléphone sonne. Le suspens tout comme la tension sont à leur comble. Il s’agit de l’hôpital où David à fait sa cure qui les rappelle.
La musique se fait angoissante. On entend un bruit Brian regarde par-dessus le balcon. La musique s’emballe restituant l’urgence. « Mon père arrive », Brian est stressé, effrayé. David explique sa requête au téléphone. Tout en expliquant que la vie de son fils en dépend.
Stanford fait son entrée. Il bouillonne de rage. Les deux hommes se sont cachés. Il finit par les trouver. Le père de Brian a découvert la véritable identité de David. Ce dernier va être de nouveau soumis à la tentation. Stanford lui propose un verre et il ne sera pas le dernier. Le père d’Alec refuse.
Par opposition à l’attitude de son mari, Honor pour sa part est calme. Elle est prête à aider. Honor croit à l’innocence d’Alec. Cela ne fait qu’accroître la rage de Stanford dont l’altitude a de quoi surprendre et est des plus suspecte. Puis il s’excuse tout en tentant de reprendre contenance. « Cette histoire m’a beaucoup affecté ». Il feint la bonhomie.
Temps sans pitié de Joseph Losey nous invite ensuite à suivre la suite des investigations de David. Il sera à nouveau soumis à la tentation. De même, l’urgence de la situation ne cesse de se rappeler à lui, de le torturer.
Plus particulièrement quand il se trouve chez la mère de l’ancienne assistante de Stanford. On peut y voir une multitude de réveils. Ceux-ci sonnent successivement autant de coup de couteau dans le cœur de ce père repentant. Nous retrouvons plusieurs fois dans ce film des horloges. On entendra même Big Ben sonner. Tous ces éléments signalent le passage du temps dans cette course contre la montre.
Ce film proposé en DVD par Carlotta Films à de multiples rebondissements qui nous tiendront en haleine. Comme le dit si bien David Grahame « tout le monde a un secret ce n’est pas inscrit sur le front ». Il va devoir faire la part des choses et se méfier des témoignages qu’il va recueillir. Petit à petit, David Grahame va remonter la piste. L’étau se reserre. Le temps est de plus en plus compté dans Temps sans pitié de Joseph Losey. Plus le temps passe, plus la pression s’intensifie sur le père.
Dans ce film proposé en DVD par Carlotta Films on ne peut que saluer la prestation de Michael Redgrave dans le rôle du père d’Alec. Ce dernier est prêt à tout sacrifier pour sauver son fils. Son jeu de l’acteur est des plus touchants, émouvants. Cependant les autres acteurs et actrices ne sont pas en reste. Leurs jeux sont bien mis en avant par la mise en scène de Joseph Losey.
Les bonus de ce DVD proposé par Carlotta Films comprennent entre autres un entretien avec Michel Ciment. Ce dernier est le directeur de publication de la revue Positif. Il est de même l’auteur du Livre de Losey.
Grâce à cet entretien on en apprend plus sur Temps sans pitié et son contexte, mais aussi sur le réalisateur en lui-même. Ce film y est présenté entre autres comme le chemin de croix d’un père. On assiste à la recherche de rédemption d’un homme qui ne s’est jamais occupé de son fils et qui tente de lui sauver la vie. Nous sommes captivés par cette course contre la montre dont on se doute que l’issue ne peut être que tragique.
De même, Michel Ciment souligne l’importance des décors. Joseph Losey provenant du théâtre le décor joue un rôle capital. On retrouve cette idée dans l’appartement de Stanford qui joue entre autres sur les niveaux si l’on peut dire et la profondeur de champs.
De plus dans cet entretien Michel Ciment s’intéresse à un autre thème celui des reflets et l’usage des miroirs. Nous avons pu l’observer par nous même tout au long de ce film proposé en DVD par Carlotta Films. On découvre qu’il est propre à Joseph Losey. Ce dernier est marqué par la dualité de l’être humain tout à la fois positif et négatif. De même cela renvoi au thème du double.
Prenez part à une enquête mènée tambour battant dont l’issue est une question de vie ou de mort dans Temps sans pitié de Joseph Losey
Temps sans pitié de Joseph Losey avec Michael Redgrave, Peter Cushing… Durée : 1h25. Proposé en DVD et Blu-ray par Carlotta Films
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